Chaque année à Geel, ville néerlandophone de Belgique située en région flamande dans la Province d'Anvers, le premier week-end du mois d’aout, se déroule l’un des plus anciens festivals reggae d’Europe, le Reggae Geel. Depuis 1978, ce festival a vu défiler les plus grands noms du Reggae-dancehall et cette année encore, pour cette 38ème édition, la line-up était de qualité.
Deux semaines avant la date, les organisateurs nous annonçaient la déprogrammation de Sizzla, mais la déception fut de courte durée puisque très vite nous avons appris que, non pas un mais bien trois noms rejoindraient la liste : Aswad, Tanya Stephens et Wayne Wonder.
Près de 52 000 festivaliers se sont donné rendez-vous cette année pour ces deux jours de festival, c’est un peu moins que l’édition précédente, peut-être en raison d’un soleil plus timide.
Feluké avait la tâche d’ouvrir la Main Stage, le vendredi à 15h15, pendant que DJ Rakka, Lost Ark Sound, The Uptaker et Giraffe sound mettaient le feu sur les 4 autres scènes (Bounce Dancehall, 18’’ Corner, Skaville et The Yard) depuis déjà un quart d’heure.
Changement d’environnement. Pendant que Keznamdi prenait le relai sur la scène principale, ce sont les arbres du 18’’ Corner qui commençaient à trembler sous les assauts de Blackboard Jungle et de leur propre soundsystem.
Un retard a commencé à s’installer dans le programme de la Main Stage, ce qui m’a permis de pouvoir aller voir The Dubbeez, un jeune groupe prometteur venant d’Amsterdam, qui jouait au même moment que Kabaka Pyramid mais sur la scène découverte, The Yard.
La foule était en délire lorsque Kabaka Pyramid a livré, entre autres, un medley de big tunes comme " who knows " de Protoje, "Jah Jah city " de Capleton, " Champion " de Buju Banton, quelques Gimmicks de Burro Banton, "Welcome to Jamrock " de Damian Marley, et j’en passe.
Kingstep Soundsystem et MC Trooper nous ont fait skanker pendant 1h30 avant de passer le flambeau à Prince Alla et Suns of Dub, installés sur la petite scène à côté.
Prince Alla nous a chanté ses classiques, accompagné de ce trio détonnant qu’est Ras Jammy (Selecta), Addis Pablo (melodica) et Jah Bami (MC).
Après Jahmiel et Dexta daps, Tanya Stephens a su charmer son public malgré les basses (trop) puissantes de la sono de Blackboard Jungle, qui parasitaient un peu son show.
Konshens a suivi et a fait bouger tous les fans de Dancehall, notamment sur le titre " Hot Sexy Gal (Show Yourself )". Nous retiendrons également ce moment où il a demandé à éteindre les lumières pour rendre hommage à J Capri, avant d’interpréter énergiquement "Pull Up To Mi Bumper ".
Pour finir, Popcaan ayant annulé, la timeline est revenue à la normale et Beres hammond a pu offrir, à l’heure prévue, une prestation digne de sa réputation de "crooner de la jamaïque ".
La journée de samedi a démarré à 12h30, mais la fatigue et les embouteillages ne m’ont pas permis d’assister aux concerts de Runkus & The old Skool band, Sevana et Aswad ; je n’ai heureusement pas raté celui de Lee Scratch Perry & Pura vida.
Tout au long de la journée, la Main Stage a vu défiler Daweh Congo, Junior Reid & Yung JR, Wayne Wonder, Pinchers, Tarrus Riley, Alaine, Dean Fraser, et pour clôturer, Gentleman & Ky-mani Marley. Il y en a eu pour tous les gouts.
Au 18’’ corner, je retiens surtout le show dynamique de Manasseh & Prince Fatty accompagnés de Horseman. S’en est suivi un set de King Earthquake, qui pendant 3 heures, a fait trembler la terre et pleurer le décibelmètre qu’il avait à ses côtés. Les ORL de la région vont avoir du boulot !
Du côté de la scène The yard, la talentueuse Treesha, choriste de Gentleman, nous a présenté son premier album, Listen, et m’a conforté dans l’idée que dans un festival, on peut passer de meilleurs moments devant les petites scènes que devant les scènes principales.
Denham Smith l’accompagnait sur scène et nous a ensuite, lui aussi, chanté quelques morceaux, backé par Irie Nation.
Les fans attendaient également avec impatience le retour au bercail d’Atomic Spliff, tout juste revenus d’une longue série de dates en France, dont la tournée des plages du Reggae Sun Ska.
En Soundsystem, en compagnie de la section cuivre Moonshine Horns, ils nous ont fait bouger et découvrir deux morceaux de leur prochain album.
(Credit photo: Livio Fakeye )
On se dit « à l’année prochaine » ?!