Il y'a quelques jours, La Grosse Radio Reggae a pu s'entretenir avec la Néerlandaise Leah Rosier. Ce moment d'échange a été réalisé via internet et un célèbre réseau social
La belle est revenue en toute décontraction pour nous sur son parcours, son actualité récente avec la sortie de The Black Stars que nous vous chroniquions ici lors de sa sortie le 17 Novembre chez Black Star Foundation, entre autres choses que nous vous laissons découvrir.
Entretien Irie!!!
Bonjour Leah. Merci de nous accorder cet entretien pour La Grosse Radio Reggae. Beaucoup te connaissent, mais présente toi brièvement à nos lecteurs. Tu viens d'Amsterdam c'est çà?
Oui j'ai grandi à Amsterdam dans une famille musicale avec mes deux soeurs et mon frère. Ma mère joue du piano et mon père de la guitare. Quand j'étais adolescente, à 17 ans, j'ai commencé à voyager dans le monde entier en tant que mannequin et j'ai aussi commencé parallèlement à enregistrer ma propre musique.Aujourd'hui c'est en qualité de grande fan de reggae que je réalise mon rêve: chanter et voyager dans le monde.
Comment passe t-on du mannequinat au reggae music?
Sans aucun problème. Etre mannequin était juste le travail pour lequel j'étais payée. Le reggae a toujours été présent dans ma vie. C'est lui qui m'aide à me sentir forte et Irie.
Le déclic s'est produit lors d'un shooting photo en Jamaïque. Raconte-nous ton histoire d'amour pour ce pays.
La Jamaïque c'est magique! Cela fait déjà trois fois que je m'y rends et j'y retourne bientôt. Avoir sillonné le monde m'a permis de découvrir de nombreux paysages. Mais de tous, celui de l'île est mon préféré. J'aime leurs cotumes et leurs cultures, la musique bien sur, mais aussi la cuisine, les beaux panoramas, les fêtes en plein air et l'herbe locale...
J'ai enregistré deux, non trois titres là-bas. C'était une expérience incroyable.
En 2010, tu croises la route de Marlon Asher, qui va influencer ta vie. Parle-nous de cette rencontre.
J'étais une grande fan de Marlon Asher et de son titre phare "Ganja Farmer". Puis j'ai enregistré une chanson sur ce riddim, que je lui ai envoyée, lui disant aussi que j'aimais beaucoup son travail et que j'étais dans la musique aussi. Ensuite il m'a répondu très vite et de manière positive, me demandant si nous pouvions faire un titre en commun. Je travaillais encore à l'époque sur une interprétation du Kingdom Riddim et celui-ci que je décide de lui envoyer, avec mes textes. En l'espace de quelques semaines il m'a envoyé sa partie chantée. J'étais super heureuse. Quelques mois plus tard, il était de passage à Amsterdam dans le cadre de sa tournée.
C'est aussi à ce moment que je me suis connectée à la Black Star Foundation, que j'avais contactée au préalable pour apporter mon aide sur cette tournée. Une collaboration solide qui m'a permis de sortir The Black Stars Tracks.
En 2012, tu sors ton premier album High Paw sur ton propre label Likkle Green. Tu peux revenir pour nous sur cette aventure?
En 2012, j'avais déjà enregistré plusieurs chansons sur des riddims venus du monde entier. Les gens me demandaient si j'avais un album. Alors je me suis dis: pourquoi ne pas en faire un avec les titres que je possède déjà? Pour sortir mon album, il me fallait un label et c'est donc ainsi que j'ai crée Likkle Green. Jusqu'à présent j'y ai sorti un album et deux singles, mais j'espère en faire plus dans le futur. J'ai beaucoup appris en réalisant mon premier album toute seule, et cela m'a été bénéfique car j'ai pu rencontrer d'autres producteurs et musiciens. Je n'ai plus à travailler seule désormais.
Par la suite, tu enchaînes les festivals et les grandes dates comme en Jamaïque où tu partages la scène avec Yellowman. C'était un rêve éveillé pour toi non?
Oui bien sur. J'ai vécu ce moment comme un instant privilégié avec l'artiste. Dès le soir de mon arrivée, Yellowman m'a invitée sur scène, en bord de mer. Des vibes magnifiques. L'artiste est super sympathique, un homme fort à l'esprit positif, malgré le fait qu'il ait été abandonné par ses parents tout jeune parce qu'il était albinos.
