Refugees - L'interview - Gang Jah Mind
Refugees est sorti en décembre 2022. Ce nouvel EP est signé Gang Jah Mind, un des groupes le plus emblématique et original de la scène reggae/raï française. Trois Voix, Trois Femmes et tout un groupe de passionnés aux origines multiples et variées dont le maître mot est partage et musique. De passage dans la capitale, on avait eu l’occasion d’échanger avec Fouziha. Une interview passionnante que l’on vous invite à lire ci-dessous.
Enchanté Fouziha, c’est La Grosse Radio Reggae. Merci de prendre le temps de répondre à nos questions. On est là pour parler de Refugees votre EP sorti en décembre qui annonce un retour sur le devant de la scène du groupe Gang Jah Mind.
La sortie de Refugees
Qu'est-ce qui a motivé cette sortie ?
Gang Jah Mind ne sait jamais arrêter. On a toujours continué à faire de la musique. C'est sûr que l’on était peut-être un peu moins visible qu’après la sortie de nos deux albums. On avait ces cinq titres dispos et prêts et on s’est dit : “Pourquoi ne pas rentrer en studio pour les enregistrer ?”. Et ça s’est fait juste avant le covid. On a choisi de retravailler le titre “Roots Raï Reggae” dans une version un peu plus moderne, morceau qui est paru dans notre premier album. On l’a réarrangé, ré enregistré et remasterisé dans un style plus moderne et il s’appelle maintenant “New Roots Raï Reggae”.
C'est aussi l'envie de rentrer en studio parce que ça nous manquait. On est un groupe de scène, on essaie de pas mal tourner, d’avoir un maximum de dates. Le studio, c’est toujours un moment de plaisir et de satisfaction d’y rentrer. Cela étant, il y a les à-côtés, la production, la promo, etc… Tout ça coute un peu de pépète quand même. On était prêt, les morceaux aussi alors on a sorti Refugees.
La formation Gang Jah Mind
Qu’est-ce qui a changé dans votre formation ?
Ce qui a changé !! Alors, il y a toujours les membres originels. Le bassiste, ma sœur et moi-même. Le percussionniste est là aussi depuis le début quasiment. On fait de la musique ensemble par passion. Nous ce que l'on veut, c'est jouer, faire de la musique, s'amuser, partager le message sur scène. C’est ce qui est important.
Gang Jah Mind, vous avez cette particularité des voix, d’être trois filles, ce n’est pas commun.
Oui ça parle, surtout le fait qu'il y ait 3 filles. C’est un peu original, on chante dans une langue étrangère donc c'est un peu ça aussi. Ça fait ressortir un peu nos rages, nos racines, nos origines.
New Roots Raï Reggae
Tu parles des origines. On va revenir sur “New Roots Raï Reggae”. Vous êtes en collaboration avec Anass Zine qui est au Oud. Je trouve qu'il a encore plus cette teinte raï et musique orientale que la première version.
C'est ce que l'on a voulu faire. En tout cas, c'était vraiment le truc de donner toute sa place au Oud qui est un instrument traditionnel. Quand on a enregistré en 93, on était innocent et à ce moment, on l’a fait avec des guitares électriques. Pour “New Roots Raï Reggae”, on a un super musicien et un super instrument.
C'est quelqu'un que vous connaissiez déjà par le passé ?
C'est un ami. On est allé jouer au Maroc, je crois que c'était à Casablanca. Anass est une personne que l'on a rencontrée par l'intermédiaire d’une connaissance en commun. Il nous a accompagné durant notre séjour, il a été notre guide touristique. Par la suite, il est venu s’installer à Marseille et évidemment on l'a invité plusieurs fois à jouer et partager sur le morceau.
Refugees featuring Faf Larage
On va continuer sur les collaborations. Faf Larage partage “Refugees” avec vous. C'est votre clavier qui a fait le lien si j’ai bien compris ?
C'est ça. Il a déjà travaillé sur un de ses projets. Il est ingénieur du son, il a un studio d'enregistrement, le Labo Clandestino. Ils ont enregistré beaucoup de rappeurs, beaucoup de musiciens, de groupes. On a pensé à Faf Larage et il a posé un truc vraiment cool. On parle de réfugiés, ceux sont des choses quand même qui nous touchent. Ceux sont nos origines et on connaît ça, l'immigration, le départ d'un pays qu'on connaît pour quelque chose qu’on ne connaît pas forcément. On ne sait pas comment on va être accueilli. Voilà, ça nous a parlé, ça l'a touché lui aussi. On a discuté du sujet et il nous a pondu ce texte, une merveille. Il a participé à l'arrangement de tout ce qui est sa partie plus rap. Il y a un clip en préparation.
L'armée
On va parler du premier titre “L'armée”. C'est dans le contexte malheureusement avec ce qui se passe en Russie et en Ukraine. Vous y parlez d'un soldat enrôlé malgré lui dans une guerre. Le titre décrit le message de sa maman à “L’armée”.
Oui, c’est même plus qu'un soldat, c'est carrément un enfant. Ce que l'on dit c’est : “L'armée a enrôlé mon fils mais il est petit regarde, c'est un petit garçon ”! Voilà ce sont les enfants soldats qui sont enrôlés dans ce genre d’histoires qui ne les concernent absolument pas. Ces mêmes enfants qui devraient être dans les rues en train de jouer et de s'amuser en toute innocence mais qui tiennent des armes. Sa mère va à la caserne pour aller le rechercher mais il a été enrôlé de force, il a été emporté pour aller faire la guerre et tuer des gens qu’il ne connait même pas. C'est malheureusement beaucoup ce qui se passe dans le monde.
46664 - Nelson Mandela
Le matricule de Nelson Mandela – “46664” choisi pour un des singles. Tu peux nous en parler stp ?
Le 466ème prisonnier de l’année 64, c'est à cela que fait référence le matricule de Nelson Mandela. C'est un personnage que l'on a toujours connu. A notre époque, on en entendait parler beaucoup. Quand il a été libéré, on a vécu ça en direct, à la télé, tout le monde entier de cette époque. Ce sont des personnages, lui, Martin Luther King, Gandhi, dont on entendait parler beaucoup quand on était jeune. On a vécu avec ces grands hommes, il n’y en a plus beaucoup de nos jours. On essaie de raconter un peu le passé, que l’histoire de ces grands hommes ne s’oublient pas.
Les projets à venir
Sur quoi Gang Jah Mind travaille en ce moment ?
Alors, on espère pas mal de scènes cette année, notre tourneur y travaille pour nous concocter une tournée sympathique. On attend avec impatience de retourner en studio, on est en pleine création. Avant la fin de l’année, des choses devraient se passer.
Quelque chose à rajouter à cette interview ?
J’aimerais remercier tout le groupe. Aujourd’hui, je me fais un peu la porte-parole en répondant à tes questions mais en tout, nous sommes 10 personnes. Une spéciale pour Max -iWelcom Promo, notre attaché de presse qui travaille avec le cœur et dont le boulot est excellent. Il croit en notre projet et c’est vraiment cool.
Merci Fouhiza
Merci La Grosse Radio