Focus #1, fanbook consacré à Gregory Isaacs.
Fin d'année dernière, on a remarqué sur les réseaux sociaux qu'un ptit nouveau du côté de la presse papier faisait son apparition.On a donc décidé de contacter James Danino, l'instigateur de ce Focus #1.
Le premier volet est consacré à Gregory Isaacs, un des artistes préféré du rédacteur. Une bio, des traductions, on se penche sur une des interviews phares de l'artiste, du design, des dessins, un bon bloc de papier.
Tout y est !!! Et pour l'avoir feuilleté, on peut vous dire que c'est une belle réussite.
LGR : Bonjour James, comment vas-tu ? C'est Matthieu (aka Mamats) de La Grosse Radio Reggae. Je voulais échanger avec toi aujourd’hui car tu as sorti un livre que tu as appelé Focus. Le premier exemplaire est déjà sorti, tu te concentres dedans sur Gregory Isaacs. C’est un véritable succès à en croire le nombre des commandes en commentaire sur les réseaux sociaux. Peux-tu nous dire si tu vas en sortir beaucoup, refaire un tirage ?
James Danino : Salut Matthieu. Je vais en faire des petits tirages, je pense 150 tirages par exemplaire, peut-être 100 tirages de plus.. Tu vois, ce sont des petits tirages car ça revient assez cher à imprimer et je ne voudrais pas rester avec des invendus. Je pensais que ça allait bien partir car il y a encore des amateurs de support papier mais je ne pensais pas que ce serait un tel engouement.
LGR : Justement la version papier je pense que c’est une bonne idée. Moi-même, j’aime me plonger dans un bouquin et ce n’est pas quelque chose d’éphémère comme pourrais l’être une publication sur internet.
James Danino : Bah c'est exactement ça en fait !!!
LGR : Pour le premier volet, tu fais un Focus sur Gregory Isaacs.
James Danino : L'idée que j'avais à la base, c'était de dire, je vais me concentrer sur un artiste, raconter son parcours, son histoire et transmettre l'amour que j'ai de cet artiste. Et là tu vois Gregory, c’est vraiment un artiste que j’apprécie beaucoup. Que j'écoute depuis des années, j'ai plusieurs albums que j'ai écouté des centaines de fois et je ne lâche jamais. C'est vraiment un artiste prés de mon cœur.
LGR : Et du coup le contenu du magazine c'est biographie, traduction de chansons... ?
James Danino : Exactement. En fait, j'ai fait une bio de quelques pages. 3 à 5 pages, je raconte un peu l'évolution de sa carrière, tout ce qui se passe autour de lui. Je me suis aussi servi de l'interview qu'il avait faite en 79. Celle avec Chris Salewicz qui est un journaliste bien connu dans le reggae à cette époque en Angleterre. Il a fait une superbe interview avec Gregory. Tu vois, c'est un personnage un peu particulier et côté 'interview, il n’en a pas donné des tonnes et des tonnes. A certains moments dans les interviews, il pouvait plus ou moins être ouvert, et il pouvait parler plus ou moins librement. J'ai traduit cette interview qui est très intéressante. Après ça, il y a vingt morceaux qui sont retranscrits dans leurs versions originales et traduits en Français. A côté de ça, j’ai collaboré avec plusieurs amis artistes, Pierre Audemard, Sebastien Chevalier et Maya, qui ont fait les superbes illustrations qui enrichissent tout cela.
Gregory Isaacs
" Night Nurse "
Live Bahia Brazil
LGR : Comment le magazine va t-il évoluer ?
James Danino : Je ne sais pas comment cela va se goupiller par la suite parce que c'est vraiment une idée qui est partie vite fait. J’en ai parlé un peu à mes potes et ils m'ont dit : Go. On fait ça pour l’instant et développer par la suite, mettre un peu plus de contenu ? A voir, je ne sais pas encore comment cela va évoluer.
LGR : J'ai vu qu'il y avait pas mal de personnes qui demandaient si c'était en français ou pas ?
James Danino : Oui, c'est ça. Bien souvent les bons livres sont en Anglais et c'est bien une des raisons principales qui m’ont fait me lancer. Malheureusement avec l'Anglais, le souci, c'est qu’il y a des gens qui ne comprennent pas. Pour beaucoup de gens en France, le reggae, il est mal compris ou pas compris du tout. Du coup beaucoup de gens aiment le reggae mais ils n'ont pas l'occasion de percevoir l'entière connexion. Moi je l'ai depuis des années, ça fait 5 ans que j'ai un blog ou je traduis des morceaux, je mets une vidéo YouTube avec le texte en anglais et en français, je parle autour du morceau, c'est pour transmettre aux gens le contenu car pour moi le reggae, ça se ressent et ça se vit. Beaucoup de gens passent à côté de cette connexion, juste à cause de la barrière de la langue. D’autant plus quand on parle un patois et c'est le cas des Jamaïcains.
