Quelques heures avant qu'ils ne foulent la scène de La Tannerie à Bourg-en-Bresse (le gros report ici), nous sommes allés à la rencontre des quatre artistes qui composent le United Tour : Daddy Mory, Tiwony, Straika D ainsi que le selecta qui les backait, DJ Kaprisson.
C'est donc une interview exclusive que vous allez pouvoir découvrir. Face à un tel line-up, il nous semblait en effet logique d'interroger ensemble ces trois singjays représentatifs du reggae/dancehall français.
Ils reviennent sur la genèse du projet United Tour, mais aussi sur le single "La Dette", sorti récemment (voir ici). Nous en avons également profité pour leur poser quelques questions sur leurs albums respectifs.
Bonjour à tous, merci de nous recevoir au nom de La Grosse Radio. Pourquoi avoir décidé de vous réunir pour ce projet United Tour ?
Daddy Mory : C'est avant tout un projet qui nous tenait à cœur et qu'on voulait mettre en place depuis longtemps. Si on avait pu, on l'aurait fait avec d'autres collègues, puisqu'on est une grande famille ; mais là, il se trouve que c'est un premier jet, donc on a décidé de commencer à trois. Ça fait beaucoup de temps qu'on se connaît, plus de 20 ans. Nous sommes à la fois collègues de travail et collègues de la vie. Ça fait donc plaisir de partir dans une aventure comme celle-là avec Tiwony et Straika D, qui sont deux frères pour moi.
Tiwony : En effet, le but est également de montrer qu'on est capable de monter ce type de plateau à la même échelle que des artistes internationaux, puisqu'il existe un vrai vivier de reggae/dancehall francophone. Mais malheureusement, on trouve que cela manque beaucoup. On adresse donc un BIG UP à Otaké Productions pour l'initiative et qui a décidé de nous réunir. C'est quelque chose qu'on essaye de stimuler afin de montrer que c'est possible et surtout de faire en sorte que d'autres promoteurs soient intéressés pour proposer des plateaux ou des festivals dans ce genre.
Daddy Mory : Tout à fait. Il y a vrai vivier en France, pour reprendre les termes de Tiwony. On a à la fois des artistes qui ont des classiques ou d'autres qui viennent d'émerger. On a toutes sortes de reggae en France, on peut donc se permettre d'avoir des projets comme le United Tour.
Vous avez déjà tous fait des morceaux en commun. Le projet United Tour est-il la concrétisation live de ce que vous avez pu faire sur disque ?
Daddy Mory : Bien sûr. On a tous plus ou moins déjà joué ensemble, que ce soit en sound ou en festival, etc. Ce soir cependant, on ne joue pas avec les musiciens mais avec DJ Kaprisson, un selecta reconnu de Martinique, c'est donc l'occasion de montrer cette facette-là de nous, puisque nous venons tous des sound systems.
Alors justement, DJ Kaprisson a composé le riddim de "La Dette" sorti récemment. Pouvez-vous revenir sur la genèse de ce morceau ?
Tiwony : C'est un sujet qui revient depuis des années et des années. Les pères fondateurs ou bien les grands leaders de l'Afrique se sont toujours battus pour se délester de toute cette dette et de ce poids que l'Occident entretient jusqu'à aujourd'hui. Nous parlons également du franc CFA qui est un véritable asservissement pour certains pays africains et qui les empêche d'être autonomes en matière monétaire et économique. Daddy Mory l'avait déjà évoqué dans une chanson et moi aussi. On a tous déjà plus ou moins abordé le sujet et vu que le problème persiste, nous persistons également à travers nos lyrics. On essaye de trouver des solutions mais aussi d'alerter les gens qui suivent, sachant qu'on devient des médias à travers ce qu'on véhicule et ce dont on témoigne dans nos chansons. En tant qu'artistes militants, on contribue à notre niveau dans ce combat.
