I Kong – Pass it on

I Kong, rescapé des plus belles années du roots, avait fait un retour fracassant l'année dernière avec son album A little walk qui avait été largement plébiscité par les medias et tous les amateurs de bon son roots. Pour confirmer ce retour, après 30 ans de silence, on attendait donc un nouvel opus. C'est chose faite et bien faite !

 

Tout d'abord, I Kong a gardé la même équipe que sur son précédent album : on retrouve ainsi le groupe Najavibes aux commandes musicales et l'illustre Roberto Sanchez au mixage. Un savant mélange helvetico-espagnol au service de la musique jamaïcaine ! Moi je dis "Vive la mondialisation"!

 

Par contre, à l'inverse de son précédent album, I Kong a appelé du renfort et pas des moindres. Ainsi dès l'ouverture, sur “Motherless Child” on retrouve Judy Mowatt. Si pour certains ce nom ne dit rien, on peut préciser que cette chanteuse était aux côtés de Marcia Griffiths et de Rita Marley au sein des I Threes, les choristes de Bob Marley. Ça situe un peu le niveau. On peut dire que le premier morceau met la barre très haute, pour notre plus grand plaisir. La voix douce, suave de Judy Mowatt s'allie très bien avec la sonorité plus grave de I Kong.

 

On retrouve également une autre très belle voix. L'une des plus belles du reggae (mais ce n'est que mon avis...) en la personne de "Mr Rocksteady", le grand Ken Boothe, sur “They don't know”. Les deux voix se mêlent parfaitement sur un morceau cuivré et très roots.

 

Enfin, ce sont des représentants de la nouvelle génération qui viennent partager les vibes, à savoir Raging Fyah sur le titre éponyme de l'album. Des sons un peu plus modernes pour un morceau plus rythmé, plus skanky... mais attention, on peut garder le refrain en tête toute la journée !!

 

Alors dès la première écoute j'ai fait un bond en arrière. Je me voyais en plein âge d'or du roots, où les harmonies et la richesse musicale prévalaient avant tout. Personnellement, j'adore les morceaux de reggae où la flûte fait des apparitions, comme sur l'album de Third World “96° in the shade”, album référence. Je me suis tout simplement régalé. “Light after darkness” avec cette fameuse flûte mêlée à la voix d' I Kong, si reconnaissable, en est un parfait exemple.
 

Alors bien sûr qui dit roots music, dit cuivres. Et là, on est servi. La section cuivres des Najavibes est là et bien là. Comme sur le morceau “Free”, ou le bonus track “Make them bright” où l'on pourra skanker à souhait ! On peut même se demander (mais on ne va pas s'en plaindre, bien au contraire puisqu'il s'agit quand même de Monsieur Rico Gautier) pourquoi avoir fait appel à des renforts sur “Keep Grooving” ?

 

Même si nous sommes sur un album aux sonorités roots, les morceaux sont loin d'être tous cuisinés avec la même saveur. Ainsi on peut flirter sur le rocksteady “For whom the bell tolls” avec de belles envolées de guitare, voire même avec le blues sur “Change your ways” influencé par la présence du piano.

 

Je vais quand même formuler un petit bémol. Vraiment pour chercher la petite bête. Il est dommage de ne pas avoir de versions dub sur cette galette. Sans doute est-ce prévu sur une future release à venir. Il faudrait être dans la tête de monsieur Roberto Sanchez pour répondre à cette question. Néanmoins, en cadeau, nous avons deux bonus tracks avec “Make them bright” et “Solid as a Rock”. Oh Top !

 

Bref, vous l'aurez compris, et je le dis sans crainte et en toute objectivité, c'est un des meilleurs albums de cette année 2016 ! Une perle roots, comme la Jamaïque en a fait dans ses meilleures années. C'est réellement l'album que tout amateur de son roots, fidèle aux meilleures années du reggae doit avoir dans sa Roots- thèque...

Un album incontournable pour cet hiver !
 

I Kong - Pass it On


 



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