Sur Only Irie Vibes, ton précédent album, tu étais accompagnée du backing band français Rise & Shine. Pourquoi ce choix en particulier?
Il y a quelques années, le groupe français me contacte afin de savoir si je pouvais, et si je voulais bien poser ma voix sur un de leur riddim. Par la suite, nous avons décidé de continuer ensemble. Il y a une bonne connexion entre eux et moi, du coup nous continuons à travailler ensemble sur quelques dates comme celle du 24 Mars prochain au festival Mars Attack à Marchaux dans le département du Doubs. J'aime jouer en France, les musiciens sont plus dévoués et le public est plus fou.
Sur ton dernier album, certains riddims sont de Asher-E et d'autres du Firehouse Crew. Tu as composé tous les textes?
J'ai écrit toutes les chansons de cet album sauf "Babylon Burning" composé par Michael Hollingsworth. En temps normal je ne chante que mes propres textes mais j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce titre.
Nous avons dit dans la chronique que c'était l'album de la maturité. Tu es d'accord avec çà?
C'est vrai que ces dernières années ma vie n'a pas toujours été facile. Certaines expériences malheureuses m'ont plongée dans une dépression récurrente. Plus que jamais j'ai essayé de me tourner vers l'écriture, le chant et la musique pour me soigner. Déçue par les gens, j'ai décidé d'écrire "No Puppets". J'ai cru avoir été maudite et quand j'ai réalisé que je ne l'étais pas j'ai écrit "Not Cursed". "Smile High Vibes" parle de l'attitude que j'essaie d'avoir, de rester positive et de manifester mes désirs. J'ai découvert que tout est temporaire, que seul l'amour universel durera pour toujours, alors j'ai écrit "Let Love". Je chante aussi sur la ganja, parce que je travaille dans un coffeeshop et que je l'aime...
Tu parles du titre "Make It Burn" qui est aussi ton premier clip. C'est important pour toi de garder une activité parallèle à la musique?
Oui en partie parce que j'ai besoin d'argent et aussi parce que cela me donne l'inspiration de voir autant de gens différents, qui sont plus ouverts d'esprit que ceux que l'on peut croiser dans les magasins dits "normaux". J'aime vraiment le cannabis aussi, c'est une plante médicinale magique. Une partie de ma mission est d'aider à normaliser la ganja partout dans le monde.
Sur le titre "Smile High Vibes" tu amènes une touche rock en prenant toi-même la guitare. Une histoire particulière avec cet instrument?
Oui je jouais de la guitare depuis longtemps et j'avais vraiment envie d'intégrer çà sur ce titre. A l'avenir, j'aimerais bien en mettre plus et en jouer aussi pendant mes concerts. Cet instrument me donne le sourire qui est la force de tout à chacun. Sourire c'est guérir. La gentillesse n'est pas une faiblesse.
Dans cet album, tu défends des valeurs comme l'amour ou l'unité. Des engagements auxquels tu tiens?
Tout est question d'amour et de gratitude. Ce sont les fréquences les plus élevées dans ce monde vibratoire. Quand je ressens de l'amour, souriant et reconnaissant, que je me sens bien, je peux manifester tout ce que je désire. Mes pensées deviennent réelles. Pour moi, le chant et la musique sont les meilleurs moyens de rester dans la bonne vibe. Only Irie Vibes....Smile Vibe High!!!
Sur cet album, tu reprends aussi plusieurs titres sortis sur différents riddims. Pourquoi ce choix?
Tout simplement parce ce sont mes chansons, des coups de coeur que j'ai souhaité introduire dans ce dernier album. Ces titres marquent aussi le début de l'aventure avec Black Star Foundation. Ce sont aussi des morceaux qui ont marqué ma vie ces quatre dernières années.
Quels sont tes projets pour 2018? Aura t-on la chance de te voir en France?
Oui j'espère bien! Je suis actuellement à la recherche d'un booker et de dates pour me produire en France. Ce n'est pas chose facile mais avec mon nouvel album je me donne plus de chances d'en trouver. Je suis confiante. Je dois penser positivement. Mais avant tout çà, je pars pendant un mois en Jamaïque courant Janvier. Je suis trop heureuse.
Avant de nous quitter, tu aurais un dernier mot pour La Grosse Radio Reggae?
Big Love & Respect! Restez Irie!
Merci à Leah Rosier pour sa disponibilité et sa gentillesse.
Merci à Jérôme de Irie Ites pour cette rencontre.