Reggae ? Rock ? Hip-Hop ? Difficile de mettre une étiquette sur le nouvel album de La Familya intitulé Joséphine. Cette chronique aurait preque pu être rédigée dans la rédac Rock du webzine.
La Familya est composée de 7 membres tous amis de longue date. Dans toute leur musique, on retrouve un groove et un métissage musical qui s'affranchit des frontières.
Après un premier album sorti en 2010 et un maxi en 2013, le groupe originaire de la région lilloise débarque avec un ovni musical. 13 titres qui oscillent entre les styles mais avec une seule marque de fabrique : une énergie débordante et des textes conscients portés par les 2 chanteurs.
Les cuivres y sont pour beaucoup, très présent. La production est vraiment soignée et les textes, très bien écrits en français, ajoutent cette touche poétique à l'ensemble.
On se retrouve avec un album riche et très agréable à écouter tant il navigue entre les lignes.
Le public a su en profiter lors de la release party de cet album à Lille le samedi 16 avril.
Dès le premier morceau, le titre éponyme "Josephine", ça swingue avec un étonnant hommage à la célèbre chanteuse et danseuse des années folles Jospéhine Baker.
On retrouve ensuite des morceaux reggae comme "Ma mélodie", un hommage en reggae à la musique, présenté dans un clip. Ecrire sa mélodie comme on écrit les pages de sa vie, les textes ont le sens de la métaphore.
Ils peuvent aussi être engagés. Le titre "L'écart se creuse" traite des inégalités qui se creusent dans le monde. La musique sait s'adapter aux textes (ou inversement) mais on sent une grande cohérence entre les parties instrumentales et les voix.
A la croisée des chemins, l'ensemble des morceaux mêlent les styles instrumentaux et vocaux. On retrouve un tempo dancehall sur "La Poursuite" mais les cuivres nous emmène plutot du côté des Balkans. On est plus proche de la chanson sur "Au bon vieux temps" mais avec toujours un groove qui donne envie de danser.
Je n’ai pas cité le funk ? Pas de soucis des morceaux reggae funk il y en a ! Comme l’entraînant "Tiens Bon" avec une ligne de synthé qui rapelle le "Superstition" de Stevie Wonder, ou "Sors de là", ou encore "Une femme" dédié aux femmes qui ont du abandonner leur famille et leur pays pour s’en sortir en occident.
On passe au hip-hop avec le titre "Production locale" qui valorise l’autoproduction et les terres du nord dont sont issus les membres du groupe. Le morceau nous gratifie d’un beau solo de trompette qui sonne plutot rock même si le chant est hip hop, encore un mix de style qui fonctionne très bien. Vous suivez toujours ?
On a droit également à des titres plus rock comme "Prendre de la hauteur" au texte et à la musique poignante où c’est plus la guitare qui s’illustre. A chaque fois La Familya nous surprend.
Et ce n’est pas le titre "Jour Maudit" qui me contredira. Les chanteurs prennent leur grosse voix pour un titre fusion hip-hop-rock-dance hall ! Avec des textes plus légers sur une journée catastrophe mais très bien écrits.
Dans la même veine que le titre précédent, un gros riff de guitare et une rythmique reggae, "Ne pourra me changer" est un titre qui appelle à respecter ce que l’on est, son identité et à s'accrocher à ses valeurs.
On finit plus en douceur avec le titre "Sur scène" qu’on imagine très bien retourner les foules en concert. Un hommage à la scène qui permet de rassembler les gens de tous horizons. Une note positive donc pour finir cet album. La musique nous réunit tous comme une grande famille et la grande famille de la musique se retrouve bien dans cet album hybride.
L’album Joséphine est vraiment un opus surprenant qui mélange les styles et les influences dans un joyeux mix très bien maîtrisé par l’ensemble des musiciens et les voix. La production est excellente et les titres très originaux, pas de raison de vous en priver donc !
La Familya porte bien son nom tant on sent que les membres du groupe s'éclatent dans leur musique et finalement tout le monde peut s'y retrouver, comme dans une grande famille.
