C'est peu de temps après avoir assisté à leur concert dans le cadre magnifique de La Cabane à Contis dans les Landes au mois d'août (coucher de soleil sur l'océan, bref vous voyez le tableau) que nous sommes allés à la rencontre du Booboo'zzz All Stars.
En effet, alors que nous avions beaucoup apprécié leur premier album Studio Reggae Bash (la grosse chronique ici), sorti en mars dernier chez Baco Records, nous voulions en savoir un peu plus sur les "covers" dont le Booboo'zzz All Stars est friand.
Le guitariste Jon Jon a donc accepté de répondre à nos questions.
Bonjour Booboo'zzz All Stars, merci de nous recevoir au nom de La Grosse Radio. Pour commencer, quelques réactions sur le show que vous venez de donner ?
Jon Jon : C'était un bonheur ! On vient de faire le concert avec le coucher de soleil, il y avait environ 33° à 20h. Beaucoup de monde était présent pour écouter notre musique dans ce climat génial. Toujours une bonne ambiance de toute façon à La Cabane !
C'était un peu particulier ce soir, puisque vous avez vous-mêmes chanté, alors que d'habitude vous pouvez être accompagnés de chanteurs ?
Jon Jon : Oui, en effet, on a retrouvé la formule band classique avec Oliver Smith aux claviers et au chant, Bubar à la basse, Nimal à la batterie, Wyman Low à la guitare lead et au chant et moi-même à la guitare rythmique et au chant. C'est une configuration qu'on défend cet été, sans les chanteurs il est vrai. On nous connaît effectivement sur les vidéos où on invite des chanteurs et où on propose plus un travail de backing band.
Votre prestation de ce soir s'inscrit-elle donc dans la continuité de ce que vous pouviez faire au Booboo'zzz Bar de Bordeaux ?
Jon Jon : Pas véritablement, en fait. Ce sont plus les vidéos que l'on sort régulièrement qui sont dans la prolongation de nos Reggae Bash au Booboo'zzz, d'où le concept de Studio Reggae Bash pour nos vidéos et que l'on a repris pour l'album.
Comment se passe le choix des chanteurs sur vos vidéos ?
Jon Jon : Ça dépend. Il y a des morceaux qui nous inspirent un chanteur en particulier et on va donc essayer de le contacter. Mais il peut arriver que le chanteur en question ne soit pas disponible ou qu'il refuse tout simplement l'invitation parce que le morceau ne lui convient pas. L'autre configuration est la suivante : on réfléchit au préalable avec un chanteur sur le morceau sur lequel on aimerait bien travailler. Chacun fait ses propositions puis tout le monde finit par trancher et valider un titre.
Malgré des influences nombreuses, y avait-il une ligne directrice sur votre album ?
Jon Jon : Non, pour la bonne et simple raison qu'on ne pensait pas faire un album de ces vidéos. On ne pensait même pas réaliser douze vidéos au départ ! C'est juste que la première a bien marché et on a donc décidé de poursuivre le concept et à la fin on en avait douze. En fait, l'intérêt du Booboo'zzz All Stars c'est qu'on aime vraiment écouter tous les styles de musique. On va apprécier n'importe quelle chanson, quelle soit pop, soul, rock ou reggae, à partir du moment où elle est bien composée. Et quand on en fait un reggae, ça ne peut que fonctionner puisque l'originale comporte une force de composition indéniable. Mais on ne se fixe pas de limites ou de directives quant à nos choix.
Qu'est-ce qui a poussé Baco Records à soutenir votre projet ?
Jon Jon : On connaît Mathieu de Baco Records depuis des années ; avec Danakil, il était à Music Action en même temps que moi avec les Jouby's. Aujourd'hui, Baco étant à Bordeaux et le Booboo'zzz All Stars également, lorsque Volodia a cherché un groupe pour tourner, Baco a naturellement pensé à nous. C'était un premier vrai travail avec eux et lorsqu'on leur a proposé notre album, ils ont accepté de le sortir.
Continuez-vous à backer Volodia ?
