Broussaï répond à nos questions [itw Parker]
Peu avant leur concert au Nouveau Casino le 5 octobre, nous sommes allés à la rencontre de Broussaï. Le groupe de reggae français à sorti Une Seule Adresse son dernier album il y a quelques mois et viennent d' entamer une autre tournée passant par Paris.
L'occasion pour nous d'aller à leur rencontre et de se poser un instant avec Tchong Libo pour échanger sur ce nouvel opus.
LGR : Bonjour, et merci de nous recevoir. Nous sommes là pour parler de votre dernier album Une Seule Adresse. Cet album est sorti le 5 avril, la promotion a été assurée par Géraldine du Bureau de Lilith.
LGR : Pourquoi avoir attendu 4 ans pour ressortir un projet en commun ?
Tchong Libo : Merci à vous d’être venu nous voir.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’avec Broussaï on a fêté nos 18 ans de “vie commune”, on va dire. Avant ce dernier, on a sorti 5 albums studio, 1 DVD Live, et un maxi… et cela faisait 15 ans qu’on tournait sans jamais vraiment s’arrêter, avec toujours la même équipe. Naturellement c’est vrai qu’au bout de ces 18 ans on avait envie de faire une petite pause, déjà cela fait du bien, et aussi faire des aventures musicales personnelles. J’ai sorti un album, Érik aussi a sorti un album solo… Reynald, lui aussi organise des concerts sur Lyon, Mike a joué aussi dans le projet avec Sir Jean. On a tous fait des aventures musicales un peu différentes. Cela nous a fait du bien aussi d’aller voir ailleurs, de jouer avec d’autres musiciens, de rencontrer d’autres artistes, de collaborer avec eux… On voulait qu’au moment de nos retrouvailles, il y ait vraiment une grosse envie de se retrouver et de faire un album ensemble ; et c’est pour cela qu’on s’est enfermés tous les 6 au studio. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’y a aucun feat. dans l’album (à part un pote guitariste, Djul, le guitariste de Alpha Blondy qui est venu faire quelques guitares).
LGR : Un album New Roots, c’était un besoin de retrouver cet univers musical pour vous ?
Tchong Libo : On a voulu se retrouver, en famille et faire un album identitairement de Broussaï : c’est à dire que, on avait fait un album Kingston Town, où on était parti en Jamaïque pendant un mois, on avait fait un album très vintage, très roots, à l’ancienne… après on a fait In The Street qui était beaucoup plus urbain, quelque chose de plus contemporain, avec des instruments un peu plus Hip Hop, voire Dubstep, etc… mais là, pour ce dernier album on est revenu à nos fondamentaux New Roots. On aime que chaque album soit différent, donc à cette occasion on a pris plaisir à faire ce New Roots, très Broussaï comme on a pu le faire dans Avec des Mots ou Perspectives qu’on a sorti il y a déjà plus de dix ans.
LGR : Dans vos albums, vous avez des thèmes de prédilection et notamment l’écologie et le climat, c’est quelque chose qui vous tient à cœur ?
Tchong Libo : Bien sûr. On a appelé cette album Une Seule Adresse, c’est le premier titre de l’album. On parle de la gravité de la situation écologique sur notre planète. On a envie de s’inscrire dans ce mouvement-là. On sait que la musique fait partie comme plein d’arts (le cinéma, la peinture, les documentaires) des moteurs pour faire évoluer les consciences, faire bouger les mentalités. Nous-même on s’est construit grâce à des auteurs, à des musiques qu’on a écoutées. C’est de cette manière qu’on se construit nous aussi, nos mentalités, et on voulait également faire partie de ce mouvement, et porter notre pierre à l’édifice pour que la population aille un peu dans cette direction-là. On peut voir qu’il y a pleins de mouvements, on a pu le remarquer ces derniers-temps avec Greenpeace et tous ces mouvements qui ont eu lieu récemment. On voit bien qu’il s’agit d’une urgence et on juge que la musique entre autres arts peut faire évoluer les mentalités.
LGR : On a d’ailleurs pu le voir dans votre dernier clip pour le titre éponyme " Une Seule Adresse ", vous pouvez nous parler de la réalisation de ce clip ? Comment l’idée vous est venue de faire un clip façon dessin animé ?
