Marcus Gad est un jeune artiste originaire de Nouméa en Nouvelle-Calédonie (Kanaky).
Rapidement passionné par la musique, c'est au cours d'une étape en France, pour ses études, qu'il a commencé à concrétiser son envie musicale. Chantant dans la rue pour gagner quelques argents, il a ensuite beaucoup voyagé dans le monde : Trip Roots !
A vingt-quatre ans, il propose un E.P, Soul Talk qui est un projet empreint de spiritualité délivrant un reggae roots mystique et méditatif.
"Marcus nous livre un Reggae puissant et méditatif, dont les textes appellent
à l'éveil spirituel et à l'Union des peuples de la Terre en tant qu'Humanité".
Ce disque comprend six titres d'où est extrait le clip "Don't you know", filmé dans son petit coin de paradis de Dumbéa.
Il a gentiment accepté de parcourir cet E.P avec nous lors d'une interview à distance... . Et pour en profiter pleinement, voici le son de Marcus (ici) qui pourra vous accompagner dans cette belle découverte.
Zopelartisto : Tout d'abord merci d'accorder un peu de temps pour la grosse radio reggae.
Peux-tu te présenter et nous présenter les musiciens qui t'accompagnent dans cet E.P, Soul Talk, en précisant le rôle de chacun ?
Marcus Gad : Tout d’abord, merci à la Grosse Radio Reggae pour l’intérêt que vous portez dans notre travail. "Oléti" comme on dit chez nous !
Ce premier EP a été enregistré à la maison avec les moyens du bord. Nous étions deux à travailler sur le projet : Jun, mon ingénieur du son et batteur, et moi.
Les compositions sont les miennes et nous les arrangeons ensemble. Nous jouons tous deux de plusieurs instruments. Jun a donc joué la batterie et le piano, moi les guitares, la basse et la voix.
Zopelartisto : Tu sors ta nouvelle production Soul Talk. Après écoute on comprend bien le titre de cet E.P.
Peux-tu tout de même expliquer le choix du nom de cet E.P au lecteur du webzine ?
Marcus Gad : Soul Talk est la chanson éponyme de cette première production. Par son rythme et son flow, elle se démarque des autres tracks de l'EP.
Quand nous avons eu fini tous les enregistrements , il nous a paru naturel de baptiser l’album Soul Talk. Le Langage de l’Âme. Je pense que ce titre parle pour lui-même !
Zopelartisto : Quelles sont les influences musicales que tu as insérées dans ton projet ?
Marcus Gad : Le Reggae est une bibliothèque infinie et ses influences sont si nombreuses !
Je suis un inconditionnel de Midnite que j’écoute chaque jour depuis plusieurs années ! Les frères Benjamin sont comme des Pères spirituels pour nous et je pense que cette influence se fait sentir dans notre son. Comment ne pas s’inspirer de tant de pureté dans la création ?
En dehors du Reggae beaucoup de mes influences viennent des musiques du monde. J’aime beaucoup la musique orientale, celle des Bauls d’Inde et des Sufis d’Iran par exemple.
Les musiques sacrées sont une source d’inspiration incroyable pour qui sait les écouter. Elles n’ont pour seul but que de s’élever plus près du Tout Puissant, cela est en corrélation avec le Reggae et RasTafari.
Zopelartisto : Comment s’est déroulée l’aventure de Soul Talk ainsi que la collaboration avec la production de Gadda Records ?
Marcus Gad : J’ai écrit la plupart de mes chansons sur la route, je voyage beaucoup. Je chante depuis un moment.
L’année dernière j’ai senti le besoin de poser ma première pierre à l’édifice. Je suis donc rentré en Nouvelle Calédonie pour retrouver mon ami d’enfance, Jun, dans son home studio de Nouméa.
C’est ensemble que nous avons produit cet EP. Puis, l’impulsion du projet a donné naissance au Studio Gadda et à Gadda Records dont nous sommes les fondateurs.
Zopelartisto : Je te propose de cheminer avec toi sur chaque titre de ce projet.
J’ai ressenti beaucoup de vibrations maritimes sur le premier titre « Grow ». Une sorte de ressac musical.
Est-ce uniquement mon feeling ou bien était-ce une volonté musicale de ta part et celle des musiciens ?
Marcus Gad : Ton ressenti est intéressant ! Ce n’était pas une volonté de notre part, mais je vois ce que tu veux dire quand tu parles de ressac musical.
Grow était destinée à être l’introduction du EP, nous avons essayé de poser une ambiance méditative dès les premières notes.
Découvrons le titre "Grow" tout en pousuivant cette interview.
Marcus Gad / "Grow" durant l'émission Lakoustic en mars 2015
Zopelartisto : « Love to Generation » poursuit ce voyage musical. Peux-tu nous éclairer sur le message de ce titre ?
Marcus Gad : "Love to my Generation" est une prière pour l’Humanité. Par ma génération, j’entends toute l’Humanité, tous ceux qui sont vivants et peuplent la Terre en cette époque si particulière de notre Histoire collective. Nous sommes une même famille et vivons dans la même maison. C’est une chanson qui appelle à l’éveil de cette conscience.
