2016 sera une année qui nous prend les grands musiciens jamaïcains, après Deadley Headley, c’est son ami et compagnon d'enregistrement, le grand Bobby Ellis qui vient de nous quitter à l’âge de 84 ans ce 18 octobre. Il était rentré le 27 septembre à l‘hôpital pour une maladie liée à la pneumonie.
Retour sur une carrière prolifique.
Né en jamaique à Kingston en 1932, Bobby Ellis intégre la Alpha Boys School à l’âge de 12 et apprend la trompette sous la coupelle de Raymond Harper (grand trompettiste jamaicain qui a joué aux côtés de Don Drummond , Tommy McCook et Roland Alphonse, membre du groupe Carib-Beats, et qui a joué aussi pour le grand Prince Buster).
Le 1er enregistrement de Bobby Ellis date de 1964 avec les Mighty Vikings pour Studio One. On le retrouve dans les années 60 membre permanent du Sound Dimension pour ce même Studio. On peut l’entendre derrière (Joe) Higgs and (Roy) Wilson sur "There's a Reward for Me" ou derrière Bob Andy sur "I Wanna Go Back Home".
En 1974, Proche de Jack Ruby, il prends la casquette de directeur musical pour le backing band de Burning Spear, the Black Disciples et enregistre sur l’album culte Marcus Garvey (de cet album à écouter la ligne des cuivres du "slavery days"). Il restera dans le groupe jusqu’en 1986 et l’album Resistance.
S’il était membre du burning band, il a été aussi prolifique au sein de nombreuses sessions, membre et a joué pour les plus grands : Gregory Isaacs, Dennis Brown, Peter Tosh, Abyssinians, Alton Ellis, dennis Alcapone, I-roy, jacob Miller, Gladiators, Marcia griffiths, Augustus Pablo, Dillinger, Heptones pour n’en citer que quelques uns et a aussi fait des enregistrements solos.
Niveau arrangement cuivre, on peut aussi cité Blackheart Man de Bunny Wailer et Ranking ghetto style de Winston Jarrett & Righteous Flames.
En 2014, Bobby Ellis reçoit l'Ordre de Distinction par le gouvernement de la Jamaïque pour sa contribution à la musique du pays. . Dans une interview avec le Jamaica Observer, il a exprimé sa gratitude à recevoir enfin une reconnaissance nationale. Il dira lors ce cette cérémonie "Je pense toujours tu sais,... si je peux obtenir un prix ou quelque chose comme ça pour la musique. Je remercie Jah pour cela ".
Lui qui conscient que dans les années 80 les synthés prennent le pas sur le cuivre et de moins en moins de producteurs prennent des sessions cuivres disait aussi "on ne pourra jamais remplacer les cuivres ou la musique en direct, cela ne sonnera plus authentique".
Aujourd'hui la tendance s'inverse et de plus en plus de groupes renouent à nouveau avec des trompettes, saxophones et trombones.
Que les trompettes de Bobby Ellis retentissent encore éternellement.
respect.