Dub Machinist est un producteur et riddim maker originaire de Bordeaux. Il y a quelques années, il remixait le "Emperor dub" d'High Tone qui figurait sur la Dub Box du groupe lyonnais et, plus récemment, le "Crazy" de Manudigital ft Taiwan MC. Aujourd'hui, c'est à d'autres titres qu'il s'attaque à travers un EP, Mash it up, sorti depuis peu chez le label tourangeau ODG Prod.
Et les morceaux en question ne sont pas des moindres, loin de là !! Dub Machinist se les est réappropriés en y apportant un peu de fraîcheur musicale, même si certains sont beaucoup plus récents que d'autres. En fait, c'est sur une bonne partie des genres musicaux mainstream, en vogue depuis vingt-cinq ans, que le Bordelais s'est penché.
De la dance 90's avec "I like to move it" de Reel to Real (si, si, si, si, la dance a toujours été influencée par le reggae, souvenez-vous du "All that she wants" d'Ace of base) revisité ici en dub stepper, au dancehall/trap de Lady Bee & Noise Cans avec "Bucka" où l'instru de base semble tout droit tirée des productions de Major Lazer ou DJ Snake, Dub Machinist adapte tout cela pour les amateurs de reggae music ou de dub avec de grosses basses servies sur un plateau.
Le remix de "Hold the line" de Major Lazer avec Santigold et Mr Lex est justement présent sur ce Mash it up, remix que ne renierait pas Diplo avec son dub digital à la croisée du dubstep et de la bass music. De quoi mettre le faya en sound system.
Et si aujourd'hui, c'est le "Make it bun dem" qui a la cote chez ceux qui se plaisent à vouloir cuter Damian Marley (cf Aku-Fen et Ashkabad), Dub Machinist retravaille un morceau peut-être moins connu de "Junior Gong" sur lequel il chantait en feat. avec B-Real de Cypress Hill, à savoir "Fire". Là aussi, la moulinette dub digital et bass music de Dub Machinist fait son effet.
Finalement, qui dit ODG dit forcément Art-X. Le joueur de mélodica et Dub Machinist remixent ici "Bring di luv back" du producteur allemand, dont la discographie oscille entre le reggae digital et la techno minimale, Don Goliath. Le rub-a-dub original devient plus lourd et massif et est, définitivement lui aussi, taillé pour le sound system.
Bref, un EP à mettre dans toutes les oreilles, que l'on kiffe les sons dits "commerciaux" ou ceux dits "underground".