Prêts pour cette deuxième édition du No Logo Festival aux Forges de Fraisans, à quelques kilomètres de Besançon, qui au passage compta cette année près de 25.000 festivaliers... et cela sans sponsors, sans aides financières et sans bénévoles, également, puisque tous étaient rémunérés...un festival unique !!!
Arrivés le mardi soir dans la nuit (veille du premier jour du festival), nous apprécions que le camping accueille déjà ses premiers festivaliers avec ses premiers sounds. Nous installons notre campement et faisons connaissances de nos « voisins » avec qui nous nous lions d'amitié rapidement autour d'un verre (ou deux !!!). Prêts pour 3 jours de concerts, de good vibes et surtout d'échanges humains, c'est ce qui caractérise un festival.
-Premier Jour :
Au matin du premier jour, le réveil nous parait déjà difficile...
Qu'est ce que ça va être les trois prochains jours ? La pluie et les rafales de vent accompagnent cette première matinée mais n'atteint pas le moral et la motivation des festivaliers qui arrivent en masse sur le stade de foot de Fraisans, transformé pour l'occasion en camping.
Nous décidons d'aller faire quelques provisions pour les jours a venir : bières et boites de conserves sont nos principaux achats...pas terrible mais bon...on se nourrit de musique cette semaine !
De retour au camping, le tente s'est envolée, quel pied !
Une fois lui avoir couru après et l'avoir refixé plus solidement, les appels à l' « Apéro » commencent. Ni une ni deux nos voisins arrivent à notre tente pour commencer ce « marathon traditionnel » de tout bon festival.
La pluie s'intensifie et une voix nous annonce l'ouverture du site décalée à 16h30. Nous aurons donc le temps de finir la cuisson du maffé (plat en sauce à base d'arachide), certains de nos voisins étant d'origine sénégalaise et sans abris contre les intempéries, nous les avons donc accueilli tout naturellement à cuisiner dans de bonnes conditions et c'est également tout naturellement qu'ils nous ont invité à partager ce repas.
Un regard sur le téléphone pour regarder l'heure, déjà le premier artiste The Undercover Brother finissait alors que mon collègue Gros reporter photo arrivait tout juste sur le site donc nous n'aurons malheureusement pas de photos pour ce groupe et nous le regrettons.
Nous avons quand même pu voir l'artiste suivant Junior Tshaka et son reggae porteur d'espoir.
Entre chaque changement de plateau et de préparation de scène, Rootikal Vibes nous ambiance avec son mur de son diffusant du dub, steppa et roots du meilleur de sa sélection reggae.
Le soleil fait son apparition lors de l'entrée sur scène de Tinariwen, ce groupe du nord Mali nous proposant un « rock touareg », de bonne augure pour la suite de la soirée.
La soirée commence alors sérieusement avec Luciano, The Messenjah, et son roots énergique et généreux.
C'est le tour de la machine a tube, Jimmy Cliff, qui nous a fait danser et chanter à l'unisson à chacun de ses classiques, tel que « Reggae Night » et pleins d'autres.
Vient ensuite le célèbre Anthony B et son jump légendaire. Dés son arrivée sur la scène, le singjay jamaïcain est déjà dans les airs et son mot d'ordre est clair : jamais fatigué. Ce dernier réchauffe le public avec son reggae dancehall pendant près d'une heure avant le dernier concert de la soirée.
Et oui, le jeune Naâman a fait du chemin depuis ses débuts, il est aujourd'hui en clôture de la première journée de ce festival. Nous le retrouvons avec son show énergique en compagnie du Deep Rockers Crew et de son acolyte Fatbabs (scoopologue). Le titre est d'ailleurs en jeu à chacun de leurs concerts : le but étant de « scooper » le plus afin d'affoler le « scoopomètre » (le titre étant actuellement en possession du Reggae Sun Ska). Pour savoir le résultat il faut se rendre sur la page facebook de Naâman.
Se termine alors la première journée et un bilan s'impose : les bottes et ponchos auraient été les bienvenues car le terrain est déjà très endommagé par la pluie et le passage des festivaliers mais à part cela GOOD GOOD VIBES.
-Deuxième Jour :
Au réveil du deuxième jour, la tête un peu dans les nuages et l'esprit à Zion, je regarde ma paire de basket pleine de boue et repense au tune de la veille « Skanking Shoes » interprété par Naâman. Le beau gazon n'est plus qu'un souvenir après les allers-retours de la nuit mais rien ne casse le moral d'un festivalier.
Un petit café...ou deux...ou trois et c'est reparti ! Direction l'espace presse ou je retrouve mon ami GROS reporter. Nous avions le projet d’interviewer Manjul qui accompagne aux percussions (et à la production) le groupe français Danakil.
Nous le croisons et lui proposons donc une entrevue + photo en exclusivité pour la Grosse Radio avant l'arrivé de Balik (chanteur de Danakil) sur le site. Il accepta et nous voici parti pour près d'une demi heure d'échanges avec un homme à la philosophie de vie tout simplement fascinante basée sur ses rencontres et expériences de la vie (interview à retrouver très prochainement sur le site de la Grosse Radio).
Interview fini, Balik arrive sur la zone pro pour être interrogé par la presse local. Nous y assistons et déjà les concerts commencent.
C'est le groupe bisontin Green Shop qui est chargé de débuter la deuxième soirée... Subtil mélange de hip-hop, de soul et reggae, ce groupe nous fera voyager pendant une heure entre Besançon et le Zaïre...
