Devi Reed - Entretien Ragga Libre
Sorti le 4 mai Ragga Libre, le nouvel album de Devi Reed nous transporte en musique sur l’île de Cuba. Avec ses sonorités latinos, le chanteur nous amène un peu de soleil des Caraïbes avant le début de l’été. De passage sur Paris, l’occasion de le rencontrer ne pouvait pas nous échapper.
Retour sur cet entretien avec Devi Reed.
LGR -Tout d’abord, un grand merci de nous recevoir pour répondre à nos questions, c’est un immense honneur et un très grand plaisir de te rencontrer. Toute l’équipe de La Grosse Radio se joint à moi pour te faire un big up et te dire que l'on à tous aimé Ragga Libre.
LGR - Avec Essence of life, tu nous faisais découvrir ton univers hip.hop/soul/ragga, pour Ragga Libre, tu apportes en plus des sonorités cubaines, comment est née l'idée de faire cet album ?
Devi Reed – J’ai deux acolytes avec qui je travaille depuis longtemps qui sont Clément et Otaam. Ragga Libre, en fait, c’est parti un peu d’un délire à tous les trois ! En gros, Otaam, qui m’envoie souvent des instrus, m’a envoyé une instru avec des sonorités cubaines. J’ai trouvé ça intéressant et j’ai commencé à écrire dessus un texte un peu ragga, on a trouvé ça assez cool le mélange Ragga et son cubain. On l’a enregistré et commencé à jouer en live le morceau. La réaction du public nous a bluffés et on prenait beaucoup de plaisir à le jouer. De ce fait est venu se rajouter un deuxième puis un troisième morceau et au final, on s’est retrouvé avec 3 ou 4 morceaux à résonnance Latino.
Pour ce qui est de l’enregistrement, il s’avère que le mérite revient à Jérôme, mon manager.
Un soir, on lui fait écouter les morceaux, il est emballé et comme c’est quelqu’un qui, quand il a quelque chose en tête, il voit les choses en grand, il nous dit " Imaginez les gars, on part à Cuba et on enregistre carrément un album concept. On s’imprègne de la culture locale et on essaie de faire des featurings avec des artistes de là-bas ".
L’idée d’un album concept, nous a traversé l’esprit mais de là à partir à Cuba, on ne voyait pas les choses aussi grandes. Deux-trois semaines plus tard, Jérôme nous appelle pour nous dire que ça va se faire, qu’il va prendre les billets d’avion et que tout ça va s’organiser.
C’est vraiment parti d’une instru envoyée par Otaam et c’est aussi une culture qui m’a toujours parlé, la musique latino. Cuba, c’est un peu comme la Jamaïque, une île qui à elle seule exporte une musique dans le monde entier. C’est puissant, il n’y a que deux îles comme ça dans les Caraïbes qui ont une influence sur le monde entier, juste par leur musique, par leur histoire, ça m’a toujours parlé aussi.
LGR - As-tu d’autres facettes de ta personnalité à nous faire découvrir, d’ailleurs j’ai vu que tu avais été très touché par un voyage en Inde, ce voyage t’a-t-il inspiré musicalement ? As-tu fait des rencontres là-bas ?
Devi Reed - Oui, j’ai fait des rencontres effectivement, croisé quelques musiciens là-bas, après l’idée, c’est de ne pas me mettre de barrière sur ce que j’ai envie de faire, c’était l’idée aussi de me lancer en solo, c’était de dire, si j’ai envie de faire ça, je fais ça, s’il y ça qui me vient, je fais ça et de vraiment écouter tout ce qui sort de moi, mon inspiration sans me mettre trop de barrière et donc ce côté hip-hop/ragga/reggae, c’est juste quelque chose qui sort de moi.
Après l’idée c’est de garder une cohérence aussi, je ne vais pas faire un truc salsa, après un truc indien, après un truc chinois. Donc l’idée, c’est de garder une cohérence mais là, c’est vrai qu’à ce moment-là, il s’avère que mon beatmaker a amené un truc un peu cubain et on est parti sur ce délire-là. Après je ne pense pas que je vais faire un album concept sur la musique indienne, je vais quand même rester dans la couleur du projet qui est hip-hop/reggae.
