Si on parle concerts dans le Puy-de-Dôme, beaucoup vont parler de la Coopé à Clermont, il ne faut pas pour autant oublier les "petites salles" car elles amènent aussi du beau monde. La Puce à L'Oreille à Riom ne dérogeant pas à cette règle, retour sur une soirée animée et contoctée par Carole et Christine pour Cercle2Feu.
C’est une basse puissante qui nous reçoit dans la salle
est déja dans la place. El Lion le selecta et Bredda Dub, le DJ sont déja aux commandes de leur platine.
Caisson magique où est peint un Lion de la tribu de Judah. On sent la motivation et les gestes méticuleux pour passer d'un vynil à l'autre, le nettoyant religieusement avant que le diamant ne vienne lire les sillons.
Ras Van Van ‘El Lion’ en impose, une carrure à la Jacob Miller, il a le secret derrière son mystérieux caisson d’envoyer les sons, sirènes ou autres, qui font la joie de tous les sounds System. on sent les inpirations des basses façon King Shiloh, Jah Shaka ou encore Nucleus Roots.
Du "Selassie good time" en passant par "Addis A Baba" version chère à Prince Alla, ou encore Pablo Gad "king of kings", Michael Rose "why we suffer", "centry steppin time", Jah Shaka "revelation 18", Pablo Gad "more blood", Tony Roots "chanting", Peter Roots "Jah the ruler", ou le superbe Aisha "Jah vengeance" sur du pur son Ariwa de chez Mad Professor. La sélection est propre.
Bredda Dub a tout le débit d'un chanteur jamaicain et les codes qui vont avec ; son patois approprié "everybody move yeaaaah !" le phrasé est rought, les intonations nous font parfois penser à un grand comme Burro Banton qui est l'un des artistes préférés du DJ, tout comme Super Cat, Nicodemus, Solo Banton, Jah Marnyah ou Konshens, ses autres sources d'inspiration.
Le public même clairsemé a ce moment là, écoute et intervient sur les interjections de Bredda Dub. pas toujours facile de chauffer une salle qui vient surtout pour la tête d'affiche.
L’entre deux scènes et la fin du réglage des balances nous laissent le temps d’entendre des bigs tunes de chez Studio One telles Johnny Osbourne "truths & Rights", Jackie Bernard (Kingstonians) "Jah Jah way", Devon Russel "Jah hold the key", Zoot Sims "small garden" ou encore les moins connus the Saints pour "sleeping trees".
La foule vient telle une vague déferlante dès les notes d’intro.
Broussaï est entré dans la place, riff guitare contre riff d’orgues, basse/batterie puissantes pour une instru qui annonce déjà un live lourd en son, arrive alors Karma, veste militaire et t-shirt avec un très joli portrait de l’Abbé Pierre pour entonner un "Marianne", Tchong Libo, bonnet vissé sur la tête arrive alors en courant pour envoyer ses couplets et nous demander "si Riom est chaud ce soir".
Ils nous baladent alors du côté de "Kingston Town" et quand ils demandent si "on est avec eux", ils nous rétorquent qu’"ils n’entendent rien de là ou ils sont". La foule réagit alors plus bruyamment, les murs de la Puce à l’Oreille résonnent.
Une dédicace pour les freedom fighters avec une guitare qui se veut agressive mais dans le bon sens pour nous dire qu’il faut changer "le cours de l’histoire", que chacun est libre à tout moment de prendre une autre direction et que cela a l’effet papillon sur nos existences.
Karma et Tchong Libo nous souhaitent la bienvenue dans la Broussaï et nous demandent si "nous sommes prêt à donner de nous même, à nous chauffer les cordes vocales", retentit alors un "Positive" avec une batterie bien ronde et frappante, la fin du morceau se faisant plus douce sur des notes de pianos. Mais la foule n’a pas le temps de redescendre que Karma demande de lever les "poings en l’air", et ce ne sont pas que les poings qui sont en l’air, la foule saute sous une batterie quasi dancehall contrebalancée par un jeu de guitare fou qui se termine sur un solo.
Quand "Cosmopolite" démarre, la foule reprend d’une seule voix l’introduction tandis que Karma nous dit que "les barrières peuvent tomber, qu’on ne doit plus voir de violences ou de tensions entre communautés et que face au mur de Trump ou au 35% du FN, la diversité est notre plus grande richesse". La foule applaudit et Karma nous remercie "vous êtes big" avant de revenir sur la chanson.
Tandis que Karma sort de scène, Tchong Libo nous dit que "la vie peut prendre plusieurs chemins, comme une pièce qu’on jette et qu’on laisse tourner", c’est "pile ou face", la voix part en dub tandis que dans un coin, Slim de Root's Trip filme l’instant.
Les 2 chanteurs assis, la guitare de Suga Guitsy envoie un son rock années 60 avant que l’on découvre un "live up" du plus bel effet tandis que Karma reprend les parties chantées normalement par David Hinds et Selwyn 'Bumbo' Brown ( de Steel Pulse); ils se lèvent alors et invitent tout le monde à "lever les bras" en l’air et la pression est à son comble quand ils demandent, si "nous avons de la voix, de l’énergie, de la force dans les jambes" pour un jump bien nommé, car ils veulent voir des sauts jusqu’au bout de la salle.