Nuttea accompagné du band The Rise & Shine, bien connus dans la région, arrivent sur scène et la pluie s'arrête. Il interprète de nouveaux titres mais également la plupart de ses tubes des années 2000 pour le plaisir des fans venus le voir en ce début d'après midi.
Une note de soul touche alors le No Logo Festival à l'arrivé de la charmante Irma, à qui l'on peut décerner le plus beau sourire du festival !! Le public est charmé par la simplicité et l'énergie de la jeune artiste....
C'est au tour des Danakil accompagnés au chant de Natty Jean...qui est presque un membre, maintenant, du groupe francilien.
Yaniss Odua les rejoindra le temps d'un « Rouge-Jaune-Vert » d'anthologie pour le plus grand plaisir du public....
Un pur moment de magie s'est produit pendant ce concert lors de la réinterprétation de « Marley » (titre phare du groupe français) en version acoustique. Juste magique avec la complicité du public qui connait les paroles par coeur....
C'est le moment que j'attendais durant ce festival, le passage des Gladiators en combinaison avec le jeune chanteur jamaïcain Droop Lion. Super musiciens et un chanteur, WAHH ! Un pur reggae roots avec une voix soul puissante et maîtrisée. GREAT !
Puis vient le groupe qui fait beaucoup parler de lui : Midnite.. Originaires des Iles Vierges, Midnite envoie un pur son roots conscient... Si on peut dire que le chanteur, Vaughn Benjamin, ne bouge pas énormément, on peut saluer la prestation du bassiste, Ron Benjamin, occupant la scène à lui tout seul, avec un big smile !!!
Et c'est au tour de Kanka de boucler la soirée, accompagné du bassiste ChrisB... Gros show électro-dub, idéal pour finir ce deuxième jour de festivités... Jump dans la boue !!!
Ce soir là, une fois les concerts finis, les campeurs nous ont offert à côté de notre tente un live privé acoustique jusqu'au petit matin avec djembé, carone, guitare, harmonica... Quel moment ! Tout le monde s'est déplacé pour cette occasion.
- Troisième jour :
La soirée de la veille est encore bien présente dans la tête et...sous les yeux. Nos visages sont marqués par la fatigue mais nous sommes le dernier jour donc pas le droit de flancher.
La vie sur le camping reprend petit à petit au fur et à mesure que l'après midi avance et les interrogations sur la surprise « Création No Logo 2014 » commencent : que vont donner ces quatre pointures du reggae dub sur la même scène pour le final du festival ?...
Des applaudissement et éclats de rire nous attirent hors de notre campement pour trouver un rassemblement de festivaliers autour d'une bande de copains lancés dans un concours de glisse sur bâche humide.
Énorme ! Surtout que le gagnant est celui qui glissa sans son slip mais nous n'aurons pas de photo à l'appui pour conserver le mythe...
Pendant nos éclats de rire, les concerts avaient commencé et le premier fut Nadamas... Oscillant entre reggae, musette et chanson française festive (on dit comme ça, non ??), Nadamas envoie de la bonne humeur qui nous fait oublier le terrain de plus en plus boueux...
Puis ce fut le tour d'un groupe de Besançon bien connu des amateurs de rocksteady, de skinhead music.... Two Tone Club... comme toujours avec TTC, les cuivres et l'orgue Hammond sont bien présents et font bouger un public réceptif et heureux de retrouver le son originel du reggae...
Puis nous voici partis pour l’Amérique du sud et sa chaude musique avec Sergent Garcia et sa redoutable salsa muffin...
Un peu de Rootikal puis arrive un petit bonhomme avec sa bande. Oui, il s'agit bien d'Ijahman Levi qui replace la soirée dans une bonne root's vibe, accompagné de supers musiciens (Big Up M. Kubix & Valess...)
Linton Kwesi Johnson (LKJ) monte d'un cran avec un super orchestre où l'on a pu écouter des cuivres bien sûr mais surtout un passage au violon puis à la flûte traversière avec un chanteur certes statique mais quel plaisir de le voir en live !
Arrive l'avant dernier artiste, il s'agit d'une des « star » du reggae européen : Patrice. Il commence très fort avec plusieurs de ces tubes pour partir sur son dernier opus beaucoup plus soul.
On y est ! L'heure du dernier concert du No Logo Festival 2014.
C'est l'entré de Mad Professor et Adrian Sherwood (qui est également le bassiste de LKJ) aux platines avec Dennis Bovell au micro pour un sound system de grande ampleur avec un son lourd made in England. Au bout d'un quart d'heure Lee « Scratch » Perry fait son entrée sur la scène pour être derrière le micro avec Dennis et malgré ses défauts de justesse et de rythme parfois, le plaisir est là car nous avons face à nous des légendes du reggae anglais et jamaïcain.
Le concert se termine avec la dernière galette du Prof. La foule se dirige donc vers la sortie tel des zombies cherchant encore un peu de « son ». Heureusement, un sound system tourne toute la nuit au camping afin d'achever cette fin de festival en douceur et laisser redescendre l’enivrement de la foule d'amateurs de musique.
Nous terminons ce live report en remerciant d'abord la Grosse Radio pour l'opportunité qu'elle nous offre de vivre notre passion à fond et à tous les organisateurs et intervenants du No Logo Festival (Gros Big Up à Julie pour son accueil).
Sans oublier tous les festivaliers et les copains croisés qui ont fait le déplacement et sans qui rien ne serait possible.
En espérant vous dire à l'année prochaine !!!
JAH JAH BLESS.
Texte : Bambastick
Photos : Frédo Mat. ( https://www.facebook.com/pages/Photofredo/564226416935993 )