Groupe actif dans le monde du dub français, Ondubground fait partie de ces projets musicaux qui ont su, par un savant mélange des genres, se réinventer au cours de leurs différentes créations. Avec des expérimentations électroniques d’influences à la fois françaises et anglaises, du remix à la création originale, les deux frères originaires de Tours nous entraînent depuis 2004 dans une spirale de compositions hypnotisantes. L’électro-dub devient pour eux la base sur laquelle s’installe les fondements du mélodique à l’intérieur duquel les variations prennent forme. Après un certain nombre de mix en featuring avec des pointures de la scène musicale reggae-dub internationale, — comme Shanti D, Brother Culture, Patrice ou Panda Dub… — Ondubground nous offre aujourd’hui un nouveau single qui s’inscrit dans la lignée du travail réalisé dans des albums comme Addvice en 2016.
Planante et créative, la ligne conductrice de "Warda" est un voyage entre l’ethnique et l’électronique. Le groupe a su faire fusionner, dans un équilibre subtil, la puissance des riddims dub européens et la douceur mélodique qui caractérisent souvent les voix de l’Orient. Ondubground fait ici le pari d’une forme de poésie dans un déroulement rythmique relativement lent et détaillé. La composition se met en place minutieusement en faisant apparaitre, par petites touches délicates, des éléments sonores nouveaux donnant au morceau toute sa particularité. L’Ailleurs, dans tout l’imaginaire qu’il représente, imprègne élégamment ce titre qui convoque, dès la première écoute, un nombre incalculable d’images mentales.
La magie sonore opère lorsque l’ouïe seule lève le voile sur d’autres sensations.
C’est ce qu’il s’est passé pour moi. Pendant trois minutes, j’ai entendu des couleurs, des parfums ; j’ai entendu le vent et le rêve du lointain qui ont résonné quelques secondes encore en moi lorsque la musique s’est arrêtée. Ce sentiment d’étrangeté prédomine lors de l’écoute du morceau dans lequel les voix de femmes sont mises à l’honneur. Warda, ce prénom féminin qui en arabe signifie la fleur, rend au titre toute sa signification. Il est impossible de ne pas avoir, dans un coin de l’esprit, quelques notes issues des chansons de Warda El Jazairia, cette diva qui, pendant près d’un demi-siècle, a ému le monde arabe. Il est amusant et touchant de repenser aujourd’hui à cette rose algérienne en écoutant le nouvel et brillant morceau de ce groupe électro-dub français.
Le single fait désormais partie de leur nouvel album Brothers sorti le 18 mai 2020.