Nous vous l'avions annoncé, la saison des festivals arrive à grands pas. En Belgique, elle a débuté ces 13 et 14 avril à Tournai avec la 6ème édition de La Smala festival.
L'année dernière, nous sommes revenus avec un report et plein de bons souvenirs. Cette année, le festival se déroulait sur deux jours. Le vendredi soir était dédié à la scène locale. Nous n'avons malheureusement pas pu y assister, par contre nous étions aux premières heures devant l'entrée du festival pour ne rien rater de la seconde journée.
A 15h, les premiers festivaliers entraient sur le site de l'Esplanade de l'Europe. Au fond, sous la tente de la Smalaravane, Jahwed Family, soundsystem belge composé de Rachid Selecta et de Nerlock Ki La, jouait déjà des big tunes sur la sono de 4 U Night Soundsystem.
Nous y avons entendu du Alpha Blondy, du Tiken Jah Fakoly, "Small World" et "Jah Jah City" de Capleton, du TOK, Protoje, Beenie Man, Sean Paul, Cutty Ranks, Busy Signal, Desmond Dekker, Tarrus Riley avec "Gimmie Likkle One Drop", "Worldwide Connection" de Ward21, "Nuttin Nuh Go So" de Notch, ainsi que quelques dubplates de Uman, Straika D, Général Levy et bien d'autres.
Les festivaliers ont debuté la journée calmement en chillant assis dans l'herbe autour de la Smalaravanne et en profitant du soleil.
Comme l'année dernière, le fan de reggae music présent pouvait profiter du bon son de 15h à 2h30 sans interruption.
Une fois le set de Jahwed Family terminé, 4 U Night prit le relai. Rappelez-vous, le Soundsystem lillois avait déjà le contrôle de la Smalaravane l'an dernier. Cette année, ils se sont déplacés avec deux scoops de moins mais les ont placés cette fois-ci en trois stacks.
Ils ont commencé leur selection vinyl par des sons bien roots comme "Jah Jah Jahovah" de Ronnie Davis, "Long Time Ago" de Johnny Cool et leurs versions Dub. Ils ont joué "Hard Times" de Pablo Gad, "Sheep to Shephard" de JAMO ou encore "Thanks & Praises" de Frankie Paul.
4 U Night, ce sont des selecteurs/opérateurs mais également un Mc's du nom de Kalaye Chnikov. L'artiste nous a chanté quelques morceaux provenant probablement de la mixtape Kalaye le boucher sortie il y a une dizaine d'années et/ou de l'album sur lequel il est en train de travailler.
Ils nous ont ensuite joué quelques morceaux comme "Original Rastaman" de Vibronics et "Skawars" de Méditative & Leroy Horns avant de relaisser le micro à Kalaye qui nous a chanté et fait chanter "Au près de mon sound", lors duquel des images ont été tournées pour un futur clip que nous n'hésiterons pas à vous présenter dès qu'il sortira.
Comme l'année dernière, Irie Nation était là lui aussi. Il jouait jusqu'à 22h mais nous n'avons pas pu l'écouter longtemps car à 20h débutait le show de Straika D, Tiwony et Daddy Mory sur la main stage.
Nous avons quand même pu l'entendre jouer des titres comme "Blood Money" de Protoje, "Vigilant" de Randy Valentine, "Nail Pon Cross" de Damian Marley, "Roun Yah" de Pressure Busspipe, "Nah Sell Out" et "Leave it alone" de Burro Banton, "Soundsystem" de Dreadsquad & Blackout JA, "Haffi Bun" de Dub All Sense & Mr Williamz, "Bad Boy Stepping" de Ranking Joe, des tunes de Dub Invaders, Ackboo, Mr Aya, Biga Ranx, des dubplates de Daddy Mory,... une mad selection !
L'heure de se rendre à la main stage approchait quand la pluie commença à tomber. Les festivaliers se précipitaient sous les deux chapiteaux pendant que Straika D réalisait les sound checks.
Dj Kaprisson nous a joué quelques brefs morceaux avant d'acceuillir le premier artiste, Straika D.
Il commença son concert par le titre "Ganja Maria", titre réalisé pour le tome 3 du roman Génération H. Le titre a été suivi de "Hold Up" pour bien chauffer la salle, et nous avons évidemment levé les mains en l'air.
Nous avons eu droit à trois titres de son nouvel album Coeur de feu: "Cratère", "Nos rêves" et "Ca vaut de l'or" et le public chantait chacune d'elles avec lui.
Il a fait éteindre les lumières pour nous faire une big démonstration de fast style avant d'enchaîner avec le titre "Telephone", puis "Sans l'amour", titre issu de l'album Free DOM.
