On peut dire que Ziggy a plongé très tôt dans la marmite reggae et ceux qui ont en leur possession le Reggae Sunsplash’81 – a tribute to Bob Marley (en vinyl, cd ou dvd) où il joue avec Stephen, Sharon et Cedella "sugar pie" comprennent que l’héritage Marley est déjà présent à cette époque. Une belle carrière s’offre alors à Ziggy avec le groupe Melody Makers (ses frère et sœurs) et 8 albums avec des titres primés, "Look Who’s Dancing", "Tomorrow People" et "Tumbling Down" puis en solo avec des albums de qualité, tel Dragonfly, Love is my religion ou Fly rasta.
Il nous revient avec ce 6ème album, intitulé sobrement Ziggy Marley et qui comme ces précédents, a de fortes chances d’être une nouvelle fois primé aux Grammy Awards.
Enregistré à Los Angeles et produit par Ziggy lui-même, l’album démarre (sans jeu de mots) par un "Start it up" bien léché, la rythmique est contrebalancée par des chœurs de qualité.
"Weekend’s Long" (que les amateurs de série TV ont déjà pu entendre sur un épisode de Hawaii Five-0 et où jouait Ziggy) nous plonge sur un son calypso, avec une pointe d’orgue et un très belle ligne de basse. Ziggy a repris certains musiciens des albums précédents et on sent toutes les influences soul, jazz, rock que peuvent apporter ces artistes.
"Ceceil" est très sautillant et donne des fourmis dans les jambes avant de nous amener vers le plus sérieux "Amen". Comme toujours Ziggy Marley dans ses paroles nous parle des inégalités humaines/divisions raciales, des événements mondiaux actuels, de sa foi en rasta.
"Heaven take it more" avec son petit morceau guitare démarre comme une plainte, Stephen Marley, le petit frère, soutient son ainé sur ce titre où l’on entend un refrain en fond qui ne peut que donner des frissons, "Zion train is coming our way". Est il besoin d’en nommer l’auteur.
Sur "We are more", sa voix éraillée rappelle celle de son père, Bob Marley, période Uprising, pour notre plus grand plaisir.
"Love is the rebel" est un tube en puissance, entrainant, qui ralentit pour repartir dans des contrées musicales où l’amour est roi avec un son de guitare très poussif et addicftif.
Comme tout Marley qui se respecte, Ziggy y va d’une ganja tune avec marijuana man et une basse qui vous remplira les poumons tel un gros bang digne de ce nom.
"We are the people" me rappelle étrangement le "tomorrow people" qu’il chantait en 1988, presque 30 ans d’écart. Les thèmes restent intemporels. Le jeune homme est devenu père de famille et donne sa vision de la vie.
L’album se termine par "I’m not made of stone" et à coup sûr vous ne resterez pas non plus de pierre devant ce petit joyau auquel ont participé des musiciens de renommées internationales ayant joué avec les plus grands :
à la guitare, Lyle Workman (Sting, Norah Jones, Sheryl Crow, Shakira), à la batterie, Steve Ferrone ( Duran Duran, Slash, Chaka Khan, Eric Clapton, Bee Gees) ou Brian Macleod (Sheryl Crow), aux claviers, Zac Rae (Death Cab For Cutie, Lana Del Ray, Santana, Alanis Morissette) à la basse, Abe Laboriel (Michael Jackson, Quincy Jones, Paul McCartney, Chris Isaak, Elton John, Madonna, Paul Simon, , Ray Charles, Stevie Wonder) ou Dave Wilder (De La Soul, Norah Jones, Ghostface Killah, Barrington Levy).
Le son est très pur, presque aseptisé, on pourrait comparer cela aux sons des Studios Nasseau aux Bahamas d’où est sorti le cultissime Night Nurse de feu Gregory Isaacs. Vous tenez là entre les mains un œuvre d’art qui sort ce 20 mai pour Tuff Gong Worldwide chez V2 Records..
Tracklist :
1 Start It Up
2 Better Together
3 Amen
4 Love Is A Rebel
5 Weekend's Long
6 Heaven Can't Take It (feat. Stephen Marley)
7 Ceceil
8 I'm Not Made Of Stone
9 Marijuanamen
10 We Are More
11 Butterflies
12 We Are The People
Disponible sur le site officiel
Et sur toutes les plateformes légales en digital et CD