Après un hiver plutôt clément en température mais néanmoins long et monotone de grisaille, le printemps et le soleil pointent le bout de leur nez en Normandie depuis quelques jours déjà, sentant arriver le Rouen Reggae Town XXL 2 ème édition en ce 11.04.2015.
Le jour J est enfin arrivé, et une file d'attente de massive s'étend longuement devant les portes de la salle mythique du Zénith dès 17h00. On sent déjà que l'ambiance sera chaude et que le public sera nombreux ce soir, comme pouvait l'espérer les organisateurs Volume et Terminal Sound. (n'hésitez pas à cliquer sur les mots surlignés en bleu, ce sont des liens!!!)
L'ouverture de l'arène a lieu vers 17h15 et on peut entendre dès notre arrivée résonner la sono du Terminal Sound, avec Yslovah puis le Selecta Antwan aux platines, qui ont l'habitude et le talent pour chauffer doucement la foule en adaptant chacune de leur prestation à l'évènement. Yslovah le soljah nous offre un mix chaud carraïbéen avec entre autres Tiwony, Protoje, Straïka D ou encore Yaniss Odua.
C'est ensuite Antwan qui reprend les commandes, il ne passe que des big tune, on entendra Sara Lugo passé récemment en live à Rouen ( report ICI), Protoje qui viendra lui aussi très prochainement, Naâman & Cutty Ranks sur "Rebel for Life", on retrouvera la star Dieppoise en live un peu plus tard dans la soirée. Le ton monte au rythme que la salle se remplie, le "Make It Bun Dem" de Skrillex feat Damian "Jr" Marley fera monter la température.
Les Ganja Tunes peuvent alors être lancées, Antwan pousse le son sur le "Bonne W..d" de Taïro ou encore sur "Légaliser la Ganja" des Raggasonic. C'est alors l'heure de l'entrée en scène d'Yslovah, membre intégral du Terminal Sound qui nous interprète quatre titres repris par le public connaisseur et local, "Terminal vient Jouer", "Des vibes ", "Pa la pènn" et "Warrior" plein d'énergie.
Selecta Antwan passe "Buffalo Soldier" du King Bob Marley le temps que le French Roses Band prenne place avec notre artiste Normand révélation reggae de l'année: Scars pour nous présenter son album "Plus Aucun doute" et pour mettre le feu au Zénith. Des les premières notes où les musiciens sont associés au Selecta Antwan, on sent que la qualité sonore est au rendez vous et on perçoit le talent des artistes présents sur le plateau.
Scars commence par "Déterminé", très concordant avec son état d'esprit et sa ligne de conduite, histoire de donner, de transmettre son énergie positive à tous les massives présent ce soir. Il tombe d'ailleurs rapidement son sweet et poursuit alors avec "Plus Aucun doute" sur le No Doubt Riddim, que les fans très nombreux reprennent en cœur. On entendra également le titre "Comme au premier jour" sur un très haut niveau, suivi du "Ami/amante/amour" qui amènera encore de la chaleur et fera tomber quelques vêtements dans la salle.
Vient alors l'entrée de deux artistes pour faire le show sur "Original Again", le roi de l'exercice Daddy Mory et Daddy Gyal viennent apporter leur flow toujours plus rapide, Oliviers Scars s'éclate à prendre ce tempo qu'il adore depuis toujours, et ça se ressent. Daddy Mory reste enflammer la foule avec le Havrais sur "Donne moi", où l'on constate une réelle complicité entre les deux artistes, et un respect mutuel qui fait plaisir à voir.
L'ex Raggasonic laisse place à Médine et Def qui entrent acclamés par le public pour interpréter "De là que tout part" clippé et présent sur le disque de Scars. Un rythme hip-hop s'installe sur un flow percutant des deux rappeurs qui apportent et imposent leur charisme sur cette grande scène, les accolades entre potes sont nombreuses et les sourires en disent long.
Le dernier invité arrive sur "My Sound", Naâman adulé par la foule en profite un max et les deux potes de longue date se font un plaisir de partager la scène quelques minutes. Scars reprend alors en solo pour finir son spectacle déroutant, très professionnel et toujours à un niveau plus haut. On finira sur "Ma jeunesse est malade", le classique repris par tous le public, et "Week End" pour clôturer ce magnifique show en beauté.
Un petit entracte est nécessaire pour reprendre son souffle et aller se réhydrater un peu avant le concert "découverte" de Bigflo & Oli, qui restera aussi gravé dans les mémoires ce soir. Les deux artistes montent sur scène avec leur musicien, accompagné d'une contrebasse. Des artistes polyvalents et ingénieux se trouvent alors face à nous, équipés de leur phrasé déboussolant, leur flow incontrôlable toujours dans les temps et leurs textes remplis d'humour en passant des messages réfléchis.
On pourra voir Oli jouer de la trompette, Bigflo faire du tempo, et écouter de nombreux morceaux tels que "Nous Aussi", "Gangsta" ou encore "Nique ta mère". On retiendra le très lourd "le rap avant la tempête", et le déjà culte "Nous aussi". Le public aura été émerveillé par ce spectacle hors du commun, le pari de ce soir est réussi haut la main.
