Le podcast écrit ! #1 Thumpasaurus

Le podcast écrit, c’est comme un podcast mais à l’écrit. Ce qui vous évite de vous taper nos voix de presse écrite… Le principe est simple : avec un collègue, après avoir chacun écouté un album (le même, évidemment), on s’appelle, on lance la lecture, on en discute et on vous transmet le tout pour que vous partagiez ce moment musical avec nous, le temps d’un album. 

On commence cette semaine, Davy et moi-même, Yann, avec le nouvel album des zinzins de Los Angeles, les Thumpasaurus. A la recherche du thump !

Lancez les lecteurs des chansons, écoutez l'album avec nous.

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Yann : Selon le groupe sur une publi instagram depuis supprimée, durant le premier weekend de la sortie le 24 septembre  l’album Thumpaverse - ne pleure pas, Davy - a déjà fait 100 000 streams sur Spotify... ce qui leur permet de s’acheter environ un paquet de biscottes.

Davy : Pour le beurre, ça sera au prochain album.

Y. Ou pour le deuxième weekend. Non, remarque, c’est sorti, leur album est déjà mort !

Allez, on lance l’écoute ! Avec la très longue intro montante de “Emotional Pain”.

D. Ils exposent déjà le côté groovy et dansant du truc.

Y. Et au bout de pile une minute, y a l’explosion funky. Cet album est plein de surprises, on passe vite d’une émotion à l’autre. On est toujours dans le décalage. Des morceaux ne présentent pas vraiment de parties. Ça monte, ça breake, ça repart. Et là, ce premier titre monte pendant trois minutes. Il va se passer un truc là à deux minutes ! Et oui !

D. En 2019, ils ont sorti un autre album, The Book of Thump. Ils se décrivaient comme un groupe de funk punk.

Y. Ouais, on est pas loin de ça, le truc est qu’il n’y a pas vraiment de genre. Ils sont dans l’expérimentation, ils passent du rock au funk, y’a du jazz. Et le liant, c’est l’interprétation de Lucas Tamaren. Il sait mettre l’émotion qu’il faut sur la chanson qu’il faut. Il a un jeu fou, c’est plus qu’un chanteur, c’est un acteur.

D. Ouais, complètement. Et ça donne des morceaux très différents à chaque fois par le biais de cette voix. Quand j’ai écouté l’album, arrivé à la quatrième chanson, j’avais l’impression d’avoir écouté quatre chanteurs différents.

Y. On arrive à “Talkin’ Bout”, la deuxième chanson, plus pop, toute guillerette alors que le morceau suivant est “I’m Pissed”, tout en excitation, un point d’orgue de l’album au troisième titre, en tension complète. On est monté lentement avec “Emotional Pain”, on est resté sur un plateau ensuite, bam ! Mais je prends de l’avance !

D. Y’a ce refrain à la Queen sur “Talkin’ About”, mais je savais que si je le disais tu allais mal réagir, donc j’ai décidé de ne pas le dire.

Y. Figure-toi qu’en faisant écouter Thumpasaurus à une amie, elle m’a dit que Lucas semblait être un Freddie Mercury sous acide. Avec une dose de plus, alors ! On est un cran au-dessus dans la folie. Y a un truc avec sa voix, on en a même l’impression qu’elle est traitée. Il est juste tout du long, c’est pas le sujet. Faut pas oublier non plus le côté rétro, j’ai l’impression qu’il y a un traitement tout de même sur sa voix.

D. Ils ont vachement bossé sur le son. Je lisais une interview pour l’album précédent dont le son était bien plus crade. Pour Thumpaverse, ils ont fait un taf plus propre. Ils se revendiquaient de vraiment tout enregistrer live dans la même pièce, sans séparation entre les instruments pour que ça repisse de partout. Et là, ils ont l’air d’en être sorti, et ça donne quelque chose de beaucoup plus propre.

Y. C’est clair. C’est mieux produit, ça s’entend, ne serait-ce que par la voix qui ressort très bien. Car pour un son aussi barré, on arrive bien à définir qui joue quoi à quel moment.

