Danakil - Justice pour Max
Danakil a depuis toujours dénoncé les injustices, les abus de pouvoir (politique), les travers de notre société à travers ses chansons. Pour ceux qui suivent le groupe assidûment, ils ont pu constater ces derniers jours qu’au sein même de ce noyau dur de la team, Max, le responsable plateau et lumière a été victime des déboires de la justice comme beaucoup de personnes et la sanction est très très lourde.
Le groupe s’est donc inspiré de cette histoire pour composer leur nouveau single intitulé " Rendez-Nous La Justice ". C’est bien sûr sorti chez Baco Records.
Afin de vous faire connaitre toute l’histoire de Max, lui venir en soutien et faire connaitre cette aberration au plus grand nombre, on a décidé de relayer le message publié récemment sur la page Facebook de Danakil en accord avec le groupe..
Force Max !!!
Single dispo sur toutes les plateformes
Danakil
" Rendez-Nous La Justice "
Danakil nous raconte l'histoire de Max
Lettre à notre public :
Souvent dans nos chansons on essaye de se mettre à la place des autres, de ressentir ce que les gens ressentent en termes d’émotion et de le traduire avec des mots pour être le plus proche possible des personnes à qui on s’adresse et leur montrer une forme de compréhension, de compassion et de solidarité. Cette fois-ci, on n’a pas eu besoin de se mettre à la place des autres parce que l'histoire que nous allons vous raconter, c’est à nous qu'elle est arrivée, en interne dans notre petit noyau dur familial et fraternel, dans le Crew très resserré des Danakil.
Les faits se sont déroulés en juin 2016 lors d’une manifestation contre la loi El Khomri, à laquelle participait un des membres du groupe, Max, notre responsable « plateau et lumière ».
En fin de manif, alors que les gens se dispersaient, notre gars s’est fait interpeller au milieu de beaucoup d'autres, sans raison apparente, et s’est retrouvé en garde à vue. Et là, en quelques heures, sa vie a vrillé. Il s’est retrouvé accusé de « violences volontaires avec arme sur agent dépositaire de l’autorité publique » par l'utilisation d'un engin explosif type « bombe agricole ».
Actif au sein de nombreuses luttes, Max est non violent, et n’a jamais ni fabriqué ni envoyé de « bombe » sur les Forces de l’Ordre.
Néanmoins, ce jour-là, il se retrouve accusé, par 10 membres des Forces de l'Ordre, unanimes, et face à une telle fronde, et malgré des témoins qui confirment ses déclarations, sa parole ne vaut rien.
Au procès pénal, c’est le cirque. Des témoins ont assisté à la scène et racontent : la « bombe agricole » se transforme en pétard de cours d’école… Il s'avère que Max l'a lui aussi vu exploser très près de lui, venant d'une direction opposée, et qu'il n'a pas fait tant de bruit. Mais la version des policiers ne varie pas et ils continuent de charger Max.
Le juge ne s’y trompe pas mais ne peut désavouer la version des plaignants et afin de ne pas délégitimer la version policière, condamne Max, à 3 mois de prison avec sursis.
3 mois de prison avec sursis, pour avoir blessé 10 membres des Forces de l’Ordre avec un engin explosif, ça ne colle pas… Ça veut dire ce que ça veut dire : qu’il est probablement innocent, mais que l’acquitter est impossible, quand en face de lui se tient la parole de 10 membres des Forces de l'Ordre assermentés. Le juge et son avocat lui conseillent de ne pas faire appel. Max accepte la sentence. C’est horrible, mais un autre jugement pourrait l’envoyer en prison pour des mois, voire des années.
S’en suit une très longue période, durant laquelle les policiers vont continuer à faire monter « l’addition », pour le procès au civil, ou se décidera le futur montant des dommages et intérêts. ITT, projection d’une éventuelle baisse de l'audition, appareillage pour les vieux jours… Rien n'est oublié du côté des policiers, qui chargent et qui n'hésitent pas à réclamer 92.000euros de dommages et intérêts.
Le jugement est enfin tombé, il y a quelques jours…. Max va devoir payer la quasi globalité de la somme. A cela s’ajoute les frais d’avocat et de justice et d’expertise. Nous approchons des 100 000 euros…
Un appel a bien sûr été déposé par Max et ses avocats mais dans le cadre d’une procédure au civil la peine est exécutoire. Quelle que soit la durée (sûrement encore plusieurs années) et la décision, la peine va être appliquée et il va falloir commencer à payer la note.
Nous n’avions pas prévu de vous raconter tout cela… Mais vu l’ambiance du moment, vu la loi de « sécurité globale » qu’essaye de faire passer notre gouvernement, vu les nouvelles manifestations et les nouvelles arrestations arbitraires, dénoncées par de nombreuses associations, qui ont lieu chaque semaine, on se dit qu’il est important de mettre en lumière ce genre de comportements d’abus de pouvoir, qui peuvent à jamais changer la vie d’un homme ou d’une femme.
100 000 euros, pour un intermittent du spectacle qui gagne un peu plus que le SMIC, ça veut dire payer jusqu’à la fin de sa vie. Ça veut dire renoncer à tout projet familial, ou devenir un jour propriétaire, vivre une vie « normale » …
Au sein de notre collectif, cette histoire a été un choc. C'est tout simplement révoltant. Nous nous sommes inspirés de l'histoire de Max et de celles des autres victimes de violences policières, morales ou physiques, beaucoup trop nombreuses pour être qualifiées d'accident de parcours. Nous en avons tiré un titre du prochain album, intitulé « Rendez-nous la Justice », et que nous vous dévoilerons la semaine prochaine.
Il y a des moments où il est particulièrement important de réagir, de refuser l’injustice dont nous pouvons être les victimes, de dénoncer des comportements insupportables qui jettent le discrédit sur toute une profession, et qui surtout condamnent des gens, comme vous et nous, à payer jusqu’à la fin de leur vie, pour une faute qu’ils n’ont pas commise.
Arrestations arbitraires, arrestations « préventives », tout cela n’a qu’un seul objectif, nous faire peur. Pour qu’on reste chez nous. Pour qu’on la ferme.
Bien entendu, on a l’intention de soutenir notre gars. Parce qu’il est innocent, et parce que c’est notre frère. Mais il faut bien garder en tête qu’hélas, Max n’est pas le seul concerné, et que des centaines de personnes sont dans le même cas que lui aujourd’hui, dont beaucoup sont derrière les barreaux… Nous pensons à eux aussi.
Aujourd’hui il faut qu’on ait conscience collectivement que ces choses arrivent, qu’elles sont réelles même si ça nous paraît inconcevable par rapport à l’idée qu’on se fait de notre pays, de notre démocratie. C'est à nous de nous battre pour relever le niveau d'exigence démocratique.
On compte sur vous pour partager le son, partager ce post… C’est important de mettre en lumière ce genre de comportements pervers, de les dénoncer, afin de garder l’espoir qu’on puisse un jour faire évoluer les choses.
De notre côté, on commence à réfléchir à monter un festival récurrent, pour permettre à Max de se défendre, et dénoncer les violences et les abus policiers. On vous tiendra au courant bien évidemment !
Vous voulez la paix ? Rendez-nous la justice !