Après Pablo Moses et Joe Pilgrim & The Ligerians en début d'année (le gros report ici), La Grosse Radio avait de nouveau rendez-vous pour un concert roots à La Tannerie de Bourg-en-Bresse. L'événement s'est déroulé le 26 novembre dernier et il offrait la même configuration : un groupe français en première partie, Mystical Faya, et des Jamaïcains en tête d'affiche, les légendaires Twinkle Brothers qu'on ne vous présente plus.
Autant dire que La Grosse Radio avait donc d'excellentes raisons d'être présente ce soir-là. Et même si les massives ne se sont pas déplacés en nombre, force est de constater qu'ils ont fait le plein de good vibes, tant la communion entre le public et les artistes fut réellement de mise.
C'est Mystical Faya qui a donc ouvert les hostilités. Que dire sur le groupe de Pontarlier que l'on n'ait déjà écrit ? On les a vus tellement de fois ces derniers temps entre le No Logo 2016 (voir ici), à Dole (voir ici) ou le Nomade Reggae Festival cet été (voir ici) qu'on a pratiquement déjà tout abordé lorsqu'ils se produisent sur scène. Une chose est sûre, c'est qu'il s'agissait d'une très bonne mise en bouche avant le concert des Twinkle Brothers. Et même si leur son puise aussi à la source du rock et de la soul, il n'empêche que les lignes de basse de Riké El Compressor ont bien préparé le terrain à celles de Dub Judah.
Pour rebondir sur le rock, on a justement l'impression que plus on voit Mystical Faya et plus ils se dirigent vers ce genre musical (en particulier sur "Close To Me" et "Sleeping Souls") surtout sous l'influence de Jo, guitariste et keupon de la bande. Bon, on vous rassure les Mystical Faya conservent tout de même une solide base reggae bien évidemment. Mais cette impression se trouvera confirmée d'une certaine manière dans une interview à retrouver très prochainement sur notre webzine.
En attendant, on se réjouit toujours autant de la petite touche jazzy apportée par le clavier sur "What A Shame" ou sur ses effets dub dans le puissant stepper "Go Away Satan". A propos de dub, on n'aura pas eu droit cette fois-ci à l'extended version sur "Sleeping Souls", résultat du remix dub opéré par l'ingénieur du son Néo (voir ici). Puis Mystical Faya finira son set, entre autres, par le ganja tune "Inna Mi Yard" avec un flow plus reggae/ragga de Mystic Loïc.
Place ensuite aux mythiques Twinkle Brothers. Après leur prestation cet été au No Logo (le gros report ici), ils se sont donc présentés devant les massives de La Tannerie pour un show plus confiné et plus intimiste. Mais l'envie, la motivation, les vibes et le sourire des frères Grant étaient exactement les mêmes qu'à Fraisans. On a même pu observer Norman rigoler avec un enfant en lui rappelant qu'il avait école le lendemain (on était en effet dimanche).
Là aussi, que dire d'un concert des Twinkle Brothers qui n'ait déjà été écrit ? Le son est léché, pointu et carré. Avec une section rythmique de grande classe, Barry Prince à la batterie et le Britannique Dub Judah à la basse, les Twinkle Brothers peuvent faire dérouler des riddims qui reposent sur des fondations inébranlables. Par conséquent, lorsque les deux plus grandes nations du reggae music sont réunies, vous êtes absolument certains que le show se déroulera sans accrocs.
Les Twinkle Brothers enchaînent donc leurs classiques les uns après les autres : on entendra notamment le célèbre "Jahoviah", l'excellent "Free Us" ou encore le très roots "Robot". Quelques pull-up seront bien sûr de mise comme sur "Repent" avant que la fratrie n'enchaîne sur "Generation Gap" gratifié d'un gros dub qui sera introduit par un "African styleeee" prononcé par Norman. L'Afrique est en effet la source même du reggae, on ne le dira jamais assez et les Twinkle Brothers sont là pour nous le rappeler.
Dès lors, après avoir chanté Zion dans "Enter Zion", ils n'omettront pas de dénoncer Babylone dans l'efficace "Babylon Is A Trap", morceau à mettre au crédit de Dub Judah que le bassiste se chargera justement d'interpréter avec sa voix aiguë si particulière, dans la lignée de celle d'un Cedric Myton quoique moins accentuée.
En guise de rappel (trop court selon nous, mais toujours la même histoire, l'heure c'est l'heure et les enfants avaient école le lendemain), les Twinkle Brothers replongeront dans un passé lointain avec leur tout premier titre, le ska "Somebody Please Help Me" de 1964, sur lequel d'ailleurs ils reviendront dans une interview que pourrez découvrir très bientôt.
BIG UP à tous les artistes présents ce soir-là !
BIG UP également à La Tannerie et à Julie !
Crédit photos : Live-i-Pix