Ainsi que vous avez pu le découvrir dans notre live report du No Logo Festival, Mystically a ouvert le bal sur le site des forges de Fraisans. Tâche ardue et ô combien difficile, mais dont le collectif s'est acquitté avec maîtrise et réussite.
Quelques heures après leur concert, nous retrouvons les deux chanteuses, Marie-Lou et Adeline pour un entretien. Elles nous évoquent leurs débuts, leur prestation sur scène et la sortie prochaine de leur premier album.
Bonjour Mystically, merci de nous recevoir au nom de La Grosse Radio. Pouvez-vous vous présenter ?
Adeline : Mystically est un groupe créé il y a une dizaine d'années. A la base, nous étions un trio et depuis deux ans, nous ne sommes plus qu'un duo. Au No Logo, nous n'avons présenté que des compositions. Musicalement, on s'inspire principalement du reggae, mais on apporte également quelques touches soul, afro-caribéennes, funk, c'est assez éclectique.
Sur votre site Internet, on peut lire : "Mystically est né d'une rencontre à la Guinguette Pirate à Paris". Cependant, vous êtes originaires de Besançon. Quel est alors le contexte de la création du collectif ?
Marie-Lou : Oui, c'est vrai. En fait, on se connaissait toutes plus ou moins sur Besançon, puisqu'on était chacune choristes dans des groupes de reggae dans cette ville. On se croisait de temps en temps. Un jour, on s'est retrouvées sur un plateau avec nos groupes respectifs à la Guinguette Pirate. En backstage, on a commencé à chanter toutes les trois et on s'est dit qu'il fallait faire quelque chose ensemble, pourquoi pas faire un groupe de filles.
Adeline : Puis l'histoire du collectif a véritablement commencé lors d'une soirée hommage à Bob Marley au Cylindre près de Besançon. Les filles sont venues me voir et on a créé Mystically.
Marie-Lou : En effet, c'est en reprenant des titres de Bob Marley qu'on s'est testées.
Vous venez de jouer en ouverture du No Logo. Quelles sont vos impressions sur le concert ?
Marie-Lou : Très contentes, car il y avait du monde dès le début, ce qui n'était pas gagné, sachant que les sorties sont définitives. Un excellent retour du public, la scène est magnifique, sans oublier le beau temps !
Quelques réactions à propos du No Logo, festival complètement indépendant ?
Marie-Lou : C'est génial, puisque c'est novateur. C'est également une fierté d'avoir un festival de cette nature dans le coin, la Franche-Comté n'étant pas nécessairement une région qui bouge beaucoup (rires). Vu le nombre de festivals reggae qui ont disparu ces dernières années, je trouve que c'est un excellent moteur pour le reggae en général.
Adeline : Le festival s'améliore chaque année. Il y a toujours des petits détails en plus tous les ans qui font la différence.
Vous avez repris un des standards de la soul, "I can't stand the rain" d'Ann Peebles. Pourquoi ce choix ?
Marie-Lou : On pioche dans les influences qu'on aime bien, qu'il s'agisse d'Aretha Franklin, Judy Mowatt, Ann Peebles et on regarde ce qui le sonne mieux harmoniquement. En effet, "I can't stand the rain" est assez facile à harmoniser. Lorsqu'on reprend un titre qu'on aime bien en le réarrangeant à notre façon ce sont avant tout des petits plaisirs.
Adeline : On a aussi repris Tina Turner, Bob Dylan et du roots avec Johnny Clarke.
Marie-Lou : Lorsqu'on est sur des shows plus longs, on s'éclate avec des reprises qui nous plaisent.
Vous projetez de sortir un album. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Marie-Lou : C'est notre premier album et il s'intitule Ladie's Words. C'est l'aboutissement de 10 ans de carrière. Il va paraître seulement maintenant, car nous sommes un groupe de femmes et nous avons eu des enfants entre-temps et à des moments différents. C'est le motif pour lequel la sortie du disque a été repoussée sans cesse. Mais il arrive aussi à une période où nous sommes vocalement matures et où nous avons trouvé la bonne équipe, et stable qui plus est, étant donné qu'il y a eu beaucoup de changements de musiciens qui nous accompagnaient. Le live que l'on vient de faire reflète la tonalité de l'album.
Comment se passe la composition ? Vos musiciens peuvent-ils vous proposer des instrus ?
Marie-Lou : Souvent, c'est nous qui composons ; on peut aussi apporter un texte sur lequel les musiciens vont créer une instru. Mais les compos sont de Mystically, c'est pourquoi nous tenons à dire que Mystically est un duo vocal. En effet, nous avons déjà joué en tant que choristes pour des backing bands et surtout on s'adapte en fonction des scènes : on peut se produire avec juste une guitare derrière, par exemple.
Adeline : Sinon, il y a aussi à la guitare, Alex, le frère de Marie-Lou, qui apporte beaucoup en ce qui concerne les arrangements. La fratrie fonctionne bien ensemble, les deux ont des idées communes et ce qui nous permet d'avancer vite.
Marie-Lou : Mon frère fait partie du groupe depuis quatre ans et depuis qu'il est là ça a pris une autre tournure On a l'habitude de jouer ensemble. La paire basse/batterie est excellente également, mais ces zicos travaillent aussi avec d'autres artistes, il faut donc toujours qu'ils se remémorent les titres de Mystically (rires). Alex est en quelque sorte le pilier.
Adeline : C'est le chef d'orchestre.
Alors justement, Alex, qui est à la rythmique, joue de la guitare acoustique. Etait-ce une volonté dès le départ ?
Marie-Lou : Oui, c'est un parti pris. A la base, Alex est guitare/voix, il se trimballe avec son instrument un peu partout. La première fois qu'il est venu en répet', il est arrivé avec son électro-acoustique et ce n'était pas du tout prévu. Mais finalement avec le recul et ce qu'on a pu entendre de l'album, c'est ce qui donne une touche particulière au groupe. Il faut donc que l'on conserve cette patte spécifique.
Un dernier mot pour La Grosse Radio ?
Marie-Lou : On vous souhaite un bon festival, profitez-bien ! Vous avez quand même un taf pas trop dégueulasse (rires).
BIG UP Mystically !!
Crédit photos : Frédo Mat
