40 ans ! Cela fait déjà 40 ans que la salle du Bikini est LE pilier du monde culturel toulousain. 40 ans que de nombreux groupes et artistes (obscurs ou de renoms) se produisent en son sein et vantent unanimement son accueil extraordinaire. C’est que depuis l’ouverture de son bar à Aulon, un petit village perdu dans la campagne commingeoise, Hervé le patron du Bikini, en a parcouru du chemin ! En effet, cette indéboulonnable figure toulousaine a su mener sa barque contre vents et marées depuis 1983 (avec un gros coup dur lors de la catastrophe de l’AZF en 2001) et a réussi à faire du Bikini une véritable institution qui rayonne bien au-delà des murs de la ville rose et des frontières de la France ! Pour ses 40 ans, il fallait donc marquer le coup ! C’est pourquoi toute l’équipe du Bikini a choisi de mettre les petits plats dans les grands en célébrant son anniversaire sur plusieurs semaines avec de nombreuses surprises à la clé…
Pour cette toute première semaine de festivités, c’est Manu Chao qui a la charge d’ouvrir le bal. Et suite à la ruade générale à l’annonce de sa venue, le Bikini n’a pas eu d’autre choix que de le programmer sur deux soirs : le lundi 29 mai et le mercredi 31 mai. À cette occasion, les deux concerts ont été vite sold-out puisque les billets se sont vendus… en moins de deux minutes ! Autant dire qu’en ce soir du mercredi 31 mai le public toulousain est bel et bien présent pour Manu Chao et prêt à fêter par la même occasion les 40 ans du Bikini, son Bikini…
On ne va pas se mentir : le premier concert de Manu Chao du lundi 29 mai qui a duré environ 2h30 avec pas moins de cinq rappels (!) a été une véritable réussite. De fait on se demande si ce mercredi sera de la même trempe. Pour ce second soir, l’ex leader de Mano Negra est gonflé à bloc. En effet, le bonhomme a décidé de faire encore plus fort que le lundi dans la mesure où il a annoncé aux équipes du Bikini qu’il voulait jouer 40 minutes de plus avec la même intensité ! Gonflé à bloc, on vous dit ! Autant dire que l’audience va en prendre plein les yeux et plein les oreilles…
ALUMINÉ GUERRERO
Mais pour l’heure c’est la jeune Aluminé Guerrero qui lance les hostilités. Quelques semaines après son passage à Toulouse dans la petite salle du Metronum, l’artiste argentine foule maintenant les planches du Bikini devant une salle comble. Seule sur scène pour présenter son répertoire fortement teinté par l’univers du latino-américain. Aluminé Guerrero développe une musique très ouverte où se mélangent pêle-mêle des sonorités latines avec des instruments traditionnels sud-américains comme le charango ou le pinkuyo, le tout avec des touches d’électro voire de de hip-hop. À ce titre, la musicienne utilise des boucles samplées sur lesquelles elle chante et joue sa musique. L’ensemble est plutôt intéressant dans la mesure où ses compositions introspectives et mystiques dégagent pas mal d’émotion. Ainsi, les morceaux se réfèrent beaucoup à la culture des Andes, à la nature ou bien même au féminisme…
Aluminé Guerrero à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
Aluminé Guerrero propose donc une véritable invitation au voyage initiatique, mais force est de constater qu’une bonne partie du public reste assez en retrait. En effet, aussi prenante soit-elle, la musique de l’artiste argentine a du mal à s’imposer au sein d’une si grande salle comme le Bikini. Qui plus est, devant une audience bigarrée qui attend avant tout l’arrivée de Manu Chao. Ceci étant, les toulousains réservent un accueil poli à chaque morceau et encouragent même la jeune fille.
Au bout d’environ 45 minutes de concert, la chanteuse / musicienne quitte la scène après une prestation fort honorable et la satisfaction du devoir accompli. Il faudra donc revoir Aluminé Guerrero dans le cadre d’une salle plus intime afin de véritablement appréhender sa musique comme il se doit et ainsi confirmer la bonne impression qu’on a eu de cette artiste…
À bientôt, donc.
MANU CHAO
Mine de rien, Manu Chao n’était plus revenu au Bikini depuis 2014 (avec Big Flo et Oli en première partie).Force est de constater qu’il manquait au public toulousain, au vu du raz de marée de ce soir où la jauge max de la salle a été vite atteinte. Il faut donc jouer des coudes pour pouvoir approcher du devant de la scène tant la foule est compacte. Des vieux de la vieille jusqu’à la plus jeune génération en passant par des fans ibériques, tout le monde a répondu présent à ce rendez-vous et prêt à accueillir le héros du jour. C’est à 21h15 pétantes que Manu Chao montre le bout de son nez, caquettes vissée sur la tête, chemise ouverte avec un (vrai) sourire qui fait plaisir à voir.
Dès son arrivée sur scène, le fringuant sexagénaire est accueilli par une pluie d’ovations. Visiblement heureux d’être là, Manu Chao, accompagné pour l’occasion par le guitariste Lucky « El Lucky » Salvadori et le percussionniste espagnol Miguel Rumbao est prêt à partir sur les chapeaux de roues pour ce concert acoustique. Pour ce faire, l’artiste a fait le choix de mettre à l’honneur le disque Sibérie m’était contée sorti en 2004. Tout en insérant ici et là dans la setlist de nombreux autres morceaux qui font le tour de son immense carrière. Egalement avec des passages qui reviendront souvent comme un fil rouge musical toujours prenant.