D. Et ils sont nombreux en plus.

Y. Ils sont cinq, et la voix qui prend la moitié de la place déjà.

D. C’est ça qui est hyper intéressant. Lucas fait absolument tout pour attirer toute l’attention avec une surinterprétation de chaque texte. Mais derrière, t’as le saxo et une richesse d’instruments qui fait jeu égal avec la voix.

Y. Et sur “I’m Pissed”, on a aussi des chœurs assez bas et chauds qui contrebalancent bien avec la furie d’un Lucas complètement habité.

D. Sur YouTube, pour le clip, ils ont bien séparé le morceau par séquence. Il y a notamment une marque pour le solo de batterie. Ce qui est étonnant d’en retrouver un pour un single. De quoi remettre les solos de batterie à la mode !

Y. Avec ce solo, ils montrent qu’on est clairement pas dans un single pop.

D. Crack Cloud avait fait la même chose au début de l’année sur “Ouster Stew” le single vendeur de l’album. Être 2021, c’est mettre des solos de batterie !

Y. C’est toi, un batteur, qui parles car je l’avais à peine remarqué.

D. Et ouais, je sais que personne n’en a rien à foutre de la batterie.

Y. Mais justement, je pense que Thumpasaurus et Crack Cloud n’en n’ont rien à foutre des codes. Les gars sont en marge. Ils ont une complète liberté. Ce qui permet à Thumpasaurus de faire leurs 100 000 streams en s’en moquant. Il y des morceaux plus accessibles que “I’m Pissed” dans l’album et pourtant, c’est celui-ci qu’ils ont choisi comme premier single. Quoique “Struttin’” est accessible aussi. Sur ce morceau, on a la voix typée white trash, mais si t’enlèves la voix, on a quasi une instru à la Elton John avec un piano bondissant. C’est vraiment Lucas qui donne sa teneur au morceau.

D. Oui, parce que sinon, l’instru derrière est chiante.

Y. Tu fais chanter “Struttin’” à, mettons, Mika, ça n’aurait aucun intérêt.

D. Ce qui fait que tout fonctionne dans cet album, c’est qu’il y a de l’humour et une distance qui est donnée. Du coup, tout ce qui est fait derrière serait hyper ringard, comme ce refrain, si c’était fait au premier degré.

Y. C’est pour ça que je te citais Mika ! Après, on est dans l’humour mais pas non plus dans la dérision. Quand Lucas chante comme ça, j’ai pas l’impression en voyant le clip qu’il se moque des white trash. Au contraire, c’est à nous qu’il montre son petit cul tout du long, jusqu’à son mariage.

D. La distance est prise avec ce qu’ils font eux-mêmes mais pas forcément avec le sujet. Même en ne comprenant pas très bien le texte, on arrive à rester accroché grâce à l’expressivité de Lucas.

Y. Justement, j’allais parler d’une punchline qu’on comprend bien dans “Struttin’” et qui m’a sauté aux oreilles, c’est “Objectify but don’t cross the line”. Objectifie le corps mais ne passe pas la ligne rouge. Ca va très bien avec le fait de nous montrer son cul tout le long du clip, avec des codes clichés gay repris dans ce morceaux comme le camionneur cuir-moustache par exemple. D’ailleurs, à la fin du clip, le personnage de Lucas est en train de se marier avec une femme mais se casse du mariage !

D. En passant à “High School”, il y a une très bonne gestion qui est faite de ce début d’album, sur l’enchaînement des différents tempos des morceaux, je trouve qu’il y a vraiment une super cohésion entre les cinq premiers morceaux. Ils sont à la fois copieux et compacts. Et justement, la voix de Lucas est tellement au centre de l’attention que ça peut devenir lassant si ça ne redescend pas à un moment. Et là, placer ce titre en cinquième avec ce bordel vocal…

Y. Oui, on est dans un chorale chelou complètement pétée qui fait redescendre la tension qui était montée pendant quatre morceaux. Ca pourrait être un morceau, comme il y en a déjà eu d’ailleurs, par exemple avec Nick Cave, Shane MacGowan et toutes les guests de l’album Murder Ballads sur “Death Is Not The End”, un morceau choral branque et désabusé. 

