Sinsemilia à domicile, c'est toujours un moment très attendu par les fans. On aura eu beau les voir sur d’autres scènes, rien ne sera jamais comparable à ce que cela peut rendre et ce que les membres du crew Grenoblois peuvent ressentir à chaque fois qu’ils se pressent sur cette scène du Summum de Grenoble. Un concert à la maison qui d’ailleurs affichait complet.
En bons locaux et connaisseurs du lieu que nous sommes, La Grosse Radio Reggae se devait d’être présente à cette soirée événement afin de vous la faire revivre au mieux.
19h45. Les lumières s’éteignent, la salle se remplit gentiment pour accueillir Jimmy du Rezident Sound pour un warm-up des plus énergiques qui allait chauffer l’ambiance. Une première pour cet activiste de fouler les planches du Summum, qui plus est le jour de son anniversaire.
Lui ce qu’il veut, c’est envoyer des “Good Vibes” de l’ancienne école jusqu’à la nouvelle génération. Il ne se confine pas derrière ses platines, au contraire, il se veut proche du public pour mieux communiquer avec lui. Un bon préambule à ce qui allait suivre…
20h30. Le premier grand moment tant attendu est enfin arrivé et ce sont 5000 personnes chauffées à blanc qui étaient prêtes à accueillir Sinsemilia. Aux premières notes de l’introduction sous forme de medley, la foule massive était en liesse avant de frôler l’hystérie collective à l’arrivée de Mike et Riké sur le titre “Et Si”, qu’ils enchaînent avec “Feu de Vie”. Y’a pas de doute, dès l’entame du show on sait qu’on est à la maison.
C’est l’heure d’un petit retour en arrière sur l’album Résistances. Les Sinsé sentaient bien que le public voulait participer à la fête. Alors ils allaient avoir l’occasion de nous faire chanter tous ensemble une première fois sur leur incontournable reprise de “La Mauvaise Réputation” compilée avec “La Flamme” dans une nouvelle version remixée, incluant un passage du fameux tube “Get Up Stand Up”.
Au bout de tant d’années se sont installés certains automatismes. Avec le temps, ils ont appris à partager l’espace, à s’approprier un titre propre. Les musiciens aussi ont la place pour laisser libre cours à leurs inspirations comme les chorégraphies de la section cuivres orchestrées par Karine et Bozo, les solos de Rouquin où Nordine. Sinsemilia n’a de cesse d’amplifier le champs des possibles.
Retour au nouvel album avec le titre éponyme puis avec “Si j’avais su” mené par la basse lourde de Natty pour un passage dubwise des plus efficaces. C’est le moment que choisit Mike pour intervenir oralement, mystifiant les fake news et autre soupe télévisuelle, comme un prélude au titre “Nourrissons nos cerveaux”.
Puis Sinsemilia a voulu rendre hommage à leurs prédécesseurs, ceux qu’ils les ont inspirés. Un medley avec Natty en maître de cérémonie où l’on a pu croiser Steel Pulse, Peter Tosh ou Black Uhuru.
S’en suit une version adoucie de “Tout le bonheur du monde” repris en choeur et où Bozo fait résonner son sax. Les Sinsé ont choisi de remonter encore un peu le temps avec “Douanier 007” et voir même plus loin avec “Histoire de ganja”. C’est alors que Mike nous parle de la vie, de respect, et toutes ces bonnes valeurs véhiculées par le groupe depuis le début.
Il fallait alors se quitter non sans un dernier rayon de soleil, et une dernière image qu’ils voulaient garder de leur public fidèle qui avait rempli Le Summum pour leur onzième passage.
Un soir à Grenoble où le terme A l’échelle d’une vie a pris tout son sens.
22H30. Le deuxième grand moment de cette soirée est venu. Le public est en feu et les écharpes de l’ASSE sont brandies comme un étendard à l’arrivée de Dub Inc sur scène sur le titre “Paradise”. “Tout ce qu’ils veulent” fut un premier événement car le public attendait et espérait que Dub Inc ne récite pas uniquement leur dernier opus, même si bien sûr le groupe se devait de proposer un peu de nouveautés comme “Ensemble”, “Authentique” ou “Dans ta ville”.
Sur scène, le rythme est soutenu, sans aucun temps mort. Dub Inc revisite ses classiques et récite ses gammes avec des titres qui nous ramènent au début de leur histoire, à Diversité et Dans le décor, deux albums qui ont compté pour le groupe. Comme ils savent, pour être déjà venus, qu’ils ont affaire à un public ultra réactif, c’est sur le titre “Monnaie” que Bouchkour et Komlan vont demander un effort de souplesse aux gens de la fosse.
Les deux MC’s savent comment jouer avec leur public, et savent ce qui plaît aussi. Leur avant dernier opus So What a été très apprécié, il était donc légitime d’en extraire quelques tunes comme “Triste Epoque” ou encore “Grand Périple”. Ce que le public aime aussi, c’est lorsque Hakim chante dans sa langue d’origine comme avec “Maché Bécif”.
On passe du reggae roots au dancehall, on se déhanche sur un raggamuffin à l’ancienne comme à la bonne époque du digital. Le public est conquis mais pour Dub Inc qui en demande encore plus aux massives, il réclame un effort supplémentaire en faisant lever les gradins comme un seul homme.
Une petite surprise attendait les spectateurs présents. Pour cette soirée spéciale, Dub Inc invita Mike et Riké à les rejoindre sur scène pour partager un dernier moment ensemble, et aussi pour que le public communie une dernière fois. L’occasion était trop belle. A “Rudeboy” de Dub Inc la réponse de Sinsé fut l’amour.
Avant de partir, le groupe décida de partager une dernière fois avec leur public venu aussi en nombre. C’est à ce moment là qu’ils décidèrent de diviser la foule compacte en deux sur “Sounds Good”, chacun des deux chanteurs prenant un côté juché sur des cubes. C’est sur ce dernier titre qu’ils laissèrent les musiciens finir le travail.
Seul petit bémol si je puis dire, l’auditoire attendait, réclamait, espérait un rappel, mais l’appel est resté vain.
Il restera maintenant des souvenirs de cette soirée événement. Le Summum a encore une fois vibré au son du reggae music, et ce n’était sans doute pas la dernière fois….
To be continued….
Merci au Rezident Sound, Sinsemilia et Dub Inc pour le spectacle.
Merci à Echo Prod et A gauche de la Lune pour l’organisation.
Texte : Rootstof
Photos : TiTiPhoto.Net