Nouvelle pause avant la suite des hostilités. C'est cette fois au tour du groupe Broussaï de prendre le micro. Les musiciens s'installent tranquillement, ils entament l'intro très urbaine en pleine cohérence avec leur nouveau projet qu'ils nous présentent, album sortie le 26 février dernier et s'intitulant "In The Street", dont la chronique arrive bientôt sur La Grosse Radio Reggae.
L'ambiance aux couleurs du reggae est respectée sur "Kingston Town", titre éponyme de leur album précédent. Il enchaînent alors avec du neuf sur "Positive", chanson phare du dernier disque, assez électrique et très intéressant. Le groupe enchaine sur une ballade militante, puisé dans l'ancien album, "Poing en l'air" qui montre l'implication et la détermination des protagonistes, on a alors le droit a un solo rock'n roll de Joe Coco, guitariste charismatique aux multiples facettes.
Quoi de mieux pour fédérer encore un peu plus le public que le titre "Cosmopolite" qui est le visage du Zénith ce soir. Le magnifique "Mandela" arrive à poing et une mer d'étincelles et de briquets envahie la salle, tout cela pour terminer avec un gros Dubwise de grande qualité comme on les aime, des musiciens performants sur une basse hyper lourde de Reynald Litaudon, ça y est, la Broussaï fait transpirer la salle.
On entendra ensuite dans une ambiance de folie "Contraste et couleur" puis de suite le festif " A l'envers", titre faisant la salle se retourner et la met dans un grand délire. Ca sent la fin du spectacle, "rêve d'évolution" accentue l'engagement du groupe qui offre ensuite un superbe finish, les spectateurs sont séduits, et en redemandent. Une petite pause s'impose de nouveau.
C'est au tour de l'Artikal Band de prendre place et commande de cette énorme scène, avec l'entrée fracassante du grand frère Yaniss Odua toujours aussi charismatique et inspirant la sérénité. Il nous chante "Yeah yeah" titre tiré du "Hit 2 hit", album anthologique. On retrouve également des titres du nouvel album comme "Laissez Rouler" ou encore "Moment Idéal", toujours magique en live.
Yaniss reprend les bases avec "Mal Au Coeur" malheureusement toujours d'actualité en 2015 pour une chanson sortie en 2002. Une apparition remarqué de Natty "Faya" Jean se fait sur "Madinina Africa", nous sommes frères et soeurs, un titre qui uni plus encore cette grande famille qui se retrouve au Zénith ce soir. C'est alors le moment que Yaniss a choisi pour parler ouvertement et de manière informative de Ganja sur son titre "Chalawa", connu et reconnu par toute la salle.
Daddy Mory revient alors avec son pote de longue date dans une ambiance indescriptible, ils nous font un mix de différents classiques pour le grand plaisir de nos oreilles, on retiendra le coté explosif de cette intervention, on aura l'esquisse de "faut pas me prendre pour un âne", "aiguisé comme une lame" ou encore "Big Faya" qui mettra un bordel monstre dans le grand Zénith.
L'Artikal Band aura comme d'habitude été à la hauteur et nous aura donné une prestation musicale d'une très grande qualité; Yaniss Odua s'éclate avec son band et ça se voit, on aura le droit pour le finish les titres "Rabat Joie" et bien sure le hit "Rouge Jaune Vert" qui aura vu encore ce soir une arène changer de couleur avec les drapeaux et une France unie Black Blanc Beur.
Le dernier Live de la soirée est très attendu par toute une partie des fans présents ce soir, il sagit bien sûr de Danakil. On retrouve un groupe toujours aussi soudé sur scène, nous offrant un spectacle réglé et répété de très nombreuses fois; on remarque le professionnalisme du groupe et en même temps toujours cette joie et le plaisir d'offrir du bonheur au public.
Des cuivres qui apportent beaucoup, et qui en plus font le spectacle, deux chanteurs avec Balik et Natty Jean qui se complètent, Natty se met en choriste quand il s'agit des titres plus anciens et tout se passe "naturellement. Un grand jeu de complicité et une énergie de folie sur "Ne Touche Pas", remplie d'identité et d'assurance.
Le spectacle se termine comme souvent sur l'incontournable "Marley" que le groupe arrive encore a nous interpréter différemment et du coup à nous surprendre. Le public connait les paroles sur le bout des doigts et la magie opère. Les artistes quittent alors la scène, mais pas pour longtemps, ils reviennent vite mais cette fois tous ensemble pour un freestyle final à classer dans les anales.
Une deuxième édition très riche en émotions, une pleine réussite de tous cotés, Rouen est devenu la capitale du Reggae pour une soirée mémorable. Merci à Volume qui rend ce genre de soirées possible, à Scars l'hyper actif sur tous les fronts ainsi qu'au Terminal Sound toujours dans les bons coups!!! Un énorme Big Up au public normand qui a démontré encore une fois qu'il faisait partie des meilleurs publics de France, et aussi pour terminer, un clin d'oeil aux artistes qui ont tout donné encore pour vous offrir une soirée de bonheur; à l'année prochaine pour la troisième édition!