On y retrouve également les chœurs qui accompagnent chaque morceau de cet E.P. Est-ce toi qui fais les chœurs ou bien tes musiciens ?
J’ai fais moi-même les chœurs sur l’ensemble de l'EP. J’ai toujours eu un grand respect pour les artistes comme Burning Spear et Clinton Fearon qui chantent souvent leurs propres chœurs, j’ai donc choisi de suivre la même voie.
Zopelartisto : On a bien envie de s’identifier au titre « Simple Man ».
Est-ce un morceau qui te décrit ou invites-tu les auditeurs à s’interroger sur leur personnalité d’âme ?
Marcus Gad : Simple Man est une ode à la simplicité. J’y prône une vie plus saine, plus à l’écoute de la Terre et de toute forme de vie. Je pense que l’on peut tous agir à notre échelle et influencer le monde qui nous entoure en se souvenant d’être simple. Nous ne sommes que de simples hommes et notre compréhension de l’Univers et du monde qui nous entoure est très restreinte. L’Humilité et la simplicité sont des vertus qui peuvent nous aider à traverser ce monde avec plus de sérénité, moins d’impact négatif sur notre environnement.
Cette chanson est un rappel à l’ordre dans lequel je me parle à moi-même et à tous.
Zopelartisto : Tu as travaillé avec Erwann Bournet pour mettre en avant le titre "Don't You Know". Pourquoi ce choix ?
Marcus Gad : J’ai rencontré Erwann sur un plateau TV à Nouméa l’année dernière. Il avait déjà travaillé sur les clips de plusieurs amis à moi, la connexion s’est donc faite naturellement.
Comment as-tu choisi le morceau pour ce clip ?
Pour le choix du morceau à clipper, nous avons beaucoup hésité entre "Soul Talk" et "Don’t You Know". Nous avons finalement choisi "Don’t You Know" car elle a un ressenti plus insulaire, plus sunshine que heavy. C’est le genre de chansons qui cartonne ici sous les tropiques.
Pour nous c’était important de commencer par faire un clin d’œil à notre pays et d’affirmer nos origines.
Voici le morceau "Don't You Know".
Official Music video from Soul Talk EP
Released on February 9th - 2015
Zopelartisto : Le titre éponyme de l’E.P « Soul Talk » arrive ensuite.
Musicalement, la batterie est très dynamique et la ligne de basse nous embarquent sur un rythme plus enlevé que les autres morceaux. Pourquoi ce choix ?
Marcus Gad : La création "Soul Talk" était intéressante car le morceau a beaucoup évolué pendant son enregistrement.
Comme pour les autres tracks je suis arrivé avec des accords et des paroles. Après quoi, nous avons enregistré le riddim.
Le flow n’était pas du tout le même à la base, je la chantais plus lentement, sur un flow moins saccadé.
En faisant les premières prises de voix nous avons eu l’idée avec Jun de doubler le rythme du flow sur le refrain. Ca a ouvert une dimension toute nouvelle dans notre perception de la chanson et donné naissance à la version finale de "Soul Talk" que vous avez pu écouter !
Zopelartisto : Super riff de guitare ouvrant le dernier titre et que l’on retrouve au sein de "Spread some love". Une petite sensation arabisante.
Peux-tu nous présenter ce titre ?
Marcus Gad : Lorsque j’ai composé ce titre, j’écoutais beaucoup de musique Sufi. Tout a commencé par cette mélodie de guitare, sur laquelle nous avons construit le riddim.
La voix et les paroles sont venues après. Cela faisait un moment que je voulais mélanger ces sonorités arabisantes à la lourdeur du Reggae. "Spread some Love" est la dernière chanson de ce EP mais elle peut faire office d’introduction à la nouvelle direction que nous aimerions prendre dans notre musique, y introduisant des gammes mystiques qui aident à l’atteinte d’un état méditatif.
Zopelartisto : Quels sont tes projets à venir ?
Marcus Gad : Je suis actuellement chez moi en Nouvelle Calédonie où je prends le temps de me poser après 4 ans de voyage ! Je viens de monter un band local pour me backer sur scène, et nous comptons sillonner l’île et jouer le plus possible cette année.
En ce moment nous enregistrons au studio Gadda la suite de Soul Talk qui devrait sortir fin 2015.
Nous sommes également en collaboration avec un groupe local de Kaneka (musique traditionelle Kanak), A7JK, avec lequel nous travaillons à véhiculer un message de Destin Commun sur notre île qui en a beaucoup besoin !
Cet échange nous a permis de développer des relations solides dans le monde tribal Kanak, et nous a aidé à faire connaître notre musique dans les différentes tribus du territoire où nous allons régulièrement jouer, une vraie bénédiction pour nous !
Nous sommes aussi en relation avec l’Europe et espérons venir en France à la fin de l’année et présenter sur scène mon deuxième opus.
Merci encore à la Grosse Radio Reggae de nous avoir donné la Parole,
Bénédictions à tous, RasTafari.
Zopelartisto : Merci beaucoup !!!
Tracklist :
1. Grow
2. Love To My Generation
3. Simple Man
4. Don't You Know
5. Soul Talk
6. Spread Some Love