Mais après justement avec ce projet solo, c’est d’être ouvert à tout, à toute rencontre, demain je peux faire un morceau, je peux voyager, je peux repartir en Inde, enregistrer un titre avec quelqu’un et je peux le faire parce que c’est mon nom d’artiste donc c’est ma couleur et c’est juste ce qui sort de moi. C’est encore différent quand c’est l’identité d’un groupe où vraiment il faut garder une couleur, comme avec les Banyans où l’on était 7, il faut que tout le monde s’y retrouve dans la couleur, dans ce que l’on joue, alors que quand c’est juste un chanteur, il faut juste te retrouver avec toi-même et une fois que tu t’es trouvé, là tu peux proposer quelque chose de cohérent
LGR - -Pour revenir sur Ragga Libre, comment s'est déroulée la rencontre avec Yisi Calibre et El Individuo avec qui tu partages les titres "Ragga Libre" et "Move and Smile" ? Est-ce des artistes que tu connaissais déjà ?
Devi Reed - Non, je ne les connaissais pas avant d’y aller. En gros avant de partir, on avait envie de faire des collaborations et on s’est vite rendu compte que ce n’était pas évident à Cuba si tu connais personne. On n’avait pas trop de pied à terre là-bas et donc j’ai commencé à chercher sur internet et je suis tombé sur un label qui s’appelle Guampara studio et sur leur site, il proposait différents artistes et je suis allé voir et j’ai vu que c’était reggae/hip-hop. Je me suis dit ça colle plutôt bien, Jérôme a donc envoyé un mail et puis après on a continué à avoir des échanges avec eux et moi j’ai vraiment eu un coup de cœur pour Yisi Calibre, j’aimais bien la manière dont elle rappait, j’aime bien son message, ce qu’elle dégage aussi et effectivement on n’a pas été déçu. Il y a eu un feeling très fort dès le début, elle est arrivée avec son petit et son mari, c’était trop mignon. On a passé beaucoup de temps ensemble, franchement en trois semaines on est devenu très proche, on se contacte tous les deux-trois jours.
Et pour El individuo, le rappeur, lui qui a un groupe qui s’appelle CON100CIA, pareil, au niveau du message, ça me parlait bien aussi. CON100CIA, c’est un groupe assez engagé à Cuba, ce qui n’est pas évident là-bas, c’est un super artiste aussi donc j’ai eu un coup de cœur sur ces deux-là. On m’a dit : " Ok, pas de souci, on peut organiser ça ". On s’est rencontré, il y a eu le feeling, les textes se sont écrits, tout le truc s’est créé après on a tourné les clips et tout s’est fait un peu naturellement et c’était ça l’idée.
LGR - Peux-tu nous parler de la collaboration avec Otaam et Clem, ton batteur et beatmaker/guitariste, qui t’accompagnent depuis le début de ta carrière solo ?
Devi Reed - Clément, ça fait dix ans que je travaille avec lui. Depuis les Banyans, ce n’est pas le premier batteur donc cela fait huit ans que je travaille avec lui pour 10 ans de Banyans, c’est ça. C’est mon métronome, mon acolyte avec qui je travaille depuis très longtemps, c’est important pour moi. Le batteur je voulais le garder sur scène parce que ça me donne le rythme, ça me donne de l’énergie et on a une complicité tous les deux qui est belle. On se connait depuis longtemps, on s’entend bien, on est vraiment comme des frères.
Otaam, c’est un beatmaker qui était sur Toulouse et du coup comme pour ce projet-là, je voulais m’orienter un petit peu plus hip-hop. Je me suis dit que cela serait cool d’avoir une formule un peu originale-batterie/deejay et moi au chant et donc par contact, j’ai rencontré Otaam. Le feeling est super bien passé, c’est un acharné de la musique aussi, qui me propose tout le temps des instrus, qui est tout le temps entrain de composer, sur différentes couleurs, on essaie pleins de choses. Il est tout le temps en mouvement, à la recherche de nouveautés.