Plus ça va, plus je vois que les gens s'intéressent aux traditions. Il y a vraiment une envie pour beaucoup de gens pour ces choses, mais la barrière de la langue est souvent un frein. Même moi quand on parle anglais, ma première langue c'est l’anglais, mon père était Gallois, ma mère est Française. Je suis bilingue mais même en étant bilingue j'ai dû apprendre. Au-delà du patois, de l'accent, il y a la manière de le parler et tout ça même pour un anglophone, il y a des choses très difficile à comprendre. Il faut apprendre le pays, la culture du pays, aux gens du pays. C'est un très long processus et maintenant que j'ai une bonne compréhension et connaissance de tout ça, moi je suis content de transmettre aux gens ce savoir.
Pour visiter son blog
c'est en cliquant ici
(plus de 300 morceaux traduit)
LGR : Je trouve que l'idée est très bonne. Donc d'autres volets suivront ?
James Danino : Le numéro deux est en cours de réalisation et de nombreux nouveaux artistes ont participé pour celui-ci. Je ne sais pas encore à quelle fréquence les Focus sortiront mais je pense qu'il y aura encore quelques numéros à suivre. Ce sont ni les idées ni l'envie qui manquent!
LGR : Toujours sur le même principe. Focus sur un artiste ?
James Danino : Oui, oui. En fait, l'idée sera toujours de s'intéresser à un artiste. De proposer un certain nombre de ses morceaux et d'éclaircir tout autour de cet artiste. De prendre le temps finalement pour que les gens prennent 1 heure ou 2 heures, à écouter les morceaux, à découvrir un peu la vie de l’artiste, et j'espère qu'ils tomberont un peu plus amoureux de Gregory par exemple avec ce premier livre.
LGR : En fait, je pense que c'est par la découverte de l'artiste que les gens s'intéressent un peu plus. En découvrant une part de sa vie, un peu comme une plongée dans l’intimité, dans l’humanité de l’artiste. Que ce n’est pas juste une personne qui monte sur scène et qui balance des lyrics mais bien quelqu’un comme toi et moi.
James Danino : Exactement et puis tu vois, Gregory Isaacs, comme tous les artistes ce sont des hommes, comme tu dis, comme toi et moi mais ils ont ce petit quelque chose à nous donner que tout le monde n'a pas. Ce sont leurs messages qui nous touchent et cela se passe à l'intérieur de toi. Pour moi, cela a été ma réaction quand j'ai découvert le reggae....... Et tu vois c'est ça que j'avais vraiment en moi et que je n'avais jamais découvert. Je ne l'avais jamais vraiment entendu et exprimé de cette manière. J’ai de suite ressenti que moi aussi je pensais comme ça. C'est ça la réalité de cette musique, c'est vraiment cette volonté de parler à tous, quel que soit le thème.
LGR : A la base, tu es musicien, chanteur ?
James Danino : Je fais partie d’un sound (DJ Akademy Sound System) depuis 10 ans et cela fait 15 ans que je suis arrivé dans le monde des sound system. Je ne chante pas, je suis sélecteur, je fais aussi l'animation au micro. J'ai organisé pas mal de soirées à Bordeaux là où j'habite, donc voilà. J'aimerais bien être chanteur mais la justesse de ma voix ne me le permet pas ( rire ). Je suis musicien, si jouer un disque c'est pouvoir se dire musicien ( rires) surtout j’aime la musique.
LGR : Il y a un bon réseau en Aquitaine côté reggae.
James Danino : Oui, il y a beaucoup de choses qui se font mais en fait par rapport à avant, c'est un peu différent. Parce qu'avant à Bordeaux quand j'ai intégré la musique Jamaïcaine, il y a 20 ans en gros, Bordeaux c'était une des capitales du reggae. Lorsque les groupes internationaux étaient en France ils passaient forcément à Bordeaux , mais cela a un peu changé.
Moi c'est vraiment la musique Jamaïcaine des années 60 jusqu'à aujourd'hui, , essentiellement le reggae Jamaïcain que j'aime. Quand j'étais plus jeune, j'allais dans les concerts tu avais 1000 personnes. Il y avait des concerts toutes les semaines, toutes les 2 semaines tu avais des groupes. Il y avait beaucoup d'activités pour le reggae, maintenant ce n'est plus la même chose au niveau des groupes lives. Ce qui marche très nien de nos jours ce sont les soirées sound system jouant du Dub UK, ces soirées reunissent beacoup de public et il y a de nombreux sound systems basés à Bordeaux.
LGR : Autre chose dont tu aimerais aborder ?
James Danino : Bah écoute oui. Un truc que j'ai développé il y a quelques années, je donne des conférences un partout en France et aussi un peu à l'étranger, sur l'histoire de la musique Jamaïcaine, Je raconte l’histoire de la Jamaïque, du reggae en m’appuyant sur les textes, les différents styles musicaux. Je le fais un peu chronologiquement, je commence par les originaux de la musique et petit à petit, je vais crescendo dans les années.
LGR : C'est cool. Merci beaucoup James.
James Danino : Merci à toi et tu peux dire aux gens dans ton article qu'ils peuvent me contacter en MP.
James Danino
Son Blog
Son Facebook