Trelawny est une des 14 paroisses que compte la Jamaïque, située dans le nord-ouest de l'île, et qui a vu naître de grands sprinteurs du pays comme Michael Frater ou Usain Bolt.
C'est de cette même paroisse qu'est originaire Clayton Brown, plus majoritairement connu sous le nom de Peppery, maintenant établit à Manchester au Royaume-Uni.
Il est l'un de ces artistes sous estimés, un de ces chanteurs de l'ombre de l'industrie reggae dancehall.
Après avoir réalisé plusieurs singles sous le nom de Bongo Chilli, il sort à la fin du mois dernier son album Battlefield chez le label britannique Ambiel Music.
Avec ce dernier, il compte bien briser les codes, en se cantonnant plus à un seul style, élargissant sa palette musicale, pour encore mieux rendre hommage à ses racines.
En ouverture, "Love We Need" pourrait passer pour un titre plutôt ironique, mais l'album aborde les questions de la vie qui elle-même, est pleine d'ironie.
On peut apprécier d'ores et déjà sa musique et le flow de ses paroles. De quoi lancer cet album sur des bonnes notes.
L'amour est crucial pour lui. Un sentiment fort qu'il va exprimer plusieurs fois au cours de cet album. C'est donc tout simplement et bonnement qu'il l'introduit langoureusement et avec tendresse avec "Angel".
La vie est un champ de bataille. C'est ce qu'il nous explique avec le titre éponyme de l'album. Chaque jour est un combat pas toujours dirigé dans la bonne direction. Prenons garde à ce qu'elle ne devienne pas un champ de ruines. Pas comme ce monde qui petit à petit s'effrite.
C'est le premier titre que l'on écoute.
Cet album se veut aussi conscient et le titre "Bad Like" en est significatif. On a tous dans la tête un jour pensé qu'on avait un petit démon et un petit ange, représentant le bien et le mal. Ne laissons pas le mal l'emporter, éradiquons notre partie sombre et laissons le bon côté triompher.
Tel serait un peu le message de ce titre dancehall teinté de rub a dub.
Il est question ici pas tant de suprématie mais plutôt de domination. Jah est à ses côtés, lui donne la force chaque jour de lutter contre les injustices qu'il condamne avec "Dominion".
Dieu qu'il prie au quotidien. Il nous dit qu'il ne changera pas, qu'il continuera à perpétuer sa gloire et à le chanter dans "Forever", comme tout bon jamaïcain qu'il est.
Cet album pourrait être décrit comme un reggae roots mixé à de la fusion. Il va plus loin que cela. Il est important de souligner le côté dancehall de ce dernier, qui est un peu son crédo avecle titre "Make It Right".
"Love Me Back" est un titre sur l'amour mutuel que deux êtres se portent. Une tune où certains se reconnaîtront sur un rythme new roots, que l'on s'écoute à présent.
On le sent un peu désemparé au début de ce clip, quand sa compagne pour l'occasion ne prête pas attention à lui, pressée par le temps... On le retrouve interprétant son titre tout de rouge vêtu, avec certaines arrière-pensées...
"Sipple Out Deh" fait partie du patois rasta. Il dit que dehors la pente est savonneuse donc glissante, dangereuse, comme le chantait avant lui (et le chante encore) Max Romeo dans son titre "War Ina Babylon".
Pour conclure cet album de Peppery, "The Whole World" parle de ce monde. Ces termes prêchent l'unité entre les peuples. Cette terre appartient à tous, à toutes les populations, loin de toutes formes de discriminations.
Je terminerai par les mots de l'artiste lui-même:
"J'aimerai emmener avec moi tous mes fans dans ce voyage spécial, espérant qu'ils prendront le temps et la patience de ne pas seulement apprécier cet album, mais aussi de le comprendre".
Tracklist:
1 - Love We Need
2 - Angel
3 - Battlefield
4 - Bad Like
5 - Dominion
6 - Forever
7 - Make It Right
8 - Love Me Back
9 - Sipple Out Deh
10 - The Whole World