Les deux-là, ils sont vraiment à fond, passionnés, ils sont tout le temps en train de dire : " tiens, on a une instru, écoute, qu’est-ce que tu en penses ? ". Maintenant, on a un petit studio sur Toulouse dans lequel on travaille tous les trois, c’est notre petit lieu, comme je le disais dans un teaser, la salle laboratoire où on a envie de travailler un peu notre musique. Voilà comment j’ai rencontré les deux sur Toulouse.
LGR - 11 titres présents sur cet album dont deux remixes réalisés par Tamal, une version de "Ragga Libre" et une de "This Woman", tu peux nous apporter plus de précision sur son travail ?
Devi Reed - Tamal, lui ça fait longtemps que je le connais, il avait fait le mix pour le deuxième album des Banyans, c’est lui qui avait fait les prises de son et le mix au studio Davout, donc voilà on a aussi de bons rapports et lui c’est pareil, c’est quelqu’un qui a une oreille très fraiche aussi et qui est très ouvert, à fond reggae mais qui est très ouvert à tout style de musique que ce soit hip-hop, la musique un peu plus récente et lui, il est vachement réceptif à ça. Du coup, on s’est dit que ça serait intéressant d’ouvrir l’album Ragga Libre à la fin avec deux titres qui n’ont un peu rien à voir avec le reste et juste ouvrir un peu et on s’est dit que lui, c’était la personne idéale pour ça, parce qu’il a vraiment cette oreille-là, d’amener un côté un peu plus trap.
C’est la première fois où j’ai accepté de mettre un tout petit peu de vocoder sur ma voix parce que sinon, c’est quelque chose que je ne peux pas avoir et lui, la manière dont il l’a fait, j’ai apprécié et je trouve que ça amène quelque chose de frais, encore une autre ouverture sur l’album, c’était l’idée.
LGR – Et le travail de Laurent Dupouy ?
Devi Reed - Laurent Dupuy, grand ingé son. Là, c’est grâce à Jérôme, mon manager, qui lui a monté un label qui s’appelle Khanti Records où il y a pas mal d’artistes et il a rentré une artiste qui s’appelle Julia Biel, une artiste de jazz et elle, elle travaille avec Laurent Dupuy depuis longtemps, ils se sont rencontrés fréquemment.
A un moment donné, Jérôme lui a dit qu’il m’avait parmi ses artistes, que j’allais sortir un album pour lequel on vise un gros son, on a fait une grosse prise de son et on aimerait avoir un gros mix dessus. Voilà, lui il est quand même reconnu pour faire ça très bien. Il a quand même eu des grammys awards avec les Morgan Heritage sur leur dernier album, il a bossé avec Chronixx, Alpha Blondy, il a un gros CV. Quand on a écouté tous les albums qu’il a mixés et que l’on a bien écouté le son, on se dit que là, y’a moyen de faire un truc et du coup, on a bossé avec lui et on n’a pas était déçus.
LGR - A l'écoute de ton premier projet solo Essence of Life, on ressent de ta part une certaine mise à nu, un premier EP où tu nous disais de vivre selon nos envies et de manière libre, quel est le message que tu veux faire passer à travers Ragga Libre qui est plus festif et plus joyeux ?
Devi Reed - Tout à fait, c’est un peu une continuité. C’est aussi une manière, parce que dernièrement j’ai entendu que Ragga Libre était moins engagé que ce que je faisais avec les Banyans ou sur mon premier EP. En y réfléchissant, j’ai répondu qu’en fait dans la continuité, j’avais envie d’amener beaucoup de soleil, beaucoup de belles choses parce que je me rends compte aussi que l’on est dans une mouvance, dans un mouvement où on dénonce beaucoup de choses et tout ce qui se passe autour de nous, c’est gris. C’est vrai!! On en est conscient et moi je l’ai chanté pendant longtemps et je le chante encore. Il y a notamment " Nah Jump " sur Ragga Libre qui explique clairement, en tout cas, j’essaie d’expliquer un peu ce qui se passe autour de nous et vraiment tous ces pièges dans lesquels on peut tomber mais que l’on pourrait éviter.
Et ce que l’on peut faire aussi, c’est déjà commencer par se libérer soit même, s’aimer soit même et si on s’aime soit même on aime les autres et du coup ça peut aller très loin. Et donc pour moi ça reste engagé d’amener un album rempli de soleil.
