Live Report reggae sun ska 2012 : 15ème anniversaire
Reggae sun ska édition 2012: un îlot de trois jours de musique reggae, roots, ragga, dancehall, dub, jungle, et bien plus encore...
Trois jours dans la ville de Pauillac, dans le Médoc, à profiter d'un cadre plus qu'agréable: forêts, vignes, soleil, une parenthèse dans la civilisation.
Mais aussi trois jours à célebrer les 15 ans d’existence du festival!
L'Organisation
Pour cette édition, le reggae sun ska a engrangé une affluence surprenante : le nombre cumulé des festivaliers répartis sur les trois jours fut d'environ 80 000.
Même le jeudi, la veille des concerts, une masse ininterrompue remplissait le camping officiel jusqu'à le faire déborder. Rapidement les alentours du festival se sont transformés en un vaste camping sauvage, avec les avantages et les inconvénients que cela comporte.
Les bénévoles s'attendaient à une affluence moins forte et se sont retrouvés rapidement débordés. Ainsi, pour encadrer les 80 000 festivaliers, il n'étaient que 600 et malgré toute leur bonne volonté, ils n'ont pu empêcher le site de se retrouver rapidement jonché de déchets en tout genre.
Un autre point dérangeant: les toilettes, du camping ou du festival, se sont retrouvées assaillies sur toute la durée du festival et une attente plus ou moins longue s'imposait pour chaque passage aux sanitaires. Les douches du camping se sont retrouvées dans la même situation, à un tel point qu'elles furent comme réservées aux plus déterminés et aux plus patients.
Néanmoins, ces points négatifs étant liés à une très forte affluence, ils n'ont fait que rappeler l'excellence de la programmation et rendre compte du succès de cette 15ème édition.
Les scènes
Les concerts furent répartis sur trois scènes : La scène One love, la scène Natty dread, et la scène Rebel music.
Sur les scènes One love et Natty dread, situées l'une à côté de l'autre, a pris place un reggae grand public mais néanmoins de grande qualité. S'y sont retrouvés de nombreuses têtes d'affiche attendues avec impatience.
La scène Rebel music a propagé un son plus mouvementé ( ragga/dancehall/jungle ) durant la journée et le début de soirée, pour enchaîner avec du dub et des sonorités plus profondes une fois la nuit bien entamée.
Les thématiques des scènes différentes, avec des enchaînements cohérents, ont permis de proposer aux festivaliers de bonnes soirées sans qu'ils n'aient trop à traverser les foules en se baladant d'une scène à l'autre entre chaque concert.
Les concerts
VENDREDI
Le vendredi, la scène Rebel music a proposé une suite de concerts très ragga/dancehall, avec le trio Dar-K, Bazil et Ras Nâaman; puis les selectas de Irie Ites qui nous ont présenté la talentueuse Sena, avant de laisser place au survolté General Levy, qui n'a pas mis une minute pour enflammer le public, déjà très bien préparé par les artistes précédents.
Toujours sur cette scène, cette délicieuse sélection s'est poursuivie avec un Biga ranx "ambianceur" puis par les basses profondes de Kanka.
La scène Rebel music du vendredi soir, si elle subit la dure concurrence d'autres concerts intéressants tels que Tarrus Riley, The Mighty Diamonds ou encore Pablo Moses, eut le mérite de proposer une suite homogène de concerts mouvementés, de qualité, en alternant artistes connus et découvertes.
SAMEDI
Le samedi fut peut être le jour le plus éprouvant pour les festivaliers : la programmation par scène était un la plus tonitruante du séjour !
Les concerts ont donc commencé avec Chezidek sur la scène Rebel music. C'est ensuite un exode vers la scène One love qu'il a fallu opérer pour pouvoir assister aux géniales prestations de The Congos et Max Romeo qui, en plus de faire vibrer le public de leurs classiques, lui ont appris que dans le domaine de la musique, l'age n'empêche pas d'offrir d'excellentes prestations scéniques.
La fin du concert de Max Romeo a sonné le début d'un choix difficile: Lee Scratch Perry, ou Papa Style et Baldas? Pour ceux dont le choix s'est porté sur ce dernier, nouvelle traversée vers la scène Rebel music au programme !