D. Là, y a qu’une phrase : “Goin’ to high school, yeah yeah!” 

Y. Arrête, dit comme ça, on dirait un titre de Green Day !

D. Ouais, en mieux, et plus fourni !

Y. Après, “High School”, on arrive à un morceau de transition.

D. Il y a énormément de vidéos de lives sur YouTube alors qu’ils n’ont pas tant que ça de morceaux studio. Je pense qu’ils ont vraiment fait leur grosse expérience en live et que du coup c’est pour ça qu’il y a une si grosse maîtrise de la cadence, de ce qui va être dansant et de ce qui va redescendre ensuite.

Y. Oui, avec “It Doesn't Matter” en 6, on change complètement de style, du disco funk avec un arrière goût punk.

D. Je relie ça avec cette petite distance qui est mise avec ce qu’ils font et qui fait naviguer entre les degrés d’écoute. 

Y. En tout cas, c’est ce genre de morceau qui me fait regretter l’absence de boîtes de nuit qui ne seraient pas soit electro soit rap. Je me vois bien danser sur “It Doesn’t Matter”, mais c’est pas le genre des clubs actuellement… Frustration que d’avoir à espérer de venir les voir jouer en France. Je ne suis pas persuadé que ça arrive un jour mais peut-être au TINALS à Nîmes… Et s’ils montent à un milliard de streams, peut-être que les Eurockéennes s’intéresseront à eux. 

D. Allons gonfler les chiffres alors ! Bon, pour “Struttin’”, y a 29 000 vues sur YouTube. 

Y. Morceau qui est sorti en plein mois d’août, pas évident du coup. 

D. Le clip de “I’m Pissed”, sorti avant l’été, est monté à 118 000 vues.

Y. Bravo à eux de sortir ces chiffres en autoprod avec leur propre label Space Barn Continuum, qui reprend le nom du titre “Space Barn” de leur précédent album The Book Of Thump.

D. Je pense qu’il y a quand même une aide extérieure parce qu’il y a une telle différence de production entre les deux albums... On a parlé la première fois de Thumpasaurus dans Les Gros Clips de la Semaine, comment est-ce que ce groupe nous est arrivé ?

Y. C’est notre confrère Fred Lombard, d’indiemusic, qui m’avait envoyé le clip de “I’m Pissed” en me disant sa joie de voir revenir le groupe. Ok, ils sont revenus, certes, mais je ne savais pas qu’ils existaient ! En fait, Fred est un vrai digger, ce qu’on devrait tous être. Il passe son temps sur Bandcamp à écouter tout et n’importe quoi, ce qui lui arrive à la suite. Et donc parfois, ça mène à un groupe aussi fou que Thumpasaurus ! Merci Fred !
Là, on en est à “What Do I Do” qui m’a moins marqué que les autres chansons même s’il est bien puissant. 

D. C’est important, ce genre de morceau dans le milieu de l’album pour rebondir vers la suite. Bon, là ça fait quand même un morceau de heavy dans l’album.

Y. Et là, à l’inverse, on arrive à un morceau très pop, à la Mika justement avec “Have You Ever Been so Lucky”.

D. Ahah, je m’étais fait la même référence pour cette chanson. J’avais noté que c’était à mi-chemin entre Klaus Nomi et Mika.

Y. Avec un morceau comme celui-ci en premier single, le groupe aurait peut-être fait plus de streams.

D. Je trouve qu’il a bien sa place dans l’album mais pas forcément en l’extrayant en single.

Y. Les gens auraient été sans doute très surpris en découvrant les autres chansons de l’album si ça avait été le cas !

D. Après, on sent qu’il y a quand même anguille sous roche, un truc où tu te dis que ok c’est pop mais qu’on y est pas vraiment non plus.

Y. Lucas fait de grosses montées dans les aigus. 

D. Au final, ce titre est super technique, ils se donnent les moyens d’aller dans le n’importe quoi mais avec de la qualité. 

Y. Et arrivé au pont, on voit ce qu’il en était vraiment de “Have You Ever Been so Lucky” ! avec une voix toute étouffée sortie de nulle part. Pour qu’ensuite, on soit dans la dernière partie de l’album avec un morceau presque prog, presque metal, “Reaching”, avec une intro instru qui ferait penser à du Stevie Wonder. Préparons-nous au grand n’importe quoi !

