Interview de Païaka

Nous vous l'avons annoncé il y a quelques jours, le groupe de reggae français Païaka vient tout juste de sortir son premier album, Alive Anyway, le 26 janvier dernier. Cette semaine, et avant de partir pour une longue tournée (voir dates ci-dessous), la formation était entièrement disponible pour une interview. L'occasion pour nous d'un échange qui vous permettra d'en savoir un peu plus sur le groupe à suivre en ce début d'année.

Bonjour Païaka, je suis Benustus et je vous remercie de bien vouloir accorder un peu de temps pour les lecteurs du Webzine de La Grosse Radio. J'en profite pour vous souhaiter une excellente année, qui marquera une étape importante dans votre parcours. Pouvez-vous tout d'abord nous présenter les membres du groupe ?

Salut Benustus! On te remercie aussi. Nous aussi, on te souhaite une bonne année, aux lecteurs aussi, on vous souhaite de grosses réussites ! Il y a 8 musiciens dans Païaka. Martin (chant), Baptiste (drums), Guillaume (percussions), TBass (basse), Clément (claviers), François (guitare), Laurent (trompette) et Marco (sax/trombone). Sur la route, tu rajoutes Antoine, notre tech son et Thomas, aux lumières, et tu as l'équipe au complet.

Vous sortez donc à la fin du mois votre premier album Alive Anyway. Depuis la formation du groupe en 2010, j'imagine que vous attendiez ce moment avec impatience...

Oui, le premier album de Païaka, c'est vrai que ça nous fait quelque chose. C'est le fruit d'un long cheminement et de pas mal d'énergie, c'est un vrai aboutissement. On avait déjà fait deux releases, en 2012 avec Red et en 2014, avec la face B de Red avec The Dub Sheperds, Redder Than Red. C'était déjà des moment très forts. Mais la sortie d'un vrai album, qu'on a autoproduit et dont on est fiers, ça te mets forcément dans tous tes états ! Après des mois de répétitions, de résidences et de studio, on va pouvoir se lâcher en jouant notre nouveau spectacle, et ça aussi on l'attend avec impatience...

"A partir du moment où on est vivant, on est aussi unique, et acteur du monde. A des moments où la morosité pourrait prendre du terrain, on a envie d'affirmer que oui, on se sent vivant."

Comment s'est passé l'enregistrement de cet album ?

Ca fait longtemps qu'on y pensait. Certains morceaux ont été composés peu après Red, en 2012, et ont mijoté depuis. D'autres sont apparus pendant des résidences-composition en 2013. Dès le départ on a décidé de faire ça tranquillement, à notre rythme. Sans se mettre la pression et en continuant d'assurer la tournée de Red, qui a compté dans les 150 concerts jusqu'à novembre dernier, on a fait plusieurs sessions de maquettages et de préprods. Entre chaque, on essayait de prendre du recul et de s'améliorer. Une fois qu'on s'est sentis prêts, on a commencé à enregistrer les morceaux et à faire une préprod. On a essayé de prendre un peu de recul dessus, avant de retourner en studio enregistrer les versions définitives. Là bas, pour la première fois, nous avons pu travailler avec les conseils et le regard d'une personne que nous avions choisi pour ça, Stephan Blaess. Un grand monsieur de la musique et du reggae, il a quand même été musicien de Fela Kuti ! C'était une super expérience, dans de très bonnes conditions, à Improve Tone Studios, en Auvergne, dans un cadre parfait pour travailler.

Comment decririez-vous votre musique ? Quel(s) message(s) souhaitez-vous faire passer à travers votre musique ?

Je crois que c'est un mélange de pas mal de facteurs. De nos rencontres musicales, de notre sensibilité à tous les huit. Ce qui est sûr, c'est qu'on est tous grands amateurs de la musique reggae en général. Après, on est pas à la recherche du "strictly roots", même si on en écoute tout le temps ! On aime se laisser aller à explorer pas mal de directions, et créer une ambiance et une identité propre à nous. Ce qui nous plait dans cette démarche c’est l’expérimentation musicale, l’exploration sur les grilles d’accords et la rythmique... On vous invite à aller nous écouter, sur le net ou en concert, pour découvrir tout ça !

Pour nous, la musique sert avant tout à faire ressentir des sentiments, des émotions. Que ce soit pour faire la fête ou pour parler de sujets sérieux, le reggae a toujours été une musique populaire, à la fois dansante et militante. Païaka ne déroge pas à la règle ! On a également voulu faire passer un message général dans cet album, Alive Anyway. Le nom, qui signifie "Vivant quoi qu'il en soit", est extrait du titre "One man is smiling", et résume bien nos différents messages. A partir du moment où on est vivant, on est aussi unique, et acteur du monde. A des moments où la morosité pourrait prendre du terrain, on a envie d'affirmer que oui, on se sent vivant. Les choses bougeront, si tout le monde veut les faire changer. Pourquoi pas un monde un peu meilleur ?