Daddy Mory : On fait du reggae surtout. Si Bob Marley était vivant, je pense qu'il aurait fait un morceau contre cette forme d'injustice. Il se sentait vraiment impliqué par ce qu'il se passait en Afrique, il a notamment fait un morceau pour le Zimbabwe lorsqu'il a pris son indépendance.
Il a d'ailleurs joué au Zimbabwe...
Tiwony : En effet, et par ses propres moyens en ramenant son matériel, c'est important de la rappeler. Il a contribué à faire bouger les choses, il a chanté "Africa Unite". Pour que cette unité africaine se réalise, il faut que tous ces problèmes trouvent une solution et cela passe justement par l'éradication du franc CFA. Il faut également que nos compatriotes de la diaspora antillaise puissent se reconnaître en tant qu'Africains, puisqu'il y a aussi ce problème auquel nous faisons face, vu que nous sommes entre deux eaux. Daddy Mory et moi sommes "métis afro-antillais", même si ces termes me gênent un peu. On a souvent été confrontés aux Antilles à un rejet ou à un déni de cette appartenance à cette identité africaine qui est plus vue comme une tare ou un souvenir d'une souffrance. Par conséquent, beaucoup de nos compatriotes sont malheureusement déconnectés et on est donc là pour faire ce rappel et raviver un passé plus glorieux ou faire part de choses qui font partie du quotidien comme des aspects culturels tels que la musique ou les traditions culinaires. C'est une manière de rétablir cette connexion et on essaye d'apporter notre pierre à l'édifice à travers nos témoignages, nos chansons, nos voyages, etc, afin de nous libérer de cet esclavage mental, puisque ça passe déjà par là.
Il s'agit aussi de perpétuer ce que nos grands frères nous ont légué, sachant que nous n'inventons rien. Bob Marley, Jacob Miller, Dennis Brown, Luciano, tous ces artistes qui chantent le reggae music ont toujours véhiculé ce genre de messages. On a donc pris cela à bras-le-corps et on poursuit ce combat dans notre contexte.
A ce propos, Daddy Mory tu déclarais dans le documentaire Bleu Blanc Roots (voir ici), "Le reggae, c'est la musique où les gens expriment les choses franchement et crûment"...
Daddy Mory : Tout à fait et Bob Marley nous l'a démontré, même s'il n'y a pas que lui. Bob Marley était le plus médiatisé, mais on trouvait des artistes plus virulents à cette époque. Peter Tosh n'avait pas sa langue dans sa poche par exemple. Et puis il faut dire, que je suis né en octobre, je suis un scorpion, je ne suis donc pas facile à vivre (rires). Ça fait partie de mon tempérament. Quand j'étais plus jeune, j'ai débuté par le hip-hop, je regardais l'émission H.I.P. H.O.P. Tout le monde faisait du break. C'est lorsque je suis parti à Londres que j'ai découvert le reggae et les rasta, même si mon grand frère était déjà rasta. Automatiquement, j'ai donc senti que ma vraie place était là, ça s'est fait naturellement. Lorsque tu es dans le reggae, tu te dois de dénoncer et de prendre position, tu ne peux pas jouer sur différents tableaux.
Revenons au morceau "La Dette". DJ Kaprisson, comment s'est passée la création du riddim ?
DJ Kaprisson : J'ai travaillé ça en Martinique avec un grand cousin à moi, celui qui m'a mis dans la musique il y a plus de 25 ans. Il s'est acheté une tablette et je lui ai montré comment faire des petites compos via GarageBand. Il a commencé par créer une ligne de basse, il me l'a fait écouter et je lui ai dit : "Ça c'est bad !". On l'a ramené au studio et on a donc construit un riddim à partir de ce squelette ; on a fait des arrangements et ça a donné ce truc un peu bizarre (rires) qui mêle reggae, trap, dubstep, etc... avec quelques effets DJ.
Daddy Mory : C'est du dubstep martiniquais (rires).
