Damny et Rouzman, respectivement chanteur et batteur de La Phaze, ont formé en 2013 un nouveau groupe. Nommé Pungle Lions, la formation propose un mélange de reggae, de punk, de rock, et de jungle.
La jungle, c'est un style musical, certes, mais c'est aussi un endroit où se trouve un sacré tas de choses. Ça peut paraître compliqué comme ça de prime abord, mais Damny vous en parlerait très bien. Alors, vous savez ce que nous avons fait à La Grosse Radio ? On a pris notre téléphone et on l'a appelé. Pour qu'il nous explique. Oui. On est comme ça, nous.
Benustus : Bonjour Damny et merci d'accorder un peu de ton temps pour La Grosse Radio. Tu as formé le groupe Pungle Lions en 2013 avec Rouzman, ton batteur de toujours. Vous avez sorti un EP "45 Essential Box Set" et vous êtes actuellement en tournée pour le présenter. Comment se passent les premiers retours du public ?
Damny : On est un nouveau groupe, et sur scène il faut trouver ses marques, prendre confiance. Le répertoire est nouveau donc nous n'avons pas encore tous les automatismes que l'on peut avoir au bout d'un certain nombre de mois de tournée. Mais pour être honnête, je trouve qu'il y a eu de très bonnes dates au niveau de l'accueil. Hier soir, on a fait un très bon concert (NDLR : Pungle Lions était en concert le 11/09/2014 au Truskel à Paris). Je commence à prendre du plaisir et je pense que les gars du groupe aussi.
B : Vous partagez la scène avec des membres de la Ruda. Vous vous connaissez depuis un certain temps...
D : Oui, on s'est pas mal croisés. Fred, le guitariste, a fait quelques guitares sur les premiers morceaux sortis sur le web. Il s'était positionné au cas où nous partirions en tournée. Et comme les gars jouent super bien...
B : Le projet était-il dans ta tête depuis longtemps ?
D : Non, pas du tout ! Après La Phaze, j'avais décidé de ne plus refaire de groupe, ni même de remonter sur scène. Le naturel a un peu repris le dessus. Rouzman m'a poussé dans le dos en me disant que ce serait bien qu'on se remette à faire des chansons, qu'on se retrouve pour faire de la musique. De fil en aiguille, on s'est retrouvé à sortir un peu de son sur internet, à avoir deux ou trois propositions de concert, etc... Mais il n'y a eu aucune préméditation, et encore moins d'envie de faire des concerts. On a juste eu envie de se retrouver tous les deux pour faire de la musique.
"Après La Phaze, j'avais décidé de ne plus refaire de groupe, ni même de remonter sur scène."
B : Le terme de "pungle", mix entre punk et jungle créé à l'époque de La Phaze, a été repris dans ce nouveau projet, pourtant plus orienté reggae. Pourquoi ce choix ?
D : Parce que ce mot m'appartient ! Et puis pour nous, c'est aussi une façon de faire le lien entre le passé et le présent. C'est peut-être aussi une façon de rassurer les gens. Ceux qui ont entendu parler du groupe La Phaze ou qui l'ont suivi peuvent y venir, les autres trouvent ça complètement nouveau. Au début de La Phaze, on faisait une base rythmique jungle, tout en faisant des chansons. Le contenant était un peu différent, mais l'état d'esprit de métissage musical (et c'est plutôt ça qui prime), c'est d'aller chercher des couleurs un peu partout : en Amérique latine, en Afrique, en Angleterre... C'est ça la pungle. Ce mélange entre punk-rock, et jungle au sens jungle mondiale ! On va chercher des influences un peu partout et on les injecte dans notre musique. Mais c'est vrai que, techniquement, nous ne sommes plus sur un format drum 'n' bass comme avec La Phaze. Après 15 ans, les choses évoluent...
B : Et vous avez rajouté du reggae par dessus tout ça...
D : Exactement. Et beaucoup de musique latino aussi !
B : Notamment sur le titre That's Funny en featuring avec Rude. Comment s'est passé ta rencontre avec lui ?
D : Rude est un sicilien que je connais depuis des années, qui a pas mal tourné avec Manu Chao et Roy Paci. Je l'ai rencontré quand je suis parti en tournée avec Manu Chao en 2006, c'est devenu un ami. A l'époque il jouait dans la Kinky Beat, un groupe de Barcelone. Il a déménagé en Allemagne, on est restés en contact. Sur le morceau That's Funny, je me suis dit qu'il fallait une voix un peu authentique. Je lui ai envoyé, et il a fait ça direct !
B : Tu écris toujours les textes, mais qu'en est-il des mélodies ?
D : C'est moi qui écrit les chansons. Rouzman amène ses idées, il y a une concertation, je n'impose pas les choses ! Un de nos potes compositeur a écrit un texte qui sera sur le disque. Ce qui compte c'est qu'on ait des bonnes chansons. Que ce soit écrit par moi ou par quelqu'un d'autre, ce n'est pas un problème.
B : Et d'habitude tes textes sont assez engagés. Quel serait le message des Pungle Lions ?
D : Je ne sais pas si c'est engagé. Le message des Pungle Lions, c'est surtout de faire la fête, de se retrouver, de participer à quelque chose d'assez authentique. Un message de convivialité. Il y a forcément un clin d'oeil aux musiques anglaises des années 80 (rocksteady, ska, roots UK) comme les Specials. Il y a des textes avec des thématiques, mais c'est moins frontal que ça ne l'était dans La Phaze. On essaye de raconter des histoires romancées, avec des personnages comme sur Pretty Gun. That's Funny est un morceau un peu cynique en quelque sorte. Même quand la situation est désespérée, il faut que ça reste drôle et léger. Rester positif !
"L'état d'esprit de métissage musical, c'est d'aller chercher des couleurs un peu partout : en Amérique latine, en Afrique, en Angleterre... C'est ça la pungle."
B : On attend l'album avec impatience ! Quand sortira t-il ?
D : L'album est terminé et sortira début 2015. La sortie a été repoussé, du coup je me suis remis sur de nouvelles chansons. Mais comme on a du temps, peut-être qu'on va changer quelques trucs pour présenter un album le plus riche et le plus complet possible.
B : Vous préparez une tournée en 2015 pour cette sortie ?
D : Tout à fait, on est déjà dans les starting-blocks. On a aussi quelques dates jusqu'à la fin de l'année pour se chauffer, peut-être plus en showcase.
B : Pour prendre ses marques, comme tu le disais tout à l'heure.
D : Exactement. Bien que nous ayons tous pas mal d'années de concerts derrière nous, on est un nouveau groupe et il faut se l'approprier.
B : Merci beaucoup Damny ! Un dernier mot pour nos auditeurs et lecteurs de LGR ?
D : Venez nombreux aux concerts ! Et soyez curieux, allez au devant de la découverte, ne restez pas enfermés dans des choses prémâchées comme c'est trop souvent le cas en ce moment sur les médias traditionnels. Soyez curieux, soyez ouvert, soyez attentif. C'est ce que j'essaye de faire en tout cas. Et merci à La Grosse Radio pour le soutien ! Je vous connais depuis 2009, j'écoute de temps en temps. C'est toujours agréable et on y fait beaucoup de bonnes découvertes !
Voilà qui est dit ! Et maintenant, à vous de découvrir Pungle Lions !
Big up Damny !
