Kos, c'est une folie chaotique avec une batterie jazz, une basse metal, des synthés des années 90, du slam, le tout ficelé par une guitare contorsionniste qui maintient extraordinairement la cohésion de l'ensemble.
On dirait qu'ils sont une dizaine, mais non, la formation est un trio. Ils viennent du Quercy, se sont formés en 2017, et à force de tourner dans les petits bars, ils se sont décidés à faire profiter plus d'oreilles de leur chouette musique. Voici donc 3, un petit disque de trois titres, fait à trois paires de mains et autant de paires de pieds, qui vous fera vibrer comme pas deux.
Trois petits chants
Alors, qu'est-ce qu'on a dans 3 ? Trois longs morceaux qui font chacun dans les cinq minutes, parce que les Kos ne se fichent pas des oreilles de leurs auditeurs, et ils les remplissent. Et puis parce que leurs compositions prennent le temps de se poser, de s'établir. En cela, ils rappellent un peu Baron Crâne, ainsi que pour de longs passages mélodiques rarement entrecoupés de textes scandés.
Allez, on monte dans « Le bus » ! Ça vrombit sur une guitare aux effets fuzzy. Les paroles potaches sont susurrées par un chant d'abord ethéré puis franchement vénère. Je ne sais pas si c'est à bâbord qu'on gueule le plus fort, mais on va forcément choper un truc.
Et voilà, « La quarantaine » est déclarée. Elle débute sur une petite mesure répétitive égrenée sur quelques percussions. Puis les effets étoffent les guitares, le disque se raye, le tempo ralentit avant de laisser place à un fouillis bruitiste seyant davantage aux paroles slammées qui suivent.
Enfin, le troisième morceau de l'album s'ouvre sur le journal sportif des jeux olympiques de 1996, si l'on en croit le titre (ou si l'on a une super bonne mémoire). Des effets indus, une guitare qui couine, une batterie qui tabasse, sûrs qu'avec ça les athlètes peuvent se doper. Mais une mélodie bien plus impressionnante arrive : « La Macarena » version glam-rock. Le morceau semble se calmer, jusqu'à s'achever sur une petite lancée façon « Bloody Roots » sur un air jazz. Ah, Kos, ça ne se met pas entre toutes les oreilles, il faut être averti et s'échauffer avant.
Au niveau technique, le groupe enregistre toutes les prises des instruments en direct, simultanément et non pas séparément. C'est pour ça qu'à l'écoute, on sent encore toute l’énergie et la spontanéité des concerts. D’ailleurs, Kos se promet de ne jamais enregistrer une composition sans l’avoir défendue sur scène auparavant. Déjà ça essuie les plâtres, et ensuite ça donne une bonne raison d'aller les voir en concert. On sent que le groupe est fait pour la scène, et qu'une petite galette pressée ne saurait sans doute pas rendre suffisamment hommage à leur énergie détonnante.
3 (EP) paru le 09/09/2022
- Le Bus
- La Quarantaine
- Été 96