Wilbroad Msiska est né le 17 Octobre 1981 au sein d'une famille de treize personnes. Son père était professeur en Zambie et avait deux épouses. Le petit Willy n'avait que quatre ans quand il est parti.
Après la mort de celui-ci, il fut recueilli par ses grands parents maternels qui l'élève à Karonga, dans la partie nord des Malawi.
Sa mère travaillait dur en tant que femme d'affaires. Elle a fait commerce dans le poisson pour payer les frais de scolarité, lui inculquant toujours l'espoir que les choses s'arrangeraient.
Autodidacte, c'est en 1999 que Willy Wheelz apprend le clavier avec seulement quelques partitions, influencé qu'il est par la musique de Culture ou Lucky Dube.
En 2001, il commence à composer ses propres textes qu'il interprète sutout dans sa paroisse, qui d'ailleurs l'envoie en Suède dans le cadre d'un programme d'échanges.
Son premier album Kwithu Nkuchanya sort trois ans plus tard.
Au cours de son cursus, il prend des leçons dans l'art de la production, et rentre au pays avec un bon bagage. Sa formation se poursuit avec Bick Kamnganga, qui l'enrôle sous son label Nalisewo entre 2006 et 2009.
Il produira son propre album Kuchedwa Chala, et déménage pour la Zambie rejoindre son frère aîné et ses soeurs. Cette même année sort Nthawi Ikwana.
Dieu lui avait prédit un grand avenir, mais sans faire de révélations. Il continue donc à travailler sa musique, explorant différents styles, jusqu'à trouver sa voie.
En 2012, à la fin de ses études de missiologie (science de l'envoi de l'église et du chrétien, d'où est tiré le therme missionaire), il part s'installer en Afrique du Sud.
Là-bas, Willy dégote un travail dans un studio répondant au nom de Giggla Productions. Il commence alors à travailler sur l'album Hard Life Goes sorti l'an dernier.
En 2016, il revient avec son cinquième album intitulé Say No!!!. Willy Wheelz est une personne sensée qui compte bien avec cet album, donner un nouvel élan à sa carrière.
Les fondations sont plantées d'entrée avec "Reggae Addiction". Il nous parle de cet amour viscéral pour cette musique qui rythme ses pas depuis quelques années déjà. On sent aussi tout le travail vocal effectué, quand il s'agit d'aller chercher une note aigue.
Une chose importante à ses yeux est la vie. "The Best Thing" est pour lui signe d'un combat contre soi-même, continuer à se battre pour ses droits et pour une justice équitable, et aimer son prochain en évitant les coups durs qu'impose un système corrompu.
On prend un virage plus dancehall avec "Say No", titre que je vous avais présenté ici-même. Ce morceau traite de la culpabilité de l'Etat, et de sa part de responsabilité dans une Afrique du Sud meurtrie pendant de longues années.
Le chemin a été long pour Willy Wheelz. Une traversée du désert qui a vu s'éloigner les siens. "Come Back" sonne comme une résurrection, plus fort de ses diverses expériences dont il a beaucoup appris. Un retour sentimental aussi, prêt à conquérir les coeurs de nouveau.
Le titre suivant aurait pu s'appeler "Love Is The Way" tellement le message universel est clair.
Sur une base roots, "Keep On Knocking" aborde le thème de la violence et des brutalités encore bien présentes dans son pays. Il pense que rien ne sert de passer par le sang et les larmes, mais plutôt que l'amour en est la clé.
Le riddim de "Don't Shut Me Up" fera bouger le fessier des girls aux gros déhanchés. La violence précedemment citée est encore omniprésente dans ce titre fort.
Il radoucit un peu le tempo avec "It's Real" et se fait plus lover. Willy chante l'amour de sa belle voix à celle qui lui procure des sensations, lui donne une raison d'être. Une douceur sucrée comme le miel.
Il n'ya pas de mystère, tout passe par le travail, et il en a bien conscience. "Just Work Hard" reste sourd aux grandes sirènes des labels. Son travail finira par payer un jour, lui qui est toujours ready pour aller tutoyer les sommets, notamment grâce à cet album, où il tout fait lui-même, de l'écriture à la production.
L'album s'achève sur un dancehall puissant avec le titre "Call Me Babe". Un duo brûlant en combinaison avec la chanteuse Layla G.
Une tune que je vous laisse découvrir.
Le grand Lucky Dube ne serait pas déçu de la relève musicale dans son pays, qui prouve avec cet artiste tout son talent en devenir.
Tracklist
1 - Reggae Addiction
2 - The Best Thing
3 - Say No
4 - Come Back
5 - Keep On Knocking
6 - Don't Sut Me Up
7 - It's Real
8 - Just Work Hard
9 - Call Me Babe