Un "Pliiiiiiiis Diféééééé" nous annonçait l'arrivée de Tiwony. Chaque artiste ayant déjà travaillé l'un avec l'autre, un featuring pouvait faire la transition entre leurs passages. Ils nous ont donc chanté ensemble "Faut qu'on soit fort", titre qu'ils interprètent à l'origine avec Féfé Typical.
Straika D a quitté la scène pendant que Tiwony enchaînait avec "L'union fait la force" et "Mon Continent" de l'album Cité Soleil, "Priyé Jah" de l'album Fly puis le titre éponyme de l'album Roots Rebel.
Il nous a "Big Up" avec le titre du même nom avant de chanter "La Panacée", titre issu également de l'une des compils offertes aux lecteurs du roman Génération H.
On a eu les derniers singles en date, "Dread" et "Protect Me", avant de faire monter la température encore d'un cran avec "Ils veulent du Faya".
Il a terminé plus calmement avec la superbe "Ma Colline" avant d'accueillir sur scène Daddy Mory pour le titre plus qu'engagé "La Dette", sorti cette année. "Tooooo Raaaaaas !"
Daddy Mory nous a présenté son nouvel album Travail d'artiste avec les titres "Deux Chemins", "Roots Reality & Culture" et "Parti Trop Tôt", mais aussi des titres plus anciens comme "Seigneur de Guerre", "Kisdé 2", "Dancehall Time", "Atomic Dogz", ou encore "Légalisez La Ganja" et "J'entends Parler" de Raggasonic.
Une grosse ambiance dancehall avec de nombreux fast style, medley et pull up, il a mis le
feu !
Le show s'est terminé en apothéose par une grosse session freestyle des trois artistes en même temps.
Tout de suite après, à la Smalaravane, Selecta Antwan du Terminal Sound commençait son set d'introduction avant d'acceuillir Volodia et Scars derrière les platines. Il nous a joué "Time", l'un des nouveaux sons de Charlie P avec de grosses basses bien lourdes. On a eu une dubplate d'Atomic Spliff avec la version soundsystem d'"A fond", du Raggasonic, des Dubplates de Big Red, du Jahneration, du Manudigital et Joseph Cotton, une dubplate de Ramsès du groupe Saï Saï, "Make It Bun Dem" de Damian Marley et Skrillex, grosse ambiance !
Volodia et Scars nous ont chanté des chansons à tour de rôle ou ensemble de leurs differents projets. Se sont succédés "Ready", "Scars Kent", "Déterminé", "Mécanique", "Sac à Dos", "Laissez-nous passer", "Légalisez la ganja" de Raggasonic, "Mash Up Di Ting", "Donne-Moi", "Captain" avec un couplet de Scars pour remplacer Naaman, "Une Minute de Silence", "Merci", le dernier titre en date de Volodia "Réveille La Ville", "La Canopée", "Week-end" puis pour finir par "Reload" et "Vitamine R" du projet commun des deux artistes.
A nos yeux, le seul point négatif de ce festival était le choix de la tente de la Smalaravane, beaucoup plus petite que l'année dernière malgré son succès. Pas mal de personnes ont dû profiter du show de Volodia et Scars sous la pluie, et nous en faisions malheureusement partie.
Rendez-vous à minuit sous le chapiteau du Flow Parquet pour le concert de Manudigital.
Comme à son habitude, on retrouvait Manudigital fier et souriant devant ses nombreuses machines. Ils nous a joué quelques remix et dubplates à sa sauce digitale notamment de Buju Banton, Papa San, King Kong, Bounty Killer.
Comme prévu, il était accompagné de Bazil mais pas uniquement. Il nous a présenté Deemas J, Mc officiel qui va l'accompagner régulierement dans ses prochains lives. Les deux Mc's se sont relayés pour quelques freestyles avant de nous faire la surprise d'acceuillir Scars sur scène.
Comme nous vous l'avons déjà dit, on a beau voir souvent Manudigital par chez nous, chaque show est une surprise. Le live s'est conclu sur un big et bad freestyle avec, en plus de ces trois artistes, la venue de Straika D et Tiwony. C'était la folie !
Big Up à La Smala Festival, qui met en avant les soundsystems, là où la plupart des organisateurs privilégie le mainstream, les live bands et les shows à l'aspect parfois trop souvent rigide et prévisible. Big Up aux artistes qu'on ne voit pas assez par chez nous et qui se sont produits sur deux, voire toutes les scènes durant la soirée. Il nous faut plus de festivals comme celui-là !
Bien vite l'année prochaine !