Une orgue vibrante, la voix solo de Karma se veut grave pour un magnifique "Mandela", une lumière blanche descend sur le chanteur, il regarde le ciel, l’esprit de Madiba est présent dans la salle. Solo de basse avant que le morceau ne parte en dub.
Tabouret, guitare sèche, Karma seul, dédicace le morceau "aux migrants qui fuient leur pays, et qu’il est de notre devoir de les accueillir car si demain, notre pays devait subir ce qu’ils subissent, on espérerait que l’Italie ou l’Espagne nous ouvre les bras" et il se lance dans un magnifique "sans frontière", la salle entière filme ce moment avant qu’il ne nous dise, "vous en voulez une deuxième", yeux fermés, on retrouve l’esprit d’un Marley chantant "redemption song" pour un mystique "demain encore" .
Le retour des musiciens se fait par l’hymne "le temps de vivre" que le public reprend d’une seule voix. Devant cette euphorie, Karma lance un "run the track" pour revenir au début du morceau. Comment ne pas craquer sur un tel rythme et un nouveau solo de guitare bienvenu, et la montée dans les aigus sur le "délivre" par Karma.
Arrive alors le classique "avec des mots" et "ce soir on est tous sur le même chemin", les deux chanteurs se lancent alors dans une impro de gimmicks façon Dj jamaicains avant d’annoncer qu’"on est tous génération H, et qu’on veut vivre" pour une "soif de liberté" sur le célèbre "police in helicopter" riddim. Tchong Libo nous indique que "toutes les vibrations sont positives, on le sent bien" avant que Karma ajoute "les effluves aussi on les sent bien". Pour "contrastes et couleur", Tchong Libo tombe la veste, il faut dire que la température est montée d’un cran dans la salle. Les 2 chanteurs font reprendre la foule avant de lancer "un max de respect pour tous les chanteurs" .
Pour "à l’envers", cela commence à sautiller sur scène, contagieux, la salle s’anime du même mouvement avant de sauter toujours plus haut tels des kangourous. Ils demandent "un max de bruit pour le Lion's Night Crew, et un max de bordel pour Christine et Cercle2feu" avant de faire la traditionnelle photo où le "smile" est de rigueur, remerciements à Aurélien au son et Charlie à la lumière. Tout le monde balance les bras pour une vague avant d’envoyer "Rêve d’évolution". Karma nous dit qu"’il n’entend rien", le public siffle, "hé ils sont chauds les auvergnats !" le riddim ralentit puis réaccélère, tout le monde a le poing en l’air pour un titre qui sonne comme un ascenceur émotionnel.
Après le rappel qui ne se fait pas attendre, c’est le "revolution" riddim qui sonne avec sa célèbre ligne de basse. "Elle m’accompagne" est un hymne à tous les ganja farmer et tous les amoureux de reggae music.
Les chanteurs nous annoncent alors la reprise d’un titre qui leur tient à cœur, un classique du légendaire Toots Hibbert et son "54-46 that’s my number". Le morceau est tout à l’honneur de l’original tant musicalement que dans les célèbres "one time – two time, three time" chers au chanteur jamaicain. La foule ne s’y trompe pas et reprend en cœur. Les classiques ne s’oublient pas (le titre date quand même de 1968 !) et le morceau est agrémenté d’un très bon solo d’orgue et un "big up à Mickael".
Karma nous signale qu’"on ne va pas partir comme çà" avant que le groupe ne termine son set sur le sautillant le "manège tourne". La foule crie pour un morceau qui se veut agréablement interminable.
Tandis que la salle se vide doucement, certains pour la buvette, d’autres pour le stand, d’autres rentrant chez eux avec les yeux pleins de rêve, le Lion’s Night Crew revient sur scène pour envoyer un set qui se veut plus uk stylee. Certains connaisseurs restent alors au milieu de la piste pour improviser quelques pas de danse.
Une très bonne soirée avec une salle quasi pleine, les Broussaï peuvent revenir quand ils veulent !
Remerciements / dédicaces :
Un grand merci à Carole de Cercle2Feu pour cette soirée. "Soigne toi bien et reviens nous vite en pleine forme".
Merci à Cédric et Christine pour avoir orchestré et manœuvré ce joli navire. La passion fait bouger les montagnes.
Un grand merci encore à Christine 'Kaya', mon binôme pour les images et pour avoir permis à Manon, ma fille, de prendre les photos de Lion's Night Crew, une première expérience qu’elle a appréciée.
A ma famille, qui m’a accompagné lors de cette soirée. "Vu le son a la maison, je vous ai convertis".
à Thomas ‘S.I.S. Vibrations’ et la Root’s Trip family
A Sonia et à son petit Raphaël. "Bonhomme, tu as été comblé".
Au couple sympatique qui faisait leur dernier concert en métropole avant de partir vivre à la Réunion
A la Puce à l’Oreille pour l’accueil et au public qui a répondu présent,
Et à tous les artistes pour leur bonne humeur et leur partage de vibrations. Mention spéciale pour Suga Guitsy le guitariste pour sa folie contagieuse et sa gentillesse au stand.
(c) toutes photos droits réservés - Christine 'Kaya' pour La Grosse Radio et pour Chris Photos.
Albums complets Lion's Night et Broussaï