Tiwony et Straika D, vos albums (pochettes, noms,...) contiennent beaucoup de références au feu. En quoi ce symbole est-il important à vos yeux ?
Tiwony : C'est source de vie. On parle de tous les éléments, bien sûr le feu, mais aussi l'eau, l'air et la terre. Le feu peut être purifiant mais il peut également être une manière d'extérioriser ce qu'on ressent : ce qu'on partage entre nous serait un feu constructif. Et le feu c'est bien évidemment la lumière ; on la voit comme une manifestation du divin. On l'appelle Rastafari, d'autres le nomment Allah, mais c'est cette lumière-là qui nous guide et nous inspire. C'est important de mettre cela en avant, puisque nous sommes conscients que nous sommes des "soldats" de cette lumière qui nous vivifie en permanence et que l'on diffuse à travers ce feu que sont notre musique et nos textes ainsi que notre manière d'être au quotidien, notre livity.
Est-ce un bon endroit pour tourner des clips La Réunion ?
Straika D : Ça c'est chez moi ! (rires) C'est normal de montrer chez moi comment c'est beau ! (rires) Après, il faut quand même avouer qu'il y a de quoi faire question paysages (rivières, montagnes...). Mais je ne suis pas tellement objectif, puisque je viens de là-bas, il faudrait demander à mes collègues. En tout cas, c'est très vivifiant et c'est ce qu'on essaye de retranscrire à travers les clips ; pour revenir à la lumière, on ne veut pas produire de clips inspirés par une "darkness". Il faut que cela soit agréable non seulement pour l'œil mais aussi pour l'esprit ; une nourriture de l'esprit en quelque sorte.
Tiwony : Bob Marley disait : "Partout où tu te sens bien dans ta tête, tu te sens chez toi". La Réunion fait partie de ces lieux. J'aime beaucoup m'y rendre. Et c'est vrai que c'est un bel endroit pour tourner des clips. Quand tu vas à Mafate, tu marches trois heures et tu arrives au paradis. Tu vois des gens qui vivent en communauté et qui se nourrissent des fruits du verger. C'est là que j'ai eu l'occasion de clipper "Ma Colline" et "Air Pur", c'était l'endroit idéal. J'aurais pu le faire en Guadeloupe ou en Martinique, mais c'était à La Réunion. La Réunion est une synthèse entre plusieurs îles et Mama Africa. Tu y trouves un peu de la Martinique pour l'aspect montagneux, un peu de la Guadeloupe pour les plages, les belles fleurs et les jolies dames. Et il y a ce côté Afrique pour la population et la nourriture. C'est très cosmopolite finalement. Sans oublier tous les microclimats, des fois tu as l'impression d'être en Savoie avec la neige, puis en Guadeloupe ou en Afrique avec le soleil.
Daddy Mory : La Réunion est l'exemple même que la métropole devrait prendre. C'est incroyable de voir que toutes les religions vivent en harmonie là-bas : tu peux avoir un temple hindou, une mosquée juste à côté et une église pas loin et chacun célèbre les fêtes de l'autre. Il n'y a aucun problème.
Tiwony : C'est vrai que les gens sont toujours heureux. Les faits divers ne sont pas aussi fréquents qu'en Guadeloupe ou en Martinique. Il y a toujours des crimes forcément, mais c'est à une échelle beaucoup moindre que dans les Antilles. Les mœurs sont plus posées. C'est bien qu'on puisse avoir cette connexion avec La Réunion, d'autant plus que ça amplifie notre métissage.
Tiwony, le morceau "Dread" (voir ici) est-il un hommage à Ronnie Davis ?