Papa Style et Baldas se sont montrés plus que conformes aux attentes des festivaliers en faisant bouger la foule pendant une heure et demie. On notera que, durant tout le festival, ils seront intervenus à chaque imprévue pour apaiser les spectateurs en scandant l'hymne de l'édition 2012 du Reggae Sun Ska.
Puis, petit à petit, les masses semblent être aimantées vers la scène Natty dread : C'est l'effet Damian. Groundation est là cependant, sur la scène voisine One love pour nous rappeler que Damian Marley n'est pas la seule grosse tête d'affiche du festival.
Après une heure passée à rester debout devant la scène Natty Dread en essayant de s'y frayer une place toujours plus avantageuse tout en gardant un œil sur Groundation, le public s'impatiente, se fatigue. Quelques minutes plus tard, il apprend que le fils Marley tant attendu aura du retard. Natty Jean est donc programmé non plus après, mais avant Damian.
Quand, après de longs moments d'attente, la scène Natty dread s'illumine enfin, c'est pour accueillir sa première partie. Mais la patience de ses milliers de fans arrive enfin à son terme et Junior Gong débarque pour entamer un live légèrement trop court et malheureusement ponctué de plusieurs bafouillage de sa part.
Ce concours de circonstance n'aura pas été sans répercutions sur la perception qu'auront eu les festivaliers sur le Reggae Sun Ska...
Passé cela, la foule quitte peu à peu le festival pour se retrouver sur le camping alors que les plus courageux continuent de vibrer devant le mythique crew du Stone love sound system.
DIMANCHE
Mais le troisième jour aura fait oublier la déception de la veille avec des représentations si bonnes qu'elles gâteront même les plus blasés des festivaliers. Entre la scène One love et Natty dread se sont produits (entre autres) l'anglaise Hollie Cook proposant un reggae assez frais et nouveau, et Horace Andy. Un peu plus tard, le légendaire Jimmy Cliff est venu transmettre au public sa joie et sa bonne humeur débordante : il danse et se déchaîne comme peu de personnes de 64 ans peuvent se vanter de le faire. Ce génial concert alternant nouveautés et tubes plus que cultes se termine en beauté car, à la fin du dernier morceau, un feu d'artifices-surprise illumine un ciel, le parant des verts jaunes et rouges de circonstance au son de l'hymne du Reggae Sun Ska.
Puis arrive Alborosie. Pupa Albo maintient très bien l'ambiance instaurée par Jimmy Cliff, avec une prestation de grande qualité et un superbe feeling avec le public.
Pour finir, Stone love a réapparu sur la scène Rebel Music en compagnie de Damian Marley, Comme une excuse sincère aux incidents de la veille.
Impressions diverses:
Force est de constater que toute l'organisation n'était pas rodée au poil, mais on les excuse facilement : le nombre de festivaliers accueillis s'est retrouvé supérieur aux prévisions. De toute manière, l'ambiance générale étais assez bonne pour faire oublier les mauvais aspects : entre la scène découverte en dehors du festival, le sound systèm et son mur de son placé non loin de cette dernière, le son des percussions pendant l'apéro après concert sur le camping festivaliers, plus les quelques animations improvisées à droites à gauche par des festivaliers motivés, pendant trois jours il n'y eut de répit ni pour nos oreilles ni pour nos yeux et ce même en dehors des concerts du festival.
Pour les adeptes de musiques plus électroniques que celle des sound systems du reggae sun ska, chaque soir sur le parking camion se faisait entendre une petite poignée de sound systèms plus orientés Tekno et House.
Pour ceux qui y ont assisté, le Reggae Sun Ska 2012 reste un bon souvenir, avec ses quelques points noirs impossibles à nier. On peut espérer que l'organisation en prendra compte et réajustera le nombre de bénévoles à employer et, en attendant, on la félicite en souhaitant un aussi bonne sélection 2013 !
Merci aux photographes du reggae sun ska pour les photos!
Site officiel Reggae Sun Ska