L'association Even'Mania organisait les 2 et 3 Juin derniers la 6ème édition du Festival du Tonton sur la commune de Oytier St Oblas, petite bourgade rurale du Nord-Isère.
Pourquoi ce nom me direz-vous? L'idée d'organiser cet événement part tout simplement d'une pizzeria, chez Tonton Pizz située à quelques encablures, et où le festival a fait ses premières armes.
Petit retour sur la soirée du Vendredi. Nous partîmes encore sous une forte chaleur rejoindre le stade communal.. Le lieu n'est pas très grand, mais pour y être allés l'année passée, nous savions que la convivialité triompherait.
Ce rendez-vous est totalement gratuit grâce au nombreux partenaires, attirant des gens de tous horizons, beaucoup de familles aussi.
Dès 18h le public répondit présent, la météo étant clémente... Sur scène s'enchaînaient plusieurs groupes aux styles variés, du ska festif à la chanson française. La soirée se déroulait dans le meilleur esprit.
En fin de soirée, les conditions climatiques changèrent un peu. Quelques gouttes se mirent à tomber et le doute s'installa dans la tête des organisateurs.
Que fallait-il faire? Annuler? Maintenir l'événement avec éventuellement une solution de repli? A la fin de la prestation de Tekpaf qui clôturait la soirée, le président-animateur Tristan nous assura que les concerts du lendemain seraient maintenus.
Nous voilà donc le lendemain. A la vue du temps, nous nous sommes demandés comment la soirée allait se dérouler. Nous étions vite fixés en voyant que les chapiteaux avaient été déplacés, signe que le concert se déroulerait en intérieur.
Avant que la soirée ne commence, nous retrouvions Nai-Jah dans les loges afin de réaliser un entretien en vidéo avec, cerise sur le gâteau, une session acoustique que vous aurez l'occasion de découvrir bientôt.
En attendant, rentrons dans le vif du sujet avec le concert de Nai-Jah, déjà présent sur le festival l'année précédente. La première chose qui nous frappa dès les premières notes de l'intro, fut de constater tout le travail accompli depuis le dernier concert auquel nous avions assisté. La présence du clavier apporte beaucoup, un groove qui permet de visiter d'autres horizons, se mariant à merveille avec le soubassophone. Choix délibéré de troquer la basse traditionnelle.
Après une intro menée par le trio batterie, claviers et soubassophone, Mahakwe Wadike de son vrai nom fit son apparition accompagné par Gordon à la guitare pour enchaîner avec le titre "Winds Blowing" issu de son deuxième album Soldier Man qui sera le morceau suivant. Titre par ailleurs enregistré en duo avec Joe Pilgrim. Le public est à nouveau conquis.
Histoire de souffler un peu, il attrape sa guitare posée sur le côté pour entamer un "Belong" très roots. Les autres membres du groupe ne restent pas dans l'ombre, Gordon étant très présent au choeur tout au long du show, le batteur très souple mettant son grain de voix également.
Sentant que l'assemblée massée à cause des intempéries avait envie de se dégourdir les jambes, il enchaîna avec "Edge Of Life", un ska énergique qui fit monter la température d'un cran. Le public était demandeur, se remémorant la bonne surprise qu'avait été sa venue en 2016.
Ensuite, nous avons eu la primeur de quelques morceaux de son futur album Uwa Shirike qui devrait voir le jour à l'automne. Une campagne de crowfounding a été lancée afin de financer ce projet. Une collecte de fonds qui a pris fin seulement quelques jours avant le concert.
Il nous emmène dans son Afrique natale, lui l'homme du Nigéria avec "Fankanda", plus new roots actuel avec "Country Boy". On emprunte ensuite le chemin des rythmes caribéens et chaloupés avec "Work Everyday" avant que le claviériste ne prenne d'assaut le devant de la scène, amenant une touche funky, un sens hip hop avec le titre "Sound Boy".
Nai-Jah aime communiquer avec son public. Il fait participer l'assemblée, la main levée en signe de rassemblement pour communier dans un grand "Overcome".
"What Shall Be Blessed" est un titre qui aurait pu conclure le spectacle. Au lieu de çà, ce titre est une sorte de warm up au titre "What A Feeling" à forte tendance ilienne, où il fait étalage de sa classe de danseur, son jeu de jambes enflammant la foule.
Le public en réclame une autre. Les tresses à l'air libre, il termine par un titre fort de sens à ses yeux "Repatriate Your Dollars".
La soirée s'achève ainsi sur une douce note. Nous échangeons quelques mots au niveau du stand merchandising, avant de devoir prendre la route sous une pluie battante.
Merci à ma Sev Irie derrière l'objectif.
Merci à Tristan et toute son équipe de bénévoles pour leur accueil et leur gentillesse.
Merci à Nai-Jah pour sa simplicité et sa disponibilité, et à Amandine Lefebvre.
