Le mois de Juin ouvre les hostilités des festivals d'été, les 16.17 et 18 juin derniers a eu lieu la huitième édition du Rast'Art Festival dans le petit village Normand de Sannerville proche de Caen (14).
Nous étions donc présents pour couvrir l'événement, sous le beau soleil de Normandie et une grosse chaleur Caniculaire. Nous arrivons donc sur place en début de soirée du vendredi 16 juin, mais un contre-temps répréhensif nous a fait rater une grande partie de cette belle nuit de Reggae.
En effet, le thème du festival cette année était "Le Chanvre dans tous ses états", et cela n'a pas du plaire à l'état qui avait renforcé les contrôles de gendarmes à chaque sortie d'autoroute pour le festival et également une grosse patrouille postée juste devant l'entrée du camping, et ce pendant toute la durée des festivités.
Leurs ordres étaient donc "Tolérance Zéro", la brigade Sinophile était aussi de la partie ce qui ne laissait aucune chance au public amateur de plante verte venu se détendre pour le week-end avec des protocoles et des mises en scène comparables aux arrestations de grands délis. Le reggae n'est pas si bien accepté par nos dirigeants, pourtant, nous n'avons constaté aucun débordement du week-end dans le festival et la population du petit village de Sannerville était très heureuse d'accueillir cet événement avec les festivaliers.
Une fois sur place, nous constatons une très bonne organisation avec des bénévoles en nombre, souriants, accueillants et motivés pour permettre aux amateurs de reggae de passer un week end inoubliable.
Nous avons donc raté de beaux live, et regrettons de ne pas pouvoir vous les présenter en détail. Je vous mets la programmation détaillée du week end pour vous rendre compte de la richesse de cette édition.
VENDREDI 16 Juin.
L'ouverture du site a eu lieu à 17h30 avec un public nombreux qui s'empresse de faire le tour des stands et des scènes, l'Open Mic a déjà débuté et Selecta Antwan débute le Warm Up de Keefaz avec un discours pour que le public se rapproche. On entendra le tout nouveau "MDMA" de Yaniss Odua avec un public réceptif et uni contre les drogues dures, et un final sur "One Love" de Bob Marley en guise d'unité et de tolérance.
Keefaz prend alors le micro pour nous présenter son album "Mauvaise graine". Un Live explosif suivi par un public très attentif. Un set sentimental, rempli de bonnes vibrations et de partage, on ressent la passion de cet artiste très généreux et talentueux.
Merci au photographe Willy Parment pour ces très beaux clichés qui nous permettent de vous montrer quand même l'ensemble des live.
Juste après sur l'autre scène, et je tiens à préciser la superbe organisation des concerts qui se sont enchaînés avec fluidité tous le week end, Marcus Gad apparaît pour un Set très spirituel et envoutant, venant prêcher la bonne parole en terre normande. Le Néo-Calédonien vient en toute simplicité et sérénité nous présenter "Chanting", un des albums les plus appréciés cette année par toute la rédaction de La Grosse Radio Reggae. Les photos parlent par elles-mêmes, le show était de grande qualité et tout le public en ressort conquis.
Pendant ce temps, se déroulait sur la partie Sound System, la Ligue des Sound qui voit s'enchaîner trois selectas lançant de gros sons sur de grosses basses, pour le bonheur des amateurs de Dub et Sound System. Le final se fait avec Creata Sound, ayant participé à la Reggae ChampionsLeague, qui laisse la place en lançant un gros "Big Up" au Terminal Sound et à Selecta Antwan qui prend alors les platines en main vers 21h30.
Le son monte d'un cran, et plusieurs styles s'enchaînent en ramenant à chaque fois un peu plus de public, on entend en premier lieu du Stopper, puis du Reggae français avec Jahneration, Raggasonic puis une partie de Ganja Tunes pour coller à la thématique du week end. On entend les massives chanter, et Antwan lance alors son set digital avec des tunes de Soom T, Charlie P ou encore OBF pour le plaisir des vibrations devant ces murs de sons. Le selecta monte encore d'un niveau des basses avec une sessions Jungle puis Dubstep qui instaure une folie dansante sur le public présent.
Le chanteur I Sens fait alors son apparition et prend le micro par alternance pour cinq titres dont "My Numba", une Ganja Tune sur un instrumental de Tom Fire ou encore sur le "Hot Riddim". Le final est un feu d'artifice avec une Dubplate exclusive de Naaman, "Outa Road" sur le "Call Me A Marley Riddim", assez rare pour être souligné. Voilà un set explosif qui vient de se terminer et qui était très réussi encore une fois pour ce selecta présent depuis 20 ans sur la scène sound system.
