Tout a commencé cet été lorsque, en écoutant Radia Nova (pardon, je l’avoue, je n’écoute pas que La Grosse Radio), j’ai entendu le titre "Garden of Love" de Fixi et de l’artiste Jamaïcain, Winston MacAnuff. Dès la première écoute, une réelle envie d’en savoir plus sur ce duo, car l'ambiance de cette chanson me titillait. Je savais que Winston préparait un album avec Fixi (accordéoniste de Java – entre autres), qu’ils n’en étaient pas à leur coup d’essai, puisque Paris Rockin, né de la même union musicale, était sorti en 2005, dans des ambiances plus reggae.
Avec leur album a New Day, sorti en septembre, on passe dans une autre dimension musicale, on laisse quelque peu le reggae et on passe allègrement du maloya, à la bossa, au rock, à la musette, à la soul bref de la musique. Mariage réussi me concernant. Mais nous ne sommes pas là pour chroniquer l’album.
Par ailleurs, je triche un peu car j’avais déjà vu les deux compères (trois sur scène) cet été lors d’un festival en plein air et j’avais réellement été bluffé par leur prestation.
Curieux, je me demande donc si la magie va réopérer en ce vendredi 29 novembre, loin des ambiances estivales.
Nous voilà donc au CCO de Villeurbanne, Mediatone à la baguette. La première partie du show est assurée par Sonith qui présentait sur scène une partie de son album Le Temps fait son affaire. Auteur, compositeur, Interprète, Sonith écume les scènes depuis de nombreuses années et ça se voit. Les lascars sont posés, ils savent ce qu’ils font, donnent du plaisir au public et proposent de la musique de qualité. Messages positifs, arrangements musicaux vraiment carrés. Pour les avoir vus également plusieurs fois sur scène, je pense qu’ils n’ont pas la couverture médiatique et scénique qu’ils mériteraient.
Super première partie, qui pour une fois est bien sonorisée. On connait l’habitude de certaines salles de mettre la première partie moins fort (et souvent moins bien réglée) pour mettre en avant la tête d’affiche, il n’en était rien ce soir. Le fait que McAnuff et Fixi présentent un show plus acoustique y est peut-être pour quelque chose.
Après la pause, la lumière se tamise et Fixi commence seul au piano, changement d’ambiance. Après une longue intro qui montre déjà que notre ami n’est pas un amateur, McAnuff arrive sur scène posément, costume de lumière, accompagné de Markus à la percussion/beat box.
Dès les premières notes, qu’on se le dise, la magie opère. Rien à faire, autant des fois, un projet peut être bien d’un point de vue album, et devient compliqué sur scène, autant là, cette alliance entre la légende du reggae jamaïcain et le titi parisien marche. Ça tient du miracle.
Fixi avait dit dans une interview que leur "show tenait du funambulisme", car les trois personnes sont réellement interdépendantes. Si une s’arrête, le show devient compliqué, bancal. Or, seulement trois personnes sur scène et pourtant, aucun temps mort, aucun ennui. Le charisme et la voix de Winston y sont pour beaucoup, les arrangements de Fixi sont géniaux, aussi bien au piano qu'à l'accordéon et le percussionniste donne le peps qu’il faut pour dynamiser les morceaux.
Concernant Winston, il s’impose réellement comme un véritable chanteur Soul par moment. On sent toute la vibration du Monsieur à travers sa voix et ça donne de réels frissons. J’en serai limite à dire que c’est le meilleur album de McAnuff depuis Pick Hits To Click, qui reprend des titres de l’artiste datant de la fin des années 70, avec des titres qui donnent la chair de poule, comme "Ugly Days".
Après deux petites heures de concert, et un rappel, le concert se termine sur un sentiment de réelle sérénité. Les artistes ont fait ce qu'ils savaient faire, plus que bien d'ailleurs. Le public aurait pu danser toute la nuit sur leurs chansons, mais les bonnes choses ont malheureusement une fin…
Super moment au CCO. N’hésitez pas à aller les voir s’ils passent par chez vous !
Crédit Photo: guidance