 

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Quelles sont vos influences musicales ?

Les huit musiciens de Païaka ont bien sûr des influences qui leur sont propres. On est tous des amateurs de reggae, mais pas seulement. On aime aussi le blues, le funk, la soul, bref la black music en général. En ce qui concerne le reggae : Clinton Fearon, Groundation, Sebastian Sturm, Midnite, Jah 9, The Skints, Resonators... Ils ont tous une touche bien à eux, une identité particulière qui fait que leur musique nous touche. Dans les groupes plus anciens, ceux qui ont posé les fondamentaux de cette musique, on est attirés par Burning Spear, Israel Vibration, The Congos, The Abyssinians, Barrington Levy, Steel Pulse...
On est aussi à l’écoute du reggae international, et en particulier la scène reggae-revival jamaïcaine qui déborde d’artistes vraiment talentueux. On a aussi découvert des artistes de la scène reggae polonaise, suédoise, mexicaine, allemande, que l’on suit avec intérêt. Tout comme la scène française : Rod Anton, The Banyans, Wailing Trees... Il y a des groupes très talentueux en France et on est contents de l’unité qui règne entre tous.

Vous allez partir pour une grande tournée afin de présenter Alive Anyway au public. Avez-vous d'autres projets pour cette année ?

Oui, on a la chance d'avoir une belle tournée en préparation. Il y a déjà un bon paquet de dates à travers toute la France, que l'on vous invite à aller consulter sur notre site (www.paiaka.com) ou sur nos différentes pages. Certaines devraient encore se rajouter, ce printemps, cet été et cet automne. On va passer pas mal de temps sur les routes, et c'est tant mieux, c'est aussi pour ça qu'on fait de la musique. On a d'autres projets, sur lesquels on espère avoir le temps de travailler cette année ou l'année prochaine... On aimerait pourquoi pas sortir une Face B de Alive Anyway, peut être en vynil, et pouvoir collaborer avec des artistes de la scène dub. Voir sa musique réinterprétée par des gens extérieurs au projet, proposer une seconde lecture, ça peut être super enrichissant. On s'est volontairement créés pas mal de matière lors des sessions studios, pour permettre ce genre de choses par la suite.

Big up Païaka ! Un dernier mot pour La Grosse Radio ?

Big up à toi Benustus, et merci à toi pour cette interview. Larg'up aussi à tous les auditeurs et lecteurs de la Grosse Radio. On vous souhaite plein de bonnes choses et on vous souhaite une longue vie. On a besoin de médias spécialisés et alternatifs comme vous !

Maximum respect à Païaka pour leur disponibilité !

PAÏAKA – CONCERTS Alive Anyway Tour

03 au 06.02.2015 – Résidence à Emmetrop Le Nadir – Bourges (18)
16 au 17.02.2015 – Résidence à la Tannerie – Bourg en Bresse (01)
20.02.2015 – Le Bucéphale – Draguignan (83)
21.02.2015 – Le Volume – Nice (06)
26.02.2015 – Châtel (74) – L’Avalanche
27.02.2015 – Structure Sound – Genève (CH)
28.02.2015 – Chambéry (73) – Le Brin de Zinc
10 au 12.03.2015 – Résidence Coopérative de Mai [Release Party]
12.03.2015 – [Release Party] Clermont-Ferrand (63) – La Coopérative de Mai
19.03.2015 – Aix-En-Provence (13) – Spirit Music
20.03.2015 – Le Snow Club – La Foux (06)
21.03.2015 – L’Équitable Café – Marseille (13)
26.03.2015 – Karnaval Humanitaire – Lyon-Villeurbanne (69)
27.03.2015 – La Péniche – Chalon-sur-Saône (71)
28.03.2015 – La Tannerie – Bourg-en-Bresse (01) + YaniSs Odua
04.04.2015  – L’Éprouvette – Saint André des Eaux (22)
05.04.2015 – Aïon – La Rochelle (17)
25.04.2015 – Festival Roots’n’Culture – Grenoble (38)
23.05.2015 : La Fée Estivale – Chatelneuf (39)
29.05.2015 – La Puce a l’Oreille – Riom (63)
30.05.2015 – FesTolérence – Périgueux (24)
13.06.2015 – Le Nadir – Bourges (18)



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