Sur la scène B, a eu lieu jusqu'à 23h la très grosse prestation de Daddy Yod & Blues PArty, un show explosif où l'on entend les classiques d'une institution à lui même, précurseur du raggamuffin,reggae dancehall en france. Daddy Yod nous lance des titres de son dernier maxi s'intitulant " Delbor", mais aussi ses classiques que tout le public reprend comme "faut pas taper la doudou" ou le titre "Delbor" ou encore "je ne veux pas aller à l'armée" le tout backé par Juda Roger du Blues Party.
Pendant ce temps, Jean Paul dub nous délivre un très beau set sur la scène sound system, entre Dub et son lourd, accompagné de son Mélodica qu'il manie très bien.
Repassons alors sur la scène A du festival avec l'entrée en scène de David Rodigan, grosse tête d'affiche de cette édition. L'artiste arrive devant un public nombreux et très attentif, pour 1h30 de show intimiste, le DJ anglais nous délivre une large palette de bons sons, et nous constatons que la réputation est à la hauteur du personnage, assez mystérieux mais très fin connaisseur et showman. Les images parlent d'elles-mêmes, je vous laisse vous faire une idée de l'ambiance.
Troy Berkley & krak in Dub enchainent alors sur l'autre scène pour nous présenter leur dernier album intitulé "Upgrades" aux sonorités Dub, Dubstep, avec de grosses Basses sur la lourde voix de Troy Berkley. on entendra des titres tel que "Dubplate Dada", ou encore "Crystal Ball". le public est encore très nombreux malgrè l'heure tardive, il est déjà 2h00 du matin et nous n'avons pas vu le temps tourner, preuve de l'efficacité et de la qualité de cette soirée.
La fin de soirée nous offrait de nombreux choix, entre les performants Blackboard Jungle sur la scène Sound System qui ont mis une ambiance de folie, comme à chacune de leurs prestations, suivi d'un gros show du géant Aba Shanti I, qui est une institution du sound system à lui même, ce qui donnait plus de 3h de Live de grande qualité pour cloturer cette belle première soirée.
Si vous préfériez un show sur scène avec un gros Live Band et un artiste explosif, vous ne pouviez pas rater l'homme que l'on appelle Paille, réputé pour sa chaleur et son énergie débordante. Encore une fois, l'artiste a confirmé sa réputation en mettant litéralement le feu jusqu'à 4h00 du matin en interprétant en Kreyol sur des rythmes dancehall, Zouk ou encore reggae une grande variété de titres issus de ses nombreux albums dont le dernier sorti en 2015 est intitulé "An ' Bra'y". Les spectateurs ont eu très chaud et ont du mal à se coucher ensuite, on voit de nombreux groupes de personnes discuter, rire et passer une fin de nuit agréable dans le camping du festival.
Samedi 17 Juin.
Après une courte nuit et une bonne douche, nous nous remettons en début d'après midi à trainer un peu dans l'enceinte du festival entre conférences sur le Chanvre et ses qualités médicales, isolantes, pour le textile etc... Des expositions et partages très intéressants avec un public passionné.
Le soleil et la chaleur sont toujours présents, et nous profitons également des nombreux points d'ombres pour nous poser et contempler ce climat apaisé, familial, une atmosphère et une ambiance très sereine se dégage alors.
Le festival à même mis à disposition un Bar à Eau ou chacun peut se servir ou se faire servir un bon verre d'eau fraiche à volonté, merci aussi pour toutes ces petites attentions si importantes.
L'après midi commence donc parfaitement bien, avec la Ligue des Sound toujours sur la scène Sound System de 16h30 à 19h30 devant un public motivé en plein soleil. le premier live se passe avec Critik, un chanteur de la scène montante locale qui fait une forte impression devant un public déjà nombreux comme vous pouvez le constater. Sa musique se situe entre Hip-Hop, Reggae et Dancehall avec des thèmes abordés comme la Police toujours présente devant le festival, le partage, l'unité et les festivités. Les spectateurs sont heureux et l'ambiance est lancée.
Ensuite, nous avons vagabondé entre le show de Pablo Master assez mystique et la scène sound system accueillant les Brozearth Sound assez électriques.
