Quand Paul Milhaud, alias Sonic Polo, leader du groupe No Jazz Quartet, se remémore sa prime jeunesse de punk rocker aixois et ses premières années à Paname. Une plongée dans la scène des années 80 en mode roman autobio, écrit par un sémillant sexagénaire “punk jamais reconverti”. “Nous étions de jeunes punks innocents” inaugure une nouvelle collection rock n’roll aux éditions marseillaises Melmac Cat.
Difficile de faire plus explicite comme titre, non ? Paul Milhaud est connu comme le loup blanc au sein du milieu rock marseillais. Avec son complice Stéphane “Neurotic Swingers” Signoret, il tient le Lollipop Music Store après avoir géré Sonic Machine, une boutique de skeuds autrefois basée rue Saint Maur à Paris (une défunte adresse bien connue des aficionados de punk, ska, hardcore et de Rock’n’roll of course). Cette fine lame aiguisée à coups de riffs sauvages a officié dans pas moins de neufs formations, la dernière étant donc No Jazz Quartet, avec laquelle il vient donc de sortir un second album (et qui sera en concert à La Boule Noire le 12 mai prochain).
Paul Milhaud a 15 ans au moment de la déflagration punk et comme une poignée d’autres adolescents, il ne va pas vraiment s’en remettre, au point d’empoigner à son tour la guitare et de monter un groupe à Aix. Spoiler ne rencontrera pas le succès espéré, sans doute pas plus que Savage Circle qui suivra, mais ces groupes lui ont visiblement permis de faire de sacrées rencontres durant son “long parcours de guitariste rock à insuccès”. Les noms de François Hadji-Lazaro, d’OTH, Stiff Little ou Johnny Thunders traversent les pages de ce précieux témoignage sur les années punk n’roll. “Putain, Putain, c’est vachement bien” écrit Cédric Favre sur le quatrième de couverture. Un savoureux clin d’oeil à Arno, un autre punk, reconverti lui dans la chanson et tout aussi droit dans ses bottes que notre ex-jeune punk innocent.
“Nous étions de jeunes punks innocents” de Paul Milhaud, 248 pages, 16€. Publié chez Melmac, distribution Pollen.