Jon Jon : Bien sûr. Je pense qu'on va encore tourner encore pendant un an avec son album Un Pied sur Terre. Ensuite, il y aura peut-être un album avec Phases Cachées, même si ce n'est pas la même configuration.
Y a t-il d'autres artistes que vous pourriez accompagner ?
Jon Jon : Des pistes existent, mais on n'en parlera pas (rires) ! En tout cas, on est ouvert à toute collaboration.
Vous continuez à publier des vidéos. Envisagez-vous de sortir un deuxième album ?
Jon Jon : En effet. Fin décembre, on aura douze vidéos, comme lors de la première session et on sortira donc un deuxième opus au mois de mars. Et toujours chez Baco Records.
Les vidéos sont enregistrées en live. Avez-vous retravaillé le son (mixage et/ou mastering particuliers) pour l'album ?
Jon Jon : Absolument pas, c'est le même audio, sauf qu'il n'est pas compressé puisque ce n'est pas une vidéo Youtube. Avec l'album, on se rend mieux compte du travail de mix et de mastering, mais il n'y a pas de retouche.
Vous avez produit quelques dubs de vos reprises, dont le "Clint Eastwood". Prévoyez-vous de sortir une déclinaison dub de votre album ?
Jon Jon : On y a pensé, mais ce ne serait pas forcément ce qu'il y a de plus vendeur pour un label. Mais on a du stock, on a par exemple une version dub de "The Worst" qu'on n'a pas encore dévoilée, mais qui est une bombe ! Cependant, on a déjà publié le "Venus As A Boy" de Björk ou le "It's Not Unusual" de Tom Jones. Cédric, notre bassiste, est passionné de dub analogique ; il a fait quelques remix dub, de la même manière que Fabrice, notre ingé son sur les vidéos qui, lui, a eu le temps de s'en occuper également. Mais maintenant, il est pris par d'autres projets. Malgré tout, c'est toujours d'actualité lorsqu'il y a le temps et l'envie. Peut-être qu'on les sortira un jour, pour l'instant c'est dans nos ordis !
Je suis originaire de Dijon, ville morte concernant le reggae. Bordeaux en particulier et le Sud-Ouest en général ont l'air beaucoup plus ouverts à ce genre musical. Pourquoi selon toi ?
Jon Jon : Tu me surprends à dire cela puisque j'aurais plus pensé le contraire. En effet, la plupart de nos dates avec Volodia se déroulent, peut-être pas à Dijon, mais dans l'Est ou le Nord-Est de la France. A Bordeaux, très rarement. D'autant plus qu'on ne recense pas trop de groupes de reggae à Bordeaux ; il y avait beaucoup plus de monde dans les années 2000. Il est vrai qu'on voit énormément de reggae sur la côte l'été, mais ce ne sont pas forcément des artistes du coin. Et il faut dire que les bars et le public sont en recherche de ça. C'est chaque été qu'on se rend compte que le reggae est bel et bien en vie.
Mais il n'y pas de scène reggae à proprement parler sur Bordeaux, comme cela pourrait être le cas à Saint-Etienne ou Tours ?
Jon Jon : Non, pas spécialement. Comme je te le disais, on trouvait une grosse scène dans les années 2000 avec des groupes comme Small Axe, Some Style Band, Niominka Bi, etc, ou le dub avec Improvisators Dub. Aujourd'hui, il y a Wyman Low & The Ravers, le Booboo'zzz All Stars et les labels Baco Records et Music Action.
Par contre, on observe un certain regain puisque Baco est justement établi à Bordeaux, de même que la moitié des membres de Danakil. Naâman vient également de s'y installer, Volodia va sûrement faire de même. Tout le monde arrive en fait (rires) ! Bordeaux est en train de se développer, intéresse de plus en plus de monde, et la scène reggae aussi.
Un dernier mot pour La Grosse Radio ?
Jon Jon : BIG UP La Grosse Radio ! C'était le Booboo'zzz All Stars à La Cabane ! On se dit à très vite !
BIG UP à vous aussi le Booboo'zzz All Stars ! Merci à vous de nous avoir accordé cette interview !
