La Grosse Radio interviewe Devi Reed
Éruption de l’Être est le nouvel album de Devi Reed. Un projet sorti le 13 octobre que le chanteur a voulu plus intimiste, plus personnel. Une véritable introspection que le Toulousain nous conte exclusivement en Français. La Grosse Radio a échangé avec l’artiste pour en apprendre un peu plus sur ce projet. Une interview réalisée grâce à iWelcom Promo.
Devi Reed – Nombre 13
Bonjour Devi Reed. Ça nous fait bien plaisir d’échanger de nouveau avec toi. On est là pour discuter de ton nouvel album - Éruption de l’Être. Ce projet est sorti le 13, un 13 titres… Ceci est il une coïncidence ?
Bonjour La Grosse Radio, le plaisir est partagé. Effectivement, le 13, c’est un chiffre que j’aime bien. On l’a sorti un vendredi 13, il y a 13 titres : bien vu. En sachant qu’il y a une intro et une outro, on a quand même fait en sorte d’arriver à 13. C’est un chiffre qui m’a souvent suivi. J’ai déjà fait des releases party et d’autres sorties sur cette date là, c’est un choix. J’aime bien ça et ça me réussit plutôt bien je crois.
Éruption de L’Être
C'est vrai que ça te réussit plutôt bien. Ce projet est perçu comme plus intimiste, plus personnel. Un album que tu chantes exclusivement en français. J’imagine que l’un va avec l’autre en fait ?
C'est ça, c'est mon premier album 100% en français et effectivement c'était un souhait pour ce projet. Et puis, c’était à un moment de ma vie où j'avais envie de partager quelque chose de plus personnel, plus intimiste. En ce qui concerne les thèmes abordés, ce sont je pense des choses qui parlent à tout le monde : notre maman, une relation amoureuse, la célébration de la vie ou encore le sentiment d’être incompris. On a tous des passages comme ça dans notre vie, donc voilà c'est des thèmes qui…Moi, je l'ai écrit un peu en remuant mon magma qui est à l'intérieur de moi. D’où Éruption de l'être.
Ce sont des choses qui étaient au fond de moi depuis longtemps et en même temps qui vont raisonner à l'intérieur de plein de gens je pense. En tout cas, ce sont les retours que j'en ai déjà depuis la sortie. C'est le fait que les textes viennent toucher les gens et donc c'était ça l'idée, c'est intimiste et avec une mise à nu.
Éruption de l’Être - “Réussir”
Tu démarres par le titre “Réussir”. C’est un peu le fil conducteur de cet album.
Tout à fait ! C'est vrai ! Parce que, c'est vrai que ce sont des choses qui reviennent plusieurs fois. Dans “Réussir” dans “Bien plus que ça” aussi. Un peu ce truc des réseaux. De vouloir se montrer… On le retrouve aussi dans “Le plus risqué”. C’est dans les 3 premiers morceaux qu’il y a un peu ce truc là. Et oui, “Réussir”, c’est ça. J’avais envie d’ouvrir l’album avec ce morceau là. En plus le début de ce morceau c’est : ‘Ça commence par des proses posées sur des notes’. C’est un peu le début d’un album aussi. On prend quelques proses, on prend des notes et on commence à avoir les premiers textes.
La suite de la chanson, c'est : ‘Ecoutez, c'est une chose. Osez, c'est une autre’. Parce que c'est vrai que parfois sur cet album, j’avais des remises en question. En me disant par exemple : ‘Non attends, je ne vais pas parler autant de ça ou de ci, c’est trop personnel’. Et en fait, je me suis écouté. J’ai osé aller au bout de cet album. Ce morceau n’est pas que la réussite professionnelle mais une interrogation sur le fait qu’il faut aussi se demander si nous sommes épanouis dans notre vie.
Éruption de l’Être - “Bien plus que ça”
Comme tu dis, Réussir c'est aussi prendre des risques mais à l’heure d’aujourd’hui, l’image passe aussi et surtout par les réseaux sociaux ou des textes de chansons ! A la course du plus de likes possibles. Sur “Bien Plus Que Ça”, tu en parles justement ?
Ben moi, je le vois avec la nouvelle génération. Je fais pas mal d'ateliers d'écriture avec des adolescents, des écritures de texte slam, hip hop, tout ça. Et je vois l’addiction qu’il y a vraiment aux réseaux, l’impact sur les ados. A cause des réseaux et du nombre de likes obtenus, on peut perdre confiance en soi et cela peut jouer sur la santé mentale. L’idée de ce morceau est de dire qu’il faut savoir parfois faire une pause loin des téléphones. La vie, c’est “Bien Plus Que Ça”, c’est plein de gens autour de toi, des sourires, de la musique, de l’art, etc….
“Temps Libre”
Tu célèbres aussi la vie dans cet album avec “Temps Libre”. Un clip accompagne ce morceau. On y voyage à l’Île de La Réunion.
On a eu la chance de partir en tournée là-bas avec les musiciens. Avec les mêmes musiciens qui ont travaillé sur cet album et qui m'accompagnent sur scène. C’est un peu le fait de partir là bas le titre Eruption de l’être. Cette île est une terre volcanique donc le rapprochement s’est fait de cette façon. Et en voyageant à la Réunion et ses superbes spots, tu as forcément l’envie de cliper un titre. Les paroles de “Temps Libre” collent bien au paysage.
Le temps libre vaut de l’or. On travaille et on a cinq semaines de congés mais parfois gagner un peu moins d’argent et profiter un peu plus de savourer la vie. Je parle de cela dans ce titre. Le paysage est magnifique.
“Je Fly”, le voyage dans le high Marocain
De voyage, il en est question aussi dans “Je Fly”. C’est un double voyage pour le coup, très personnel !