C’est dire si on trouve ce soleil en soi vraiment et qu’après on brille. Si chacun arrive à faire ça et bien cela se propage et c’est une manière de répondre à toutes ces atrocités que l’on voit autour de nous et sur lesquelles concrètement, on ne peut pas faire grand-chose. Ce n’est pas évident, on ne peut pas arrêter le business d’armes, on ne peut pas arrêter la guerre. Voilà, c’est compliqué.
Par contre, dire voilà, ça existe mais on peut cultiver autre chose, il y a ça aussi qui existe. Le soleil aussi, il existe. Tous les jours, il se lève. Il y a tout ça qui vit, il y a la vie, c’est en nous, c’est en chacun et avec cet album-là, j’avais vraiment envie de cultiver ça. De dire, on l’a en nous, on a une énorme clé en nous pour ouvrir quelque chose qui est infini et puissant. Ce n’est pas que c’est une manière d’amener un engagement un peu différent que juste dénoncer ce qui se passe. C’est dire que l’on a quelque chose de puissant en nous et si on change soi même, on va pouvoir changer le monde après.
LGR - Dans cet album, tu chantes en Français sur des thèmes personnels comme on peut l'entendre dans tout "ira bien" et en Anglais et Patois Jamaïcain sur des titres plus dansants, est-ce dû aux sonorités des langues qui se prêtent mieux à ces thèmes ?
Devi Reed - Je pense que je le fais naturellement dans le sens où le Français reste ma langue natale et du coup quand c’est plus personnel peut être que j’écris en Français dans le sens où je raconte ce que j’ai vécu comme dans " Tout Ira Bien " ou " Cuida Tu Vida " où je parle à un pote à moi et ça me vient naturellement d’écrire en Français. Après c’est vrai qu’il y a d’autres instrus où j’ai un flow qui me vient et naturellement même si je commence à faire peut-être un peu du yaourt au début pour chantonner quelque chose, ça va me venir en patois, en Jamaïcain, en Anglais et après j’affine le texte, je trouve le thème mais je me fie aussi à la première vibe qui me vient.
LGR - Concernant "Tout Ira Bien", cette chanson retrace t’elle ton propre parcours ? Qu’est ce qui t’a poussé à écrire cette chanson si personnelle au milieu d’un album qui est plutôt tourné vers le voyage ?
Devi Reed - Au début, on se disait : est-ce qu’on le met ou pas ce morceau ? Mais moi, ça me tient à cœur d’avoir au moins un titre où c’est personnel, là c’est presque un CV on va dire, un CV de l’âme, un CV de comment j’ai grandi et je trouve ça intéressant, en tout cas moi ça me touche quand les artistes font ça. J’aime bien ça chez les autres artistes quand ils se dévoilent un peu et aussi ça ramène un côté encore plus intimiste, plus personnel sur un album qui est quand même assez festif et assez " généraliste ".
Je trouvais bien de dire que ça part de là et je n’oublie pas d’où je viens même si je ne sais pas où je vais. C’était une manière de dire, voilà, je pars sur une musique plus cubaine, plus hip-hop, du ragga mais je n’oublie pas d’où je viens. Je continue à rêver. C’est ce texte-là, c’était important pour moi de garder ce côté intimiste, personnel, que j’adore comme sur Essence of Life où il y avait un acoustique " N’oublie pas ", où c’est très personnel, je le chante très proche du micro comme si je parlais à un ami en face de moi et ça c’est important pour moi d’où la présence de " Tout Ira Bien ".
LGR - A l'écoute de l'album, il en ressort une "pêche" d'enfer, un flow d'enfer. Où as-tu appris à débiter à la mitraillette tes lyrics ? Tu t'es entraîné chaque matin, comme un sportif de haut niveau, athlète du haut débit de la voix ?
Devi Reed - Alors, ça se fait avec le temps j’ai envie de dire. C’est vrai que j’ai commencé plutôt roots. Après mon grand frère de qui je suis très proche. Depuis tout petit, je l’entends taper. Tac, Tac, Tac, Tac…Il est batteur et il travaillais beaucoup sa rythmique dans la chambre d’à côté. Il écoute beaucoup de hip-hop donc j’ai donc grandi avec le hip-hop aussi. Après la technique, il n’y a pas de secret, je prends des cours de chant.
