20 000 spectateurs, 10 000 repas de servis, Les Francos Gourmandes se sont enracinés un peu plus dans la glaise tournusienne pour cette deuxième édition. Propulsé par une programmation alléchante tant au niveau musical que culinaire, les trois jours ont tenu leurs promesses du fait d’une organisation améliorée et d’une participation locale active à ce festival naissant.
Le déménagement du site sur le stade municipal organisé à la dernière minute pour parer à un terrain impraticable en cas de fortes pluies a été prémonitoire. Car de l’eau on en a pris, des sacs même surtout le samedi où le déluge s’est abattu sur nos têtes sans discontinuer pendant toute la soirée.
Tout avait pourtant bien débuté le vendredi sous un soleil de plomb. Arrivé en même temps que la ministre de l’artisanat, du commerce et du tourisme ( Sylvia Pinel ), mais pas dans la même voiture, j’ai directement assisté au concert des dijonnais de SAI qui ont fait l’ouverture sur la grande scène ( il y a deux scènes pour ce festival ) devant un public clairsemé. L’heure de la programmation ( 17h ) explique cela.
SAI
Le duo a su captiver le public avec leurs superbes voix et leurs textes brillants. Avec une entente parfaite entre les deux guitares, ils ont offert un set d’une grande qualité. Spéciale pensée pour les morceaux ‘’tout ira bien’’ et ‘’j’irai chercher les armes’’. Un groupe à découvrir de toute urgence.
Après une brève dégustation proposée pour l’ouverture du festival, j’ai écouté le discours de Christophe Michalak, parrain de cette édition, qui a dit son enthousiasme de participer à un tel événement. Un gars détendu ce Michalak. Mais le meilleur était à venir.
La ministre s’en va pendant que Danakil se prépare. Le public s’amasse un peu plus pour accueillir une de leur seule date en France cette année. Leur passage à 18h30 a limité de façon certaine le nombre de spectateurs.
Danakil
Pendant une heure le Combo parisien enchaîne ses ‘tubes’ dont ‘’Marley’’, ‘’non je ne regrette rien’’, ‘’quitter paname’’, devant un public chaud bouillant. Ils sont accompagnés de Natty Jean qui met le feu à chacune de ses interventions.
Danakil
Deux morceaux de leur prochain album en préparation sont joués dont un qui parle du Mali et de ce qui se passe actuellement dans ce pays cher au groupe. Balik sait captiver l’attention et le show se termine au bout d’une heure vite passée.
Un peu plus tard dans la soirée, c’est au tour de Broussaï venus en voisin de jouer. Pas de chichi, devant un public arrivé en masse depuis l’ouverture des portes et acquis à leur cause. ‘’Avec des mots’’, ‘’kingston Town’’, ‘’ A l’envers ‘’. Broussaï envoie une pleine énergie.
Broussaï en action
Cerise sur le gâteau, Balik vient poser sa voix sur ‘’le cours de l’histoire ‘’, un bon moment.
Balik est venu prêter main forte
Le samedi c’est Jimmy Cliff qui commence a jouer sous une pluie battante. Dans ses habits colorés, Mr Jimmy arrive en pleine forme et prêt à en découdre, juste après que le band se soit chauffé et nous ait réchauffé de la meilleure manière qu’il soit.
Jimmy Cliff en pleine forme
Pendant une heure il fait le show et balaie l’ensemble de son répertoire sous une pluie stratosphérique qui ne s’est plus arrêtée et a commencé à décourager les festivaliers. Entre ‘’wild world’’, ‘’Can see clearly now’’ , ‘’many river to cross’’ et bien sûr pour la fin ‘’reggae night’’, Jimmy Cliff essaye de faire participer le public et est vraiment généreux sur scène.
Dernier concert de la soirée avec Tryo qui se pose chaleureusement autour du piano de Mali avant de convier sur Scène le parrain de cette édition Christophe Michalak et d’entonner tombé du ciel comme petit clin d’œil à Jacques Higelin qui avait dû déclarer forfait pour cette édition du fait d’une laryngite. Tryo déroule ses classiques dans une ambiance diluvienne et face à un public poncho-parapluie en distillant leur énergie et leur chaleur. Un bon moment de partage.
Côté reggae c’est terminé, mais le festival des francos c’était aussi :
Keny Arkana
Son énergie a été foudroyante et a électrisé le public. Meilleur concert du vendredi pour beaucoup.
Wax Taylor
L' ambiance trip Hop et rap US de Wax Taylor n'a pas laissé indifférent.
Jamait
Yves Jamait qui a remplacé Higelin au pied levé a embarqué le public. Il était déjà présent l'année dernière.
Fixi avec l'Ultra Bal
Fixi, l'accordéonniste qui a monté le projet avec Winston Mc Anuff était ici en concert avec Alexis HK et son Ultra Bal. Ils ont essayé de faire danser le public. Pas chose facile...
Tété
Tété, sapé comme personne a tenu la scène, est descendu voir le public et fait parler sa guitare de façon métronomique. Premier festival pour lui cette année.
Mathieu Boogaerts
Mathieu Boogaerts venu en toute simplicité a su donner sa place au public et apporter le temps d'un concert un côté intimiste tout en mélancolie et en jeux de mots poétiques.
Je n'oublierai pas le ''la jeunesse emmerde le Front national'' que Sansévérino a projeté à pleins poumons durant son concert, les moustaches de Deluxe qui ont poussé un peu plus en une soirée, les locaux de Commissaire Juve qui ont envoyé leur rock au mieux et l'énergie percutante de Fills Monkey.
Un merci à Jérémy pour les infos.
Bravo aux chefs pour les petits plats.
Une spéciale dédicace à Delphine, Fredo et Gilbert pour leurs passions vivifiantes.
Crédit photos: Cousto