C’est un storytelling. Je raconte l'histoire de ce que j'ai vécu à Essaouira. C’est une petite anecdote tournée sur le ton de l’humour. J’arrive là bas, je demande l’emplacement d’un petit hôtel sympa dont j’ai entendu parler auparavant. Une personne m’indique où l’hôtel se trouve et il commence à rouler un pétard. Pour info, je ne fume plus depuis des années. Je tire deux lattes et là, je suis high complet. Je monte sur la terrasse de l’hôtel et je commence à écrire ce texte. Ensuite, je redescends vers le souk, on est en pleine période de ramadan et je me dis que je vais aller manger quelques pâtisseries marocaines. Pour me remettre et faire un peu redescendre tout ça on va dire. Donc j’arrive dans le souk et je mange des pâtisseries, je suis bien.
Et au retour, je le recroise une seconde fois devant l’hôtel et il refait un pétard. On était sur la terrasse de l’hôtel et c’est à ce moment que j’ai fini d’écrire ce texte. Les gens aiment bien parce que c’est une petite anecdote et un voyage en même temps. Les samples des instruments, la flute apporte aussi beaucoup à ce morceau. Je Big Up mes musiciens au passage. On voyage un peu au Maroc en écoutant “Je Fly”.
L'empreinte des musiciens
Ça m'a fait sourire parce qu’en fait, venant de toi, on s'attend à partir en voyage mais pas avec une Ganja Tune.
C’est vrai, c’est très rare que j’écrive sur ce thème. Ce n’est pas tellement une ganja tune. Au début, je l’avais plus axée sur la fumette. En parlant avec les musiciens, ils m’ont dit de l’ouvrir plus sur le voyage, les paysages, les épices, etc…. Je trouvais ça chouette et comme je te le dis, je ne fume plus depuis un moment, alors ce n’est pas quelque chose qui me tient à cœur. Le fait d’être dans un autre pays, les paysages, l’ambiance, je me suis laissé aller. Je ne savais pas si j’allais l’inclure dans l’album mais c’est un beau voyage, une belle chanson. Ce sont les musiciens qui m'ont dit de l'inclure dans ce projet.
Éruption de l’Être - “Incompris” feat. La Dame Blanche
On va parler de “Incompris” avec La Dame Blanche. On sait que tu apprécies les airs latino. Tu as même consacré un album entier à cette ambiance musicale.
Ouais, ouais…C’est aussi un clin d’œil à Ragga Libre que j’ai enregistré entre Toulouse et Cuba avec quelques airs de salsa, de reggae, tout ça. Ce morceau là, “Incompris” qui est un titre assez intimiste avec un piano. Depuis le début j’avais les couplets mais pas le refrain et je voyais une voix féminine latino. J’en était convaincu !
Je ne trouvais pas jusqu’au jour où La Dame Blanche est venue jouer à Toulouse. J'ai été la voir et au bout de quelques morceaux, j’étais sûr que c’était fait pour elle. Je l'ai rencontrée après le concert et on a eu un bon feeling. On est monté à Paris et on a enregistré ça avec Tamal, un ingé son. C’est une belle collab, c’est le featuring de cet album. Elle m’a donné des frissons en studio.
Le slam – L’interlude
L’interlude. Tu es dans un autre style plus phrasé, le slam.
Effectivement, on est dans un slam, c’est la première fois que je m’y aventure. L’idée est d’emmener dans cet album, un univers un peu différent et j’avais envie d’inclure un interlude. J’ai hésité à le mettre au début du projet mais finalement ce n’était pas une bonne idée. Le fond sonore est un peu magmatique, volcanique, bulleux. J’écris sur l’écriture d’un album, du temps à l’écrire, de l’énergie donnée, de tout ce que ça représente.
On peut remarquer c’est que sur l’interlude il y a Eruption de Lettres et sur la cover c’est Eruption de L’Être, un jeu de mot. J'y ai mis tout ce que j’ai en moi que j’ai mis en lettres. Ce projet est aussi mon premier album en français et donc j’ai joué plus avec les mots. On le voit aussi sur l’image avec ce volcan qui crache des lettres.
Son hommage aux mamans
Tu rends hommage aux mamans avec là aussi un jeu de mots dans le titre. Pourquoi effet mère ?
C’est un clin d’œil à ma maman et à toutes les mamans du monde. Tout le long, je parle de l’impact de l’éducation donc l’effet de la mère, ce qui a des conséquences fortes sur un enfant. La façon de parler, d’agir. Et à la fin, je parle à tous les gens qui ont perdu un être cher comme une maman, un papa trop tôt.
Moi, ça m’est arrivé avec mon père donc comme je dis : ‘Tous les pères et les mères partis trop tôt, on ne vous remplacera jamais par une photo, oh effet mère’. Donc là, c’est l’effet de la mère, l’effet de la maman dont j’ai parlé au début de la chanson. Et en même temps, ce côté éphémère et de rappeler que l’on peut perdre un être cher à tout moment. Quand on a des gens en face de nous que l’on aime, ne pas hésiter à leur dire. C’était ce mix en fait.
Pour finir
L’album se termine par “Se revoir”, c’est donc un appel pour un autre projet ?
C’est bien de l’avoir mise à la fin parce je trouve que ça ouvre sur autre chose justement. On bosse sur du nouveau son.
A quoi seront dédiés les prochains projets ?
Je pars en voyage au Maroc, ça laisse une idée du clip que l’on va tourner.
Oui en effet. Attention de ne pas trop partir en Fly
Rires !!! Non t’inquiète pour le clip tout sera faux !
Un grand merci Devi Reed. On invite les auditeurs à aller écouter, streamer l’album. Bien prendre le temps d’écouter les paroles et de partir en voyage.
Merci La Grosse Radio
