Anodine, c'est les petits riens du quotidiens, mais en chansons, en paroles, en rythme. Trouver l'éclat poétique de nos détails anodins, c'est ce que propose ce premier EP en six morceaux.
On se laisse facilement attraper par les sons d'Anodine, ses rythmes bien marqués et surtout par son ambiance immédiatement cinématographique. Le meneur du groupe, Arno Villenave, est également documentariste et ça se ressent. Chaque chanson est une pépite poétique, une petite scène quotidienne sous une loupe tendre.
Anodine développe une plume acérée qui joue sur les assonances, les allitérations et les sonorités. On entend le rythme à travers les textes, comme dès l'ouverture de l'EP avec un « Tout » au métronome marqué.
La patte du groupe semble être la batterie cadencée, les textes entre chantés et scandés, les riffs déployés entre les couplets. La preuve avec « Anodine », un morceau qui reprend tous les codes de ce fameux "rock français" (vous savez, celui qui n'est jamais mort).
Mais c'est sur « Nuit blanche », qui donne son nom au disque, que l'on prend pleinement connaissance de l'ampleur des compétences d'orfèvre des artistes. Cadencé et poétique, le morceau fait onduler le chant et la musique qui se recouvrent à tour de rôle comme un ressac et nous emportent. On ondule tant au son des guitares fuzz que des syllabes slammées.
Les paroles s'affolent et s'amusent sur « Ma muse », avec des jeux sur les sonorités et les textes décalés. La forme est encore au service du fond sur l'essouflant « Cours » ou le titubant « Demain j'arrête », qui laissent l'auditeur haletant et désireux d'en entendre plus. Trop tard, il n'y en a plus. Relancez l'EP pour un nouveau petit shoot !
Anodine - Nuit blanche
EP sorti le 6 octobre 2023
- Tout
- Nuit blanche
- Anodine
- Ma muse
- Cours
- Demain j'arrête