Ousco – Mon Côté Reggae

Pochette album mon côté reggae - Ousco

Après nous avoir livré des pépites musicales  (Salif Keïta, Amadou et Mariam, Tata Pound,...) le Mali nous offre un nouveau joyau : Ousco.

Dès 1996, Ousco a formé avec Sam (le fils d'Amadou et Mariam), Muzzy et Donsky le groupe SMOD en mélangeant les styles musicaux : rap, folk et rock. Le troisième opus de ce groupe a été produit par Manu Chao.

Avec des sensibilités musicales proches d'Amadou et Mariam ou encore de Tiken Jah Fakoly (Ousco a d'ailleurs co écrit avec eux le titre "Politik Amagni" qui a été disque d'or) et après plus de 4 années de tournée avec SMOD, Ousco s'est tourné vers un projet solo où il révèle son côté reggae.

C'est donc à juste titre que le 24 novembre Ousco sortira son premier album intitulé Mon Côté Reggae sous le label Gum/Believe, promotionné en France chez IWelcom.

Et quelle réussite! Il nous livre un album sublime que tout amateur de reggae (africain) se doit de posséder. En effet tous les ingrédients qui concourent au succés de ce reggae sont réunis : percussions, guitare avec son traditionnel virant à la kora, des textes engagés, des chants en langue maternelle mais aussi en français et quelques mots en anglais.

 En tous cas, cet album tourne en boucle chez moi depuis que je le possède pour en faire cette chronique et merci Ousco car c'est un pur régal.

Ousco en tenue traditionnelle

 "Mama Cheick N'Diay" : une ligne percu omniprésente mais aussi des choeurs donnent toute la puissance à ce track qui ouvre cet album aux sonorités bien "reggae africain" et qui donne immédiatement l'envie de poursuivre l'écoute des autres titres.

"Consommer National" : après une intro très Chill c'est une douce et envoûtante mélodie qui nous remplit les oreilles dès les premières notes. Sur un thème qui peut avoir des relents nauséabonds en France, ici le "consommer national" prend tout son sens, loin d'un repli sur soi, Ousco lance un appel à favoriser les circuits courts et à faire vivre l'économie locale et malienne pour pouvoir s'élever économiquement et "sortir du trou". La chanson se termine par une rythmique qui évoque la traditionnelle kora.

"Qu'est-ce qu'il ne marche pas ?" : une chanson très entraînante qui sert à Ousco pour dénoncer la corruption, l'inaction et l'apathie des hommes politiques si ce n'est à s'enrichir personnellement mais aussi la lassitude du peuple à être mené en bateau. Côté musique ce morceau s'inscrit dans la lignée de l'album : percus et guitare africaine, une ligne basse bien présente, des choeurs et des cuivres qui viennent telle une cerise sur le gâteau. Le clip est à l'image du titre, régalez-vous :

"Mali" : les sons de la kora et le chanté en langue maternelle font de ce titre un bon morceau dans la tradition africaine du reggae. On retrouve un peu du Seyni et Yeliba ou des sonorités proches en tous cas.

"Zoum Zoum Zawé" : un titre où l'on voit clairement d'où le zouk tire son inspiration. Cuivres très présents, tempo rapide et refrain engageant composent ce titre. Je parie que ce morceau entraînera immanquablement un mouvement de tête de la part de n'importe quel auditeur et (avant deux écoutes de ce thune) un fredonnement du refrain "Zoum Zoum Zawé". La qualité des percus africaines finissent d'apporter le soleil à cette chanson qui n'en manquait pas.

"Sutura" : Ousco maîtrise son style, c'est "propre", "carré", "entraînant" bref du bon reggae ou plutôt du "bon gros reggae".

"Ma Jolie" : Avec un accompagnement qui évoque la kora mais aussi une grosse rythmique basse bien marquée ce titre est une très belle chanson d'amour, un des thèmes cher au reggae.

"Les Femmes" : sur un reggae plus électro dans ses tonalités, Ousco expose une véritable déclaration d'amour envers toutes les femmes. A croire qu'il avait anticipé l'actualité. Un bon son avec des solos de guitare électrique et un riddim batterie plus présent que sur les morceaux précédents, c'est une véritable réussite.

"Change de Façon" : cette chanson est la petite soeur de "Quitte le pouvoir" de Tiken Jah Fakoly. Ousco critique les travers du président malien et de sa politique. Les solos de guitare électrique et la section cuivre soulignent une basse bien présente sur tout le track.

Ousco press photo Iwelcom

"Fana Fana" : après une intro très douce et Chill à la guitare, le morceau s'électrise pour produire le même effet à l'écoute.

"CDEAO" : un morceau dans la pure tradition du reggae africain engagé. Des percus traditionnelles, une guitare aux sons proches de Staff Benda Bilili et surtout des textes qui dénoncent les ravages infligés à l'environnement et l'inaction de la CDEAO (Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest)

"Allah" : le dernier titre vient s'inclure dans la même lignée et vient conclure un album bien maîtrisé, de qualité et qui va tourner en boucle chez pas mal de personnes.

En tous cas chez moi "Mon Côté Reggae" semble avoir touché mon côté reggae. Avec un tel opus on attend avec impatience les "live" et le prochain album (prenons quand même le temps de savourer celui-ci).
Jah que c'est bon le reggae quand c'est joué avec autant d'enthousiasme, de sincérité et de talent! Big Up!!


Ousco - Mon Côté Reggae
Label : Gum/Believe
Sortie le 24/11/2017

Tracklist :
1- Mame Cheick N'Diay
2- Consommer National
3-Qu'est-ce qui ne marche pas ?
4- Mali
5- Zoum Zoum Zawé
6- Sutura
7- Ma jolie
8-  Les Femmes
9- Change de Façon
10- Fana Fana
11- CDEAO
12- Allah

©Photos : dossier presse IWelcom.

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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