Tiwony : On a fait le morceau avant qu'il ne nous quitte, on n'avait donc pas forcément calculé cela en terme d'hommage. Mais on voulait déjà l'honorer de son vivant et pour cela on a notre scientifique musical, Cisko, qui connaît tous les classiques et qui ressort tous les vestiges. C'est dans cet esprit-là qu'on a fait le morceau. Et du fait qu'il s'appelle Ronnie et moi aussi, à la base, c'était plus une "Ronnie connection" (rires). On a réussi à mettre plusieurs styles dans ce morceau : du pur roots avec le sample, une vibe hip-hop boom-bap puis du dubstep et du dancehall hardcore. On est content du résultat et des retours, même à une échelle internationale. On a tourné le clip en Jamaïque grâce à All Eyez On It et tout le monde nous a donné de la force que ce soit à Downtown Kingston ou à St Elizabeth.
Entretemps, on a fait les titres "Protect Me" (voir ici) puis "La Dette" et d'autres choses vont arriver.
"La Dette" sera-t-il sur un album ?
Tiwony : On verra. Prenez déjà le single (rires) ! On aime bien que les morceaux prospèrent, donc logiquement on le retrouvera sur un album, sur celui de Daddy Mory ou sur le mien ou sur les deux. Ce qui est sûr, c'est qu'il va continuer à vivre, puisqu'on ne fait pas de morceaux juste pour le moment, on fait en sorte qu'ils soient intemporels. Quand on regarde les titres qu'on a faits avec Féfé ou Straika D ou ceux de Raggasonic, ils restent d'actualité. L'idée est de construire des repères sociaux, identitaires et culturels et pas uniquement musicaux.
Daddy Mory : On essaye de conserver la culture première du reggae. Pour commencer, je considère que chaque descendant d'esclave est mon frère, que ce soit un Jamaïcain, un Brésilien ou un Cubain. A Gorée, on t'explique que lorsque les esclaves arrivaient là-bas, les familles étaient séparées : les hommes étaient envoyés aux Etats-Unis, les femmes au Brésil et les enfants aux Antilles. On peut donc avoir de la famille partout, la culture de chaque descendant d'esclave est, par conséquent, ma culture, qu'elle soit martiniquaise, guadeloupéenne, cubaine ou jamaïcaine. En Jamaïque, on trouve justement un village de descendants de nègres marrons qui parlent toujours leur dialecte, aujourd'hui disparu en Afrique. Je m'imprègne donc de tout cela, ainsi que de la culture d'autres pays, puisqu'il y a du bon partout. C'est ce que j'essaye de faire à travers tous mes voyages. J'aimerais bien aller en Asie et notamment au Japon.
Vous avez également travaillé avec Nuttea. Tiwony, on te retrouve avec lui sur "Plus qu'ils ne veulent" (voir ici) composé par Manudigital. Qu'adviendra-t-il de ce single ?
Tiwony : C'est un morceau qui fait partie d'une série produite par mon label 7Seals Records. Ce one riddim, intitulé Forward In The Arena, sortira au mois d'avril. Ça annonce une série très lourde qui fera plaisir aux connaisseurs. On est content de cette collaboration avec Manudigital. Quant à Nuttea, c'est notre grand frère qui nous a beaucoup inspiré ; c'est donc toujours un honneur de pouvoir travailler avec lui et de partager son expérience avec la nôtre.
Daddy Mory, tu as repris un de ses morceaux sur ton album Travail d'Artiste avec "Ici C'est Paris". Est-ce un hommage que tu as voulu lui rendre ?
Daddy Mory : Bien sûr. Ce morceau est pour moi LE classique de Nuttea que j'écoute tous les jours, même encore aujourd'hui. Beaucoup de gens ont découvert Nuttea à partir de "Pum Pum Short", alors qu'il est là depuis la fin des années quatre-vingt. "Paris By Night", comme d'autres tunes, faisaient partie des lyrics qu'il chantait en sound, c'était un hit de sound system. Je me suis fait plaisir et je lui ai rendu hommage de la même manière que Tiwony avec Ronnie Davis. J'aime rendre hommage aux artistes de leur vivant. Nuttea est un homme que je respecte énormément et même bien avant que je le connaisse lorsque j'étais dans le public et que je le regardais toaster. Et par le biais de la musique j'ai réussi à le rencontrer et aujourd'hui c'est mon re-frè. Respect Nuttea everytime !