Nous assistons alors à l'entrée en scène du groupe Païaka, qui nous livre un show complet, avec des musiciens d'un très bon niveau, des solos de cuivres envoutants et un chanteur charismatique aux nombreuses possibilités qui a un potentiel incroyable. Ce groupe n'est qu'au début de son expansion et il fallait vraiment être là pour en profiter. Ils nous jouent des titres de "Alive Aniway" comme "Like a Candle", ou encore "Play With rules" pour un set très apprécié qui dure une bonne heure. Le Public en redemande.
Barlem B fait également son apparition avec un Set Live dynamique, une découverte pour une partie du public et un artiste en devenir qui ne demande qu'à être connu, constitué d'une énergique positive débordante.
Un des grands acteurs du festival fait son apparition entre deux live sur la scène principale pour un discours intéressant, accueillant et engagé, il s'agit du Maire de Sannerville se nommant Christian Piélot, avec qui nous avions pu nous entretenir la veille et qui mérite un grand respect et un spécial gros big up pour ce qu'il représente, ce qui se fait si rare de nos jours.
On a pu également rencontrer et assister au show de Taiwan MC faisant partie du label Chinese Man Records, à la hauteur de nos attentes. Il entre sur scène juste après cette intervention du maire, devant un public gonflé et hyper motivé. Une musique aux diverses influences avec un mélange d'instruments, de digital, de mélodica, sur un rythme soutenu pour un rendu très festif et entraînant. Un reggae sonnant 80's avec des sonorités funk ou encore Dub électro, rendant les spectateurs complètement ennivrés et captivés.
On peut écouter "Big Bag", money in my Pocket" ou encore "Dem a Wonder" tirés de son album "Cool and Deadly"; restez connecté pour plus d'actus sur Taiwan MC bientot sur notre webzine de la grosse radio reggae.
En même temps avait lieu le show de Supa Mana aux platines sur la scène Sound System, prenant le micro et enflammant le terrain poussiéreux par les les déhanchés des sounboys présents.
Nous avons alors fait une bonne pose repas, tour des stands, rencontres et détente pour patienter et se reposer un peu avant l'arrivée de Max Roméo un peu plus tard.
On voit alors que les petit fast food marchent très bien et sont d'un rapport qualité/prix très intéressants, des stands multiples et variés proposants de nombreux articles allant de briquets et accessoires de fume, des bijoux, des vêtements pour toutes tailles et dans nombreux styles, des CD/DVD, de la déco etc... avec sur chaque emplacement des vendeurs souriants, n'attendant que l'échange et le partage avec les festivaliers.
Nous suivons alors de loin le show de Mr Williams qui poursuit la soirée avec un vrai fil conducteur, une réelle analyse et une cohérence dans les choix de passage des artistes est également à noter et nous pouvons encore une fois à ce niveau là féliciter toute l'organisation du festival.
On clôture donc cette deuxième journée remplie d'émotion avec une légende vivante du reggae. Mr Max Roméo prend les commandes de Sannerville pendant 1h30 accompagné de son Backing Band Jamaïcain, pour un pure plaisir d'un instant magique de communion, de sourires omniprésents et un laisser aller total de tout un public. On entendra tout ce qu'on voulait avec entre autre "Chase The Devil", "War Ina Babylon" ," Selassie I Forever" , "Milk And Honey" qui nous ont mis les frissons significatifs d'une très grosse prestation, "A Little Time for Jah" qui fut remplie d'émotion et plein d'autre encore, une soirée qui restera gravé dans les mémoires pour très très longtemps.
Après toutes ces belles images et la tête pleines de vibrations positives, nous allons tranquillement passer une bonne et courte nuit. Nous n'avons malheureusement pas pu assister à la dernière journée du dimanche 18 juin consacrée à la Génération H avec Alexandre Grondeau, écrivain ( Génération H tome 1.2.3) , Daddy Mory, Mr Lézard ou encore Sir Jean.
En conclusion, ce Rast'Art Festival 8ème édition fut une réussite totale avec plus de 3000 participants chaque jour. On retiendra cet accueil, cette équipe motivée et dynamique, un beau site, une grande propreté, disposant des commodités nécessaires pour passer un superbe week end. Un grand merci à Lanka, à l'origine de cet événement et de cet esprit qui fait du Rast'Art festival un événement incontournable de ce début d'été. Pas étonnant de voir la programmation s'étoffer chaque année tout en restant un site à taille humaine. Nous sommes heureux comme l'ensemble des festivaliers d'avoir passé ces trois jours en basse normandie, et nous avons déjà hâte de retrouver cet irréductible village de Sannerville pour la neuvième édition en 2018.
Restez bien connecté sur notre webzine pour profiter des rencontres faites pendant ces trois jours avec quelques artistes.
A très vite.