L'hémisphère sud côté Pacifique véhicule de belles vibrations notamment en Nouvelle Zélande avec The Black Seeds ou Katchafire. A côté des "Kiwis", l'Australie était jusque là un grand désert avant l'avènement de celle que l'on nomme Nattali Rize.
Kingfisha vient faire souffler un vent nouveau, posant les fondations d'une maison australienne.
Anthony Forrest au chant, Drew Stephens (guitare), Jason Leca (claviers), Andrew Zylstra (basse) et David Bell (batterie), oscillent entre reggae et dub, y ajoutant quelques éléments électroniques, juste de quoi faire souffler un vent de fraîcheur.
Leur album éponyme sorti en 2013 a été très remarqué et suivi de plusieurs spectacles peu de temps après au AWME à Melbourne, ainsi qu'au Rainbow Serpent Festival sur l'Ile de La Réunion.
En 2015, en collaboration avec le label canadien EDM Westwood Recordings, ils sortent le surprenant Kingfisha Remixed EP.
Leur deuxième livraison discographique se nomme Offered It Up sur le label ABC Music/Music Action Prod, distribué par Soulbeats et Baco Records et devrait voir le jour le 6 Août prochain.
"Hold On" commence cet album. Une introduction faite d'échos avec un tout un ensemble batterie basse et claviers, qui nous plonge d'emblée dans leur univers musical, un reggae teinté de dub. La voix quant à elle, prend des accents soul.
"Dirty Man" démarre par une intro à la basse avant que l'âme du roots reggae ne fasse son apparition, et que la guitare ne se lance dans des descentes de manche subtiles. Un jeu qui n'est pas sans rappeler celui du grand Ernest Ranglin.
Kingfisha bouscule les codes en douceur. Sur "Left It", ils décident de sortir un peu des sentiers balisés avec un titre qui rejoint ce qui se fait parfois quand on veut toucher un plus large public. Une belle place est laissée quand même au style original avec une basse lourde et quelques cuivres synthétisés.
Kinfisha - "Left It"
Désireux de vraiment visiter tous les recoins de leur musique, les expérimentations légères s'enchaînent. Le skank reste traditionnel sur "The Gold" quand le chant est bien soutenu par les choeurs.
Le titre éponyme de l'album part sur une base dub electro comme le faisait le combo lyonnais Hightone, avant que le chant doucereux ne s'installe pour un effet planant.
"Position Steppers" vous l'aurez compris, franchit une nouvelle fois les frontières musicales qui font la richesse de Kingfisha. Un titre pour les amateurs de basse lourde.
"In A Memory" revient à un riddim rock reggae plutôt classique. La voix du chanteur nous étonne par sa clarté et les petits riffs de guitare sur le refrain nous ramènent quelque peu à la source de cette musique.
Kingfisha - "In A Memory"
Le clavier s'ajoute aux congos pour accompagner la batterie. On sent bien toujours les petits bidouillages du son derrière, ce qui donne à cet opus une résonnance particulière. Une petite touche electro qui fait de "Too Many Words" un titre lourd à l'ambiance sombre.
"Water Running" se veut quant à lui plus enlevé, avec un chant crié bien haut et fort. Le crew nous surprend une nouvelle fois et se rapproche de la tendance new roots.
"Aftermath" est le titre qui conclut cet album. Les sonorités sont encore une fois profondes. Un équilibre entre fluidité et diversité qui se retrouve tout au long de cet album. Aérien et exaltant.
Les membres de Kingfisha tricotent un patchwork mélodique à nul autre pareil. Un théâtre musical où chacune des dix scènes est différente des autres mais donne à l'ensemble une cohérence absolue.
Une tournée européenne est prévue dès le début du mois d'Août. On vous donne bien sur toutes les dates, dont quelques unes en France.
Tracklist:
1 - Hold On
2 - Dirty Man
3 - Left It
4 - The Gold
5 - Offered It Up
6 - Position Steppers
7 - In A Memory
8 - Too Many Words
9 - Water Running
10 - Aftermath