Tchong Libo : Dans l’Histoire de Broussaï on a fait pas mal de clips où souvent on figure dedans, il y a aussi un clip " Le Temps de Vivre " où on n’y est pas, il a été tourné en Jamaïque. On avait envie de faire quelque chose de différent, comme artistiquement, les albums sont différents, les clips on essaye aussi de pas toujours se répéter, à jouer derrière. On essaye d’apporter des ambiances différentes. C’est vrai que ce titre-là avait un message très porteur, peut être un peu naïf et innocent, mais tellement vrai et on pensait que ce dessin animé du réalisateur Ben Jacquier, spécialisé dans les clips d’animation, pouvait être une très bonne manière de la porter. On avait vu qu’il avait fait le clip de I Woks, que l’on connaît aussi et par eux on l’a contacté.
Broussaï - " Une Seule Adresse "
LGR : Autre thème que vous abordez dans plusieurs chansons, le respect, c’est une valeur que les gens ont tendance à oublier et surtout quand un aspect financier rentre en cause ?
Tchong Libo : C’est clair que c’est des thèmes qui nous tiennent à cœur, comme on l’a dit d’une part l’écologie, les droits de la nature mais aussi les droits de l’Homme, c’est important. Ça paraît parfois un peu bête, un peu naïf de dire ça mais c’est vrai que ce sont des valeurs qui parfois s’oublient et ça fait du bien… On a fait un album qui est tiré vers l’optimisme et la positivité, on croit encore en l’Humanité, aux bonnes choses, aux bons sens, aux bonnes valeurs, et on a envie de défendre ceux-là (même si on peut avoir des messages parfois plus hargneux sur nos politiques, ou parfois un petit peu plus militant, plus manifeste) mais on ne veut pas seulement s’arrêter à dénoncer. On veut aussi parler des bonnes choses, des belles choses que l’homme peut faire. On rencontre à chaque fois, lors des concerts, avec des associations, pleins de gens qui se bougent pour faire avancer les choses et donc comme je le disais avant, on avait envie de s’inscrire dans ce mouvement.
LGR : On a découvert plusieurs titres à travers des clips comme " Ne Regrette Rien " ou encore " La Joie ", deux chansons qui nous incitent à aller de l’avant. La positivité, c’est quelque chose que vous essayez de garder malgré tout ?
Tchong Libo : Effectivement on voulait faire un album militant, mais aussi un album solaire et joyeux. Je sais que personnellement quand j’écoute de la musique - ça revient un peu à la question d’avant - j’aime bien quand ça dénonce des choses, mais j’aime bien aussi lors d’une écoute de CD, d’un album j’aime m’évader, oublier mes problèmes. Ça m’apporte un sentiment positif qui te motive et te met bien toute la journée. Être toujours dans le négatif ça peut te changer aussi, et nous, on veut plutôt apporter de la positivité.
Broussaï - " La Joie "
Broussaï - " Ne Regrette Rien "
LGR : Avez-vous des choses dont vous aimeriez discuter et que nous n’aurions pas abordées ?
Tchong Libo : Non, si ce n’est pour dire qu’on a commencé la tournée des clubs le 30 mars 2018, ensuite la tournée des festivals… Là on reprend la tournée des clubs avec cette date à Paris, et puis on va repartir tout l’automne-là en club ainsi qu’un petit bout de l’hiver, ensuite reprendre les festivals.
Donc on appelle tous nos supporters et tous les gens qui veulent passer un bon moment, à venir partager de bonnes vibrations en concert avec nous.
LGR : La suite pour Broussaï ? Il faut s’attendre à quoi ?
Tchong Libo : On va reprendre la composition de certains titres. Donc, non on ne va pas ressortir un album, on va continuer de mettre en avant cet album Une Seule Adresse dans les tournées de concert. On va essayer en début d’année 2020 de sortir un nouveau clip avec une chanson inédite.
D’ailleurs, un prochain clip va aussi paraître très prochainement, dans quelques semaines, le clip de " Cet Endroit ".
La Grosse Radio tient à remercier Broussaï ainsi que Le Bureau De Lilith.
Interview par Parker Morain
Merci à Jean Mathias Pelletier & Mamats