Manu Chao à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
Sibérie m’était contée
C’est donc avec « Le P’tit Jardin » que le trio entame son concert. Dès les premières mesures du morceau, le public toulousain réagit comme un seul homme pour chanter à tue-tête les paroles de la chanson. Très vite, Manu Chao et les siens jouent avec les fans et adaptent le titre en fonction de la réaction de l’audience. Du coup en l’espace de quelques minutes, l’alchimie entre le groupe et les spectateurs prend forme pour ne plus se déliter. Comme annoncé en amont, les compositions les plus marquantes de Sibérie m’était contée sont mises en avant dans cette première partie de set à l’instar de « L'Automne Est Las », « Si Loin De Toi », « Je Te Joue », « Helno Est Mort », « J'ai Besoin De La Lune », etc. Et même si ces morceaux ne sont pas les plus connus dans le répertoire de Manu Chao, il faut bien avouer que le rendu en live est très bon. En plus la configuration en trio y donne énormément de peps.
Clandestino
Devant la scène, le public est aux anges et se donne à fond : ça bouge, ça danse, ça chante… le tout dans une excellente ambiance. Sur les planches, les musiciens sont eux aussi en transe et partagent leur fougue avec l’audience. La communication est omniprésente et on sent que ce concert n’obéit à aucune règle sauf à celle de prendre du plaisir ! Cette géométrie variable est assez rare pour le noter. Après « La Valse À Sale Temps », le dernier morceau de l’ère Sibérie m’était contée, le trio attaque maintenant « La Vie À Deux » issu de l’album Clandestino (1998). Il entame par là-même une nouvelle partie du set qui fait la part belle aux autres compositions de Manu Chao. Ainsi, on aura droit en vrac à « La Vida Tómbola », « Libertad », « Mi Vida » ou bien à « Mr Bobby » avec en guest les toulousains Mouss et Hakim (Zebda, 100% Collègues) venus pousser la chansonnette (comme en 2014).
Manu Chao à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
Les années Mano Negra
Comme à son habitude, l’artiste intègre dans son concert des bouts de morceaux qu’il reprend plus tard au fil du set comme « Mala Vida », l’un des grands classiques de Mano Negra. Ce titre met le feu aux poudres dans l’enceinte du Bikini, ou bien l’entêtant « Pinocchio : Viaggio In Groppa Al Tonno ». Parallèlement à ça, le public a aussi droit à une grosse rétrospective de titres anciens comme « Lágrimas De Oro », « Malegría », « Mr Bobby » ou « La Primavera » qui font toujours plaisir à entendre et qui font réagir les fans comme un seul homme. Au fil des heures, le trio ne baisse pas le rythme et compte bien mettre les spectateurs à genoux dans la terrible chaleur qui s’est installée dans l’arène du Bikini. À ce titre, le costaud « King Of Bongo » des années Mano Negra se place comme l’un des (nombreux) moments forts de ce set avec les reprises de « Me Quedo Contigo » de Los Chunguitos et « Huelga De Amores » de Divididos.
Au final, ce second concert de Manu Chao (tout comme le premier, d’ailleurs) a marqué de la plus belle des manières le lancement des festivités du Bikini. Le choix d’un tel artiste pour un tel évènement est un coup de maître et force est de constater que le public ne s’y est pas trompé. Les spectateurs étaient en osmose totale avec Manu Chao. On espère maintenant que le bonhomme n’attendra pas une dizaine d’années pour revenir de par chez nous !
Ça, c’était une belle soirée d’anniversaire ! Joyeux 40 ans Le Bikini ! Pourvu que ça dure longtemps encore…
Manu Chao à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
Setlist Manu Chao
- Le P'tit Jardin
- L'Automne Est Las
- Si Loin De Toi, Je Te Joue
- Te Souviens-Tu...
- Helno Est Mort
- Il Faut Manger
- J'ai Besoin De La Lune
- Te Tromper
- Les Mille Paillettes
- Les Rues De L'Hiver...
- Sibérie Fleuve Amour
- Fou De Toi
- La Valse À Sale Temps
- La Vie À Deux
- Me Llaman Calle
- Me Quedo Contigo
- La Vida Tómbola
- Huelga De Amores
- Eu Beije O Sol
- Libertad
- El Tren Se Fue (Dos Panteras)
- Malegría
- Mala Vida
- Yo No Podía Vivir Sin Ti
- Mi Vida
- Mentira
- Mr Bobby
- King Of Bongo
- Je Ne T'Aime Plus
- Pinocchio : Viaggio In Groppa Al Tonno
- Clandestino
- Bienvenida A Tijuana
- King Kong Five / El viento
- Pinocchio : Viaggio In Groppa Al Tonno
- Mala Vida
- Pinocchio : Viaggio In Groppa Al Tonno
- Romerito Verde
- Desaparecido
- Lágrimas De Oro
- La Primavera
- Me Gustas Tú
- Pinocchio : Viaggio In Groppa Al Tonno
