Pour les 20 ans du Reggae Sun Ska, j'ai le plaisir de rencontrer Keny Arkana. Tu es toujours porteuse de messages pour l'Esquisse 3 y-a-t-il un nouveau message particulier ?
Non pas particulièrement, ce qui compte c'est d'être naturel quand tu rentres dans l'estime des gens, j'essaie de nourrir des émotions qui nivellent vers le haut. Il faut insuffler de l'humanité à l'humanité, on n’est pas des fous c'est ce monde qui est taré. La musique met un pied dans le système, pas moi. L'essentiel c'est d'être intègre et ainsi on ne se salit pas.
Dans tes textes tu as souvent la rage mais jamais la haine, comment y arrives-tu ?
En fait si, j'ai souvent la haine, mais ce n'est pas ce que j'ai envie de partager avec les gens. La rage c'est un moteur mais je n’ai pas envie de donner la rage, la haine car on n’a pas besoin de ça, il ne faut pas tirer les gens vers le bas.
Comment s'est passé ta collaboration avec Yaniss Odua sur son nouvel album ?
C'est un mec que je respecte, c'est comme un frère. Il m’a appelé il y a 5/6 ans et il voulait m'inviter sur l'album précédent mais comme j'e n'étais pas disponible, cela ne s'est pas fait. Cette année à mon retour d'Amérique Latine, nous avons écrit ensemble, c'était un super moment, l'impression d'être avec un frère.
Comment tu gères de revenir devant la scène après des absences et l'écriture d'un nouvel album ?
J'ai toujours fait ça, quand je suis en mode création je n’ai pas de limites. Dans l'Esquisse il y a déjà un bon tiers de l'album en construction d'où vraiment le nom d'esquisse.
Y'a-t-il des artistes qui t'inspirent ?
Bob Marley, Tupac. En fait les artistes qui mettent leur talent au service du peuple. Pour écrire mes textes par contre je n'ai pas de vraies inspirations. On a tous du talent mais on choisit au service de quoi on le met. Au niveau texte Saez me touche ou dans le rap les anciens comme le Rat Luciano, bref tous ceux qui font de la musique et qui restent intègres. Manu Chao est un exemple pour sa passion envers la musique, sa générosité et son rapport avec les médias. En figures publiques c'est dur car ils sont tous morts : Coluche, Sankara, l'Abbé Pierre... c'est dur car on vit dans une époque aseptisée comme les artistes. Le seul mouvement auquel je m'identifie et dans lequel j'ai confiance c'est le mouvement Zapatiste.
Tu dis "échappe-toi de toi même", comment fait-on ?
On ne nous a jamais appris à creuser en nous, pourtant c'est infini et sans limite
