Nouvel album solo pour Lee Scratch Perry
Il est sans nul doute l’artiste le plus emblématique du milieu, un compositeur, producteur de génie. Lee Scratch Perry nous a dévoilé le 12 octobre, son nouvel album solo, The Black Album sorti sous le label Upsetter Records. Un opus où s’entremêlent reggae/dub et des sons Scratchpérien sortis de l’imagination de Lee, autant vous dire que cet album ne ressemble à aucun autre.
Depuis la sortie de son dernier album solo, Back On The Control, Lee Scratch Perry a reconduit de s’associer à Daniel Boyle (producteur et mixeur) afin de continuer à cultiver le son analogique brut de leurs dernières productions communes pour le hisser toujours à un niveau supérieur en lui apportant de nouveaux effets.
Débutées en 2017 avec le Rolling Lion All Stars, les premières sessions d’enregistrements de The Black Album concernant les basses, les claviers et les pistes rythmiques qui serviront de base à l'opus ont été bouclées dans les studios RAK de Londres. Utilisant le matériel rétro dont des microphones à ruban RCA vintage et le premier pupitre API du studio, le son de cette nouvelle réalisation à été façonné durant ces sessions. Rétro grâce au réverbes et retards qu'offrent la Ursa Major et la Stargate Spatial Station et novateur dû aux effets Scrachpérien rares que vient faire fusionner Perry. Côté riddim ne manquait plus qu’à capturer les sessions piano et orgue de Robbie Lyn en Jamaïque, ancien membre des Upsetters et d’y rajouter plusieurs sons allant des tambours Kete au Hurdy Gurdy. (Vielle à roue), les instrus étaient ainsi bouclées.
Les enregistrements vocaux : en place dans le studio 3 d’Abbey Road, Lee Scratch Perry et Daniel Boyle utilisent à nouveau des microphones à ruban RCA vintage, pilotent des consoles EMI TG et des compresseurs Fairchild pour créer un son Lo Fi distordant sorti de l’imagination de Lee. De retour au Rolling Lion Studio, les deux compères peuvent mixer The Black Album et accréditent chaque titre de sa version dub.
The Black Album est né, le bébé est né…
Et c’est comme cela que l’opus démarre justement par des gémissements d'un nouveau né, pour une des meilleures tunes de cet album " Mr. Brown in Town ", Perry nous prévient qu’il est de : " retour dans la rue, bel et bien en vie et qu’il ne veut pas mourir ". Un titre qui nous plonge dans l'univers sombre mais riche du reggae de The Black Album. Dans le second titre " Trendsetter ", les percus entrainantes vous mèneront du côté de l’ego du chanteur, celui-ci déclarant qu’il est : " le détenteur de la couronne et nous dicte son mode de fonctionnement pour bouleverser l’univers ", avant de nous embarquer au son des flûtes, mélodica et autres dans " Your Shadow Is Black ".
Lee Scratch Perry - " Mr Brown is Town "
On entendra le retour des percus dans " Dead Meat " où Lee Scratch Perry nous chante sa sainte horreur de la viande et prône son désir d’éviter le tabac. Dans la prochaine track " Abbey Road Version ", sur les sessions de cuivres, Lee se remémore l’apogée des Beatles et leur consommation de LSD, les sessions vocales de ce titre ont été enregistrées dans le studio d’Abbey Road en Angleterre.
Lee Scratch Perry - " Dead Meat "
L’utilisation de réverbes de voix se fera encore plus précieuse dans " Bumpy Road Of Life " pour contraster avec le chant de Perry qui du haut de ses 82 printemps nous donne sa vision sur les hauts et les bas que nous traversons dans la vie. Les trois dernières pistes qui viennent finir The Black Album. " Captain Perry ", " Killing Dancehall Softly " et " Solid State Communication " dans lesquels Lee vient clore cet opus de manière majestueuse grâce aux effets des cuivres qui font leur réapparition dans le dernier titre où Perry affirme qu’il est : " solide comme un roc, roi des rois "!
Une nouvelle réalisation sortie tout droit du génie de Lee Scratch Perry qui emmène le reggae toujours plus loin et ce, malgré des titres sombres mais détonnants. Pas de doute, The Black Album est certainement l’un des meilleurs projets de cette fin d’année.