Straika D, on a pu te voir en freestyle sur OKLM Radio. Pourquoi avoir choisi OKLM ?
Straika D : J'étais tout simplement en promo pour mon dernier album. Mais je ne vois pas où est le problème (rires).
Aucun problème, ce que je veux dire par là, c'est que le reggae est aujourd'hui majoritairement diffusé sur des webradios comme La Grosse Radio ou OKLM...
Straika D : Oui, tout à fait. L'avenir est en effet sur les webradios. C'est impossible aujourd'hui de distribuer des freestyles sur la bande FM. D'autant plus que quand tu vois les habitudes des gens, ils regardent de moins en moins la télé. Tout le monde est à fond sur les séries, c'est un autre mode de consommation, autant des images que du son. Il existe des milliers de webradios et tu peux écouter le son que tu veux, tu peux faire des découvertes. Moi-même en tant qu'ancien animateur radio, je trouve que c'est génial. Et je suis persuadé que les webradios seront bientôt plus populaires que la FM.
OKLM est avant tout portée sur le hip-hop. As-tu pu élargir ton public grâce à ce freestyle ?
Straika D : Je n'ai pas cherché à savoir ce que ça allait m'amener. Mon album s'appelle Cœur de Feu, il fait référence au soleil. Il s'agit avant tout d'une distribution de good vibes. A ce moment-là j'étais sur OKLM, aujourd'hui, je suis à Bourg-en-Bresse, je peux être partout pour apporter ces good vibes. Je veux simplement qu'on me dise que ma musique fait du bien et là je suis content !
Vous vous êtes rendus en Ethiopie. Qu'avez retenu de ce voyage ?
Tiwony : En tant que rasta, c'est forcément l'endroit où on rêve d'aller. On a eu l'opportunité de nous y rendre une première fois par l'intermédiaire d'un frère rasta marié à un Française et très connecté sur le reggae francophone. Il nous a fait venir avec Straika D, Féfé et quelques musiciens. Mais il me semble qu'avant cela, on avait dû y aller sur un coup de tête depuis l'Ouganda juste histoire de voir.
Mais c'est quelque chose difficilement descriptible avec des mots. Les morceaux de Bob Marley ou de Capleton que tu as l'habitude d'entendre en Europe ou aux Antilles, ils prennent immédiatement une autre dimension lorsque tu les écoutes en Ethiopie. Tu es un peu comme un petit gamin qui découvre les choses. On a pu aller dans la communauté rasta de Shashamané et dernièrement j'étais à Lalibela. Tout cela te permet de te conforter dans ta foi. On a toujours eu l'Ethiopie dans nos inspirations et dans nos aspirations, ça nous stimule donc dans notre démarche depuis le début de notre carrière. Il faut y aller !
Vous avez chacun participé à un morceau pour la Génération H. Qu'avez-vous à dire sur ce mouvement ?
Tiwony : On salue l'initiative d'Alexandre Grondeau. Au-delà du thème de la ganja, c'est surtout une autre manière de fédérer et de ramener une unité. Pas mal de gens se reconnaissent autour du mouvement rasta, d'autres s'identifient à la Génération H et finalement ça grossit les effectifs et cette armée de militants. Tous ces gens ont l'esprit éveillé, cela crée une fréquence et on est tous connecté sur cette même fréquence, qu'il s'agisse des artistes, du public, des gens qui nous écoutent ou qui militent.
BIG UP Tiwony, Straika D, Daddy Mory et DJ Kaprisson ! Merci de nous avoir accordé cet entretien !
BIG UP également à Otaké Productions ainsi qu'à Julie pour avoir organisé cette rencontre !
Crédit photos : Live-i-Pix