Après, on travaille par forcément le flow ragga en cours de chant, on travaille plus la technique, le placement, tout ça. Moi, je vois, ça fait trois, quatre ans vraiment que je développe ça, on va dire en plus des Banyans. Sur les deux dernières années des Banyans, je commençais vraiment à prendre mon pied à faire ça un peu plus et là, ça va faire trois, quatre ans que je le travaille et l’idée c’est d’aller encore plus loin dans 5/6 ans. Après il faut travailler.
LGR - Est-ce qu’il y a des artistes justement qui t’ont influencé dans ce courant musical ?
Devi Reed - Oui sur le fast flow, il y a Général Levy qui avait envoyé du bon flow et dernièrement des gars comme Chronixx, Protoje, ils ont des placements de voix assez intéressants aussi. Protoje sur ça, il est vraiment balèze. Pas que dans la vitesse mais aussi dans la manière où il place les flows, les mots, c’est assez intéressant.
LGR - Va t'on te voir en France avec Yisi Calibre et El individuo lors de festivals ou de concerts ?
Devi Reed - On aimerait vraiment. J’en parlais encore avec mon manager mais c’est assez compliqué de sortir les gens de Cuba. Ce n’est pas évident en terme de papiers. Il faut savoir que Yisi Calibre et El Individuo, ils n’arrivent même pas à aller aux States, c’est très compliqué, en termes de règlement pour sortir de Cuba.
Mais malgré tout, si on arrive à avoir des contrats via notre boite de booking, si on arrive à avoir quelque chose de sérieux avec des contrats, on peut les faire venir en France. Et effectivement, en partant de Cuba, on s’est dit : " on a un objectif important c’est d’essayer de les faire venir ".
Surtout Yisi Calibre en fait, qui elle a un groupe qui s’appelle Golpe Seko avec son mari, ils sont deux. Lui, il a un côté un peu plus ragga, elle a le côté rap/hip-hop et on aimerait vraiment les faire venir tous les deux et essayer de faire un co-plateau, Golpe Seko/ Devi Reed où eux ils sont juste deux avec un DJ et nous de notre côté, nous sommes trois, ça fait pas trop sur la route et ça amènerait un truc intéressant avec eux qui arrive directement de Cuba avec un nouvel album pareil hip-hop/reggae mais encore plus Latino. Et on pourrait finir ensemble sur deux-trois morceaux. On est en train de travailler un co-plateau, pour l’instant, il n’y a vraiment rien de sûr mais en tout cas, ça fait partie des choses que l’on aimerait vraiment faire.
LGR - A quoi va ressembler ton été 2018, as-tu des concerts et festivals à venir ? J’ai vu que tu accordais une grande importance au live en général ?
Le live, oui bah depuis tout petit, d’ailleurs, je le dis dans " Tout Ira Bien " à un moment donné. Je kiffe la scène, voir ses regards remplis d’étincelles. Tu passes 4 mois dans un sous-sol à écrire ton album, à composer et le live, c’est le moment où tu sors et là où tu fais découvrir le projet au public et avoir leur réaction, elle est claire et nette quoi. Que ce soit le gars qui a 4 verres dans le nez ou le gars qui est tout timide dans le fond, tu vois un peu toutes les personnalités, quel morceau ils apprécient et là c’est vraiment un échange. Le live, c’est vivant, c’est ça, ça porte bien son nom. On y porte beaucoup d’importance et voilà cet été on va aller défendre Ragga Libre en live au maximum
DEVI REED Ragga Libre Tour 2018
26.05 – Rettorick Mill (UK) – Chill at the Mill Festival
22.06 – Toulouse (31) / Connexion Live
23.06 – La Fouillade (12) – Festival Paille à son
13.07 – Caylus (12) / Lac de Labarthe
14.07 – Argeles Gazost (65) / Lapistomaque
20.07 – Néoules (83) / Festival de Néoules – Facebook event
28.07 – Civray (86) / Festival Au Fil du Son
03.08 – Hendaye (64) / TxinGoody Summer #3
05.08 – Frangy (74) – Nomade Reggae – Facebook event
10.08 – Bach (46) – Les apéros de Bach
22.08 – Saint Giron (40) / Tuco Plage
23.08 – Seignosse (40) / Booboozzz
24.08 – Saint Jean de Luz (64) / Le Bel Endroit
15.09 – Puycelsi (81) / Roc Festival
22.09 – Chateaubourg (35) / Emgav Festival
24.11 – Toulouse (31) / Rebel Escape #3
LGR - Tu sors pratiquement 1 album par an, à ce rythme, as-tu déjà un album de prévu pour l’année prochaine ?
