Rassurez-vous! Plus qu'une petite dizaine de jours à patienter avant la sortie de Homegrown de Flox chez Underdog Records. Prévue pour le 30 octobre, cette galette est une pure merveille.
Ainsi, avec ce cinquième opus, l'artiste ne décevra pas les fans de la première heure, qui retrouveront un son résolument nu reggae. Oeuvre la plus aboutie de Flox, on prend plaisir à écouter ces titres dans la droite ligne de "Killing You & Me" ou "The Words", hymnes du britannique.
Cependant, le Flox In Dub a fait une incursion dans sa discographie et on sent que cet album a eu un impact sur Homegrown, qui nous réserve quelques surprises.
Par conséquent, Flox ne se limite plus au reggae roots, il nous offre des tracks surprenantes. Et ça commence en puissance avec le morceau d'ouverture "So Many Blisters" à mi-chemin entre le rock et le hip-hop, qu'on croirait tout droit sorti d'un album des Beastie Boys; le rythme est moins fluide que ce à quoi Flox nous avait habitués et le riff de guitare du refrain confirme cette tendance de Flox à explorer d'autres genres.
Après il faut dire qu'il s'était déjà risqué à composer "Higher Man" sur All Must Disappear, magnifique morceau digne de Nine Inch Nails.
Les pistes suivantes demeurent quant à elles conformes aux standards floxiens : skanks de guitare très roots, forte présence de synthés bien gras, etc... Mais nous y reviendrons plus bas.
En effet, on doit s'attarder sur "The Color", track qui vous fera jumper : hé oui, Flox nous propose un petit ska bien sympa, assez rocksteady à la Toots & the Maytals ou dans la lignée de ce que font les Suisses d'Open Season aujourd'hui.
Le dernier morceau, "Cut It", est un petit bijou uniquement instrumental. Simplement une démonstration de ce que Flox sait faire de mieux pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Un clavier détonnant couplé de skanks très "ticki, ticki, ticki,ticki," permettent à l'album de conclure sur un touche enjouée et enthousiaste.
Chose promise, chose due; retrouvons le Flox des débuts, le Flox nu reggae, le Flox qui sait jongler à la perfection entre le reggae roots et l'électro.
"Times Up" est peut-être le morceau qui correspond le mieux à cette définition et à ce que l'artiste est capable de fournir lors de ses prestations live. Tune la plus longue de l'album (plus de 7 min.), elle peut s'écouter comme une véritable dubplate : une première partie reggae électro puis, dans un second temps, un dub magistral rempli de basses bien grasses avec un Flox qui prend des airs de Mikey Dread et de son célèbre "Brothers & Sisters good night, I hope you're feel alright".
Il en va de même pour " A Road", qui finit elle aussi par une plage résolument dub. Piste qui fleure bon la joie de vivre, elle se rapproche du clip promo de l'album "Find some Joy", dans lequel on peut voir un Flox heureux, qui s'éclate et qui profite de la vie. La présence d'une petite fille, probablement la sienne, renforce cette hypothèse. Le sample des rires d'enfant dans le ska "The Color" cité plus haut s'en fait également l'écho.
Venons-en maintenant aux grandes influences de Flox présentes sur cet album.
La chanson éponyme, "Homegrown", suit les traces d'un LKJ et de son spoken dub; toutefois, ici, le chant de Flox se veut moins scandé et plus fluide que celui du dub poet.
Quant à "The Sound of the Champion", la filiation avec Sting est évidente, tant par la voix de Flox que par les instrus. Ce morceau est un véritable Reggata de blanc.
Flox nous a finalement livré avec Homegrown un opus complet et abouti; l'album de la maturité; les arrangements auxquels il nous avait habitués nous comblaient déjà, mais Homegrown place encore la barre plus haut.
Il s'ouvre par un hip-hop et se referme par un morceau instrumental qui, chacun à leur manière, enveloppent le son roots et nu reggae.
La boucle est bouclée, Flox est décidément un grand.
TRACKLIST
1- So many blisters
2- Tight
3- Homegrown
4- Find some joy
5- Times up
6- The sound of champion
7- A road
8- It's the one
9- The color
10- Cut it