Soleil rouge sur la nuit bordelaise
Red Sun Atacama, trio stoner désormais entièrement bordelais, jouait à domicile au Deus Ex Machina, bar chill wave spirit (le wave étant pour le côté surf) du bord de quai dans le cadre des concerts organisés par l'astrodôme, collectif très actif dans l'organisation de soirées musicales bordelaises.
The Twin Stoners
Soirée stoner qui mettait en lumière deux groupes dont le premier étant The Twin Stoners, trio basse-guitare-batterie dont le set commence sur un gros riff de guitare bien gras. Le ton de la soirée est donné sans surprise étant donné le thème. Voix claire, doublée sur les chœurs par celle du batteur ou de la bassiste et riffs marteleurs sont la ligne choisie par The Twin Stoners. Certains morceaux trouvent leurs sonorités entre The Doors et SOAD, le mélange n'apparaissant pas si délirant que ça ! Sur la major partie du set, l'ambiance se situe entre rock progressif solide et début de la classification Metal, certaines parties vraiment stoner n'apparaissant que sur les refrains. Guitare et basse se partagent le travail rythmo-mélodique aux grés des chansons, tantôt menées par de sauvages riffs à 6 cordes, tantôt par de solides lignes de basses savamment cadencées. Le set se termine sur une musicalité rappelant Stoned Jesus "I'm The Mountain" et sous les applaudissements de la foule.
Se situant dans un stoner plus coloré, en dépit ce soir, de leur tee-shirts noirs assortis, avec des riffs parfois inspirés des Pink Floyd, Red Sun Atacama, signé sous le label Mrs Red Sound, entre en scène.
Red Sun Atacama
Ambiance guitare solo avec un max de wah wah sous reverb, que la basse accompagne en ponctuant de chants éthérés bientôt rejoints par les ponctuations de la batterie sur cette intro aérienne spécialement conçue pour se calibrer les uns aux autres. La pause ne durant pas longtemps, le rythme semi tribal de la batterie annonce le dynamique morceau "Furies". Déjà la salle change de forme. L'énergie explose comme un cheval au galop et les gens sautent sur place au gré des changements de rythmes dont le groupe a fait une de ses signatures. "Antares" en second morceau marque vraiment ces touches d'influences Pink Floydiennes dont nous parlions plus tôt.
La basse très présente portant le squelette de la chanson avec la batterie marquant les différents changements avec quelques fioritures indispensables, le tout saupoudré par une guitare mêlée de delay et de reverb baignent la salle dans une atmosphère doucereuse avant l'explosion ternaire stoner du noyau dur du morceau où la voix raisonne de ses sonorités haut perchées à l'instar de Brian Johnson (AC/DC) mais en plus claire et volontairement mise en retrait par une habile utilisation du volume et de la reverb.
"The Gold" grave définitivement le groupe comme un power trio. A l'instar d'un bon café, force, robustesse et caractère sont les composantes de Red Sun Atacama. Impossible de rester de marbre face à ce déluge enfiévré de puissance mélodique. Ce qu'ils gagnent en puissance n'entâche pas les nuances qui en font son caractère. Servies avec un batteur monstrueusement précis, le trio emmène la salle dans un défoulement des corps qui slament çà et là.
"Revelator", chanson phare de leur second album "Darwin", n'est pas là pour faire retomber la pression. Plébiscités pour un rappel après "Cupid Arrows", le trio revient cueillir la salle sans même l'avoir laissé refroidir, ni laissé les slameurs atterrir. Les gens se jettent sans discontinuer sur les mains tendues de la foule qui les hissent et restent en l'air pendant que d'autres voyagent, portés pour un autre tour guide de la salle, et le groupe finit de jouer sous les acclamations du public, vidé mais heureux !
Ce ne sont pas les dates qui manquent à l'agenda de Red Sun Atacama, alors n'hésitez plus et foncez !
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Avec mes remerciements au groupe pour "The Gold", comme ils ont un jour écrit sur mon exemplaire de "Licancabur" (NDLR-leur premier album) : "Vous avez fait de ce concert un moment merveilleux"
Jason P - Crédits photo : Carolyn Caro