Devi Reed - C’est vrai que l’on est assez productif avec Clem et Otaam mais bon après là l’idée, c’était aussi parce le premier album c’était un EP (7titres) et j’avais eu pas mal de retour de gens qui me disaient : " tu me laisses un peu sur notre faim, on a envie d’en avoir plus ".
On vient à peine de découvrir ton univers et c’est dommage de ne pas avoir plus de morceaux. Ça m’a motivé aussi et on avait déjà pas mal de morceaux et on s’était dit que nous n’attendrions pas longtemps avant de sortir celui-là maintenant je pense que l’on va proposer plus de singles de manière fréquente et après voir pour un troisième album.
LGR - C’est la dynamique justement d’être à trois qui fait que ça booste tout le temps ?
Devi Reed - C’est ça. C’est vrai que ça facilite aussi de ne pas être dix. On est trois, on se retrouve, Tac, Tac. Ils m’envoient les instrus, moi je bosse chez moi, on se retrouve. On teste en live, non celui-là, il ne marche pas, on l’enlève, celui-là, il marche bien et on avance comme ça et c’est vrai que ça créer un bon équilibre.
LGR - Peux-tu nous donner ton ressenti sur ta carrière solo maintenant que tu en est à ton deuxième album ?
Devi Reed - C’est un choix que je ne regrette pas du tout déjà. C’est vrai que ça fait longtemps que je voulais le faire mais c’était un peu prendre mon courage à deux mains. Parce que, se lancer en solo, c’est son nom que l’on met en jeu. Quand les retombées sont bonnes, c’est pour soi, mais quand elles sont mauvaises, c’est pour toi aussi alors que dans un groupe on est plusieurs à encaisser. Là, je suis tout seul entre guillemets, même si j’ai une équipe derrière mais c’est mon nom. S’il y a quelque chose de mal vu, ça sera pour moi. Mais c’est un risque que j’ai voulu prendre et je ne regrette pas du tout parce que pour moi la vie aussi c’est ça, c’est prendre des risques comme je dis dans " Tout Ira Bien ", : " continuer à rêver ".
Pour moi, c’était un rêve d’avoir un projet où vraiment je peux m’exprimer à 100%, d’être épanoui. Et là, c’est vraiment le cas, je me sens épanoui et je fais vraiment ce que j’aime, je ne me mets pas de barrière, tout en étant à l’écoute de ce que les gens veulent aussi. Essayer de trouver une autre mode qui est assez intéressante et du coup, j’apprends à me trouver moi-même aussi donc c’est assez cool.
LGR - Un dernier petit mot pour les auditeurs de la grosse radio ?
Devi Reed - De continuer à écouter du reggae, de continuer à écouter cette musique parce que sans eux, on ne fait rien du tout, c’est ça. Moi, je dis, j’aime le live et si le public n’était pas là, si vous n’êtes pas là à écouter la radio, à venir et danser devant les scènes pour faire vivre la musique.
Sans le public, la musique se meurt, notre âme se meurt et si notre âme se meurt, on est mort. Big up !!!
Et bien sûr, l'envie de lui demander un petit freestyle nous démangeait de trop, donc on lui a demandé.
L'album Ragga Libre, vaut vraiment le détour. De part sa beauté musicale mais aussi pour la conception de la pochette. Celui-ci comporte une affiche, toutes les infos, les paroles et dans la continuité des chansons, il est lumineux.
La chronique de Ragga Libre ici
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Nous tenons à remercier Devi Reed pour sa disponibilité et sa gentillesse et Max d'IWelcom d'avoir organisé le tout. Big up à Jade Besse et Samuel Dufour pour la vidéo et les photos.
Merci à tous !!!