D. Là on entend le sax, il marche bien quand même, on en entend rarement du sax baryton, en général c’est plus de l’alto.

Y. C’est peut-être une déformation de ma part mais là j’entends quand même beaucoup plus la basse.

D. Ah c’est ça, moi la basse je l’écoute jamais.

Y. Et voilà, le tourbillon par-dessus la batterie… Batterie électronique là, non ?

D. Oui, je me demande s’il a un pad ou quoi, sur scène.

Y. C’est pas sa batterie qui a été remixée plutôt ? Y’a moyen ?

D. C’est la caisse claire qui est hyper compressée, je pense.

Y. On arrive sur un pont comme ça, avec de la flûte.

D. Ah oui il me revient ce morceau, je l’avais complètement zappé jusque là. C’est vrai que c’est ouf de pouvoir mettre ce truc hyper aérien en plein milieu d’un album assez droit au but jusque là. J’aime bien cette variété de genres.

Y. On est partis d’une batterie toute en vitesse, et là tu te retrouves avec des petites notes de synthé… On a juste la basse sinon là ?

D. Y’a un petit kick.

Y. Petit roulement, c’est reparti. Basse en avant, la batterie au loin, ça dure.

crédit photo : DR

D. J’ai lu qu’ils avaient tous une formation jazz, certains l’ont pris juste pour la formation mais d’autres jouent vraiment dans des groupes jazz encore maintenant, et ce genre d’atmosphères là ça vient un peu du jazz moderne.

Y. C’est pas surprenant. Pour Laetitia ça ressemble un peu au délire de Magma, ce morceau. Magma qu’on peut pas cataloguer comme un groupe de rock d’ailleurs.

D. Bah c’est prog quoi.

Y. Est-ce que le prog, c’est du rock…

D. AH.

Y. Non mais avec eux il faut pas se limiter au genre. Ce serait vraiment vain de vouloir les mettre dans une case. Ils en ont rien à foutre et ils le prouvent en 9 morceaux là, y’a pas de genre quoi. C’est un groupe non genré, c’est so 2021.

D. Le groupe de l’année. Ce qu’ils disent, c’est qu’ils cherchent le “thump”, ils n’ont pas du tout de prétention dans le genre, ça ne les intéresse pas, ils cherchent juste le truc qui tabasse quoi. Il y a une recherche du thump, pour se la jouer podcast intellectuel et littéraire, comme le it de Jack Kerouac, le it du be-bop. C’est un peu l’équivalent mais en plus bourrin. Le thump.

Y. Là le morceau c’est “Reaching” hein, ils l’atteignent !

D. C’est magnifique ce qu’on dit.

Y. Là on entre dans le dernier morceau de transition, un petit délire jazz rapide. Intermission.

D. Là c’est juste pour montrer qu’ils ont un bassiste bien solide, tu vois.

Y. Ouais, un peu ouais. Il me faudrait à peu près douze ans en ne répétant que ce morceau pour faire ça quoi. C’est le genre de morceau à jouer en live, qui permet à Lucas de souffler. Il était pas trop là sur le morceau d’avant non plus.

D. Oui c’est vrai. Après il est guitariste aussi.

Y. Et là “Space Barn”, ça commence encore comme un Stevie Wonder !

D. Oui puis, là on est dans Babylon Circus, quoi. Et ce morceau, je crois que c’est vraiment une de leurs tubes live, il y a pas mal de vidéos de ce morceau sur YouTube, il était déjà présent sur l’album précédent, ils en avaient déjà fait une réinterprétation comme ça, en single.

Y. Il durait aussi longtemps ?

D. Il durait beaucoup moins longtemps, il était à genre 2’45, là il fait 4’40. C’est hyper efficace en live, une phrase qui revient tout le temps, tu peux vraiment faire participer le public. Et puis gros jam derrière, ils se font plaisir.

Y. Encore le sax devant. Pourtant je ne suis pas fan du sax, quand il y en a j’ai plutôt tendance à m’éloigner à reculons.

D. Il amène cette touche jazz, mais dans “I’m Pissed” et tout il a vraiment cet aspect rock, mais pas le côté ringard quoi.

Y. Il apporte pas le côté cheesy habituel, il est bien à sa place, il apporte du gras.

D. Oui c’