Ça bouge encore et toujours du coté de Perpignan. Et c’est encore le label Staugbgold / Cougouyou qui est responsable. Après les Johnny Tramuntana, Monsieur Paul Et Les Solutions, c’est au tour des Hands de se retrouver sur le prestigieux label et pour un long format, leur troisième. Ça s’appelle Reflections.
Les Hands ne sont pas des inconnus. On a pu retrouver leurs précédentes exactions sur les compilations Back From The Canigo (sorties elles-aussi sur le même label). En effet, Briane (chanteur, guitariste et compositeur), Shaul, Moumoule et Hugo ont fait partie de groupes comme les Santos, les Sonic Ckicken 4, Gaz Gaz and many more. Mais revenons à notre Reflections.
On commence par « Thanks » et sa grosse intro à la basse. C’est original de remercier les gens d’entrée de jeu. Mais les Hands s’en balancent des conventions. « Thanks » nous invite à prendre part à un trip dans l’univers des Hands. Allez, on y va…
Un riff de guitare roboratif nous emporte dans un autre monde. Ils appellent ça "Lost In Another World” chez les Hands. Les guitares y sont saturées et mélangent des influences garage et psychédélique façon Pink Floyd époque Piper At The Gates Of Dawn. Ne tiendrait-on pas là un digne successeur d’"Astronomy Domine" ?
Chez les Hands, on sait se faire un peu plus festifs aussi, « In The Middle » fait imparablement bouger les guibolles ! A la façon d’un vieux ska rocksteady ! Mais en empruntant aussi aux mélodies power pop chères à Paul Collins. Bref ! Ça secoue !
On sait ralentir le Beat (pas celui de Paul Collins, celui de la musique) comme avec « Can’t Loose Our Time » avec de super mélodies entêtantes sur un fond mid-tempo. Encore un fois, ça respire le psychédélisme revisité avec brio. On pense aussi aux premiers Oh Sees…
“It’s in your head” est dans la même veine avec une qualité mélodique qui n’aurait pas déplu à quelques célèbres combo liverpuldiens… Les Hands savent créer des ambiances qui leurs sont propres et faire monter la pression.
Après une intro de basse à faire pâlir Toni Iommi du grand Sabbath, nous voilà partis avec « Dust In The Universe » dans un trip power pop lorgnant même parfois vers des sons plus gros façon Fuzz de Ty Segall. Encore une autre facette du monde alambiqué des Hands.
Et pourquoi pas une petite ballade ? « We Are So Lame » est là pour calmer le jeu. La voix de Briane porte parfaitement les titres du combo dans différents registres. Un puis un morceau sur les Lame, leurs potes italiens qui jouent du garage, c’est forcément cool.
On reconnaitra en backing vocals, la voix de Renaud Picard, actuel vocaliste chez les Limiñanas (une pointure, on vous dit…).
"Seven Years" ! 6 minutes ! On part sur du psyché, c’est sûr… L’intro ne dément pas nos préjugés. On causait Floyd de Syd Barrett un peu plus haut, nous y voilà replongés jusqu’au cou, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Le morceau monte en puissance et les six minutes passent en un rien de temps à tel point qu’on en redemande ! Avec ce « Seven Years », on a l’impression de rentrer complétement dans l’univers du groupe qui nous entraine dans ses divagations et élucubrations guitaristiques. Très classe.
On finit par un morceau cool, « It's Quiet Now », une descente en douceur après le trip précèdent. Un petit quelque chose de Velvetien façon "Sunday Morning".
Les Hands réalisent donc un troisième LP très agréable, varié empruntant autant au psychédélisme qu’à des choses plus garage punk et le mélange est très intéressant. L’album est très bien construit et s’écoute d’une traite façon concept album. Les Hands nous engagent donc dans de fort belles Reflections ! Bien joué les gars !
Sorti le 23 juin sur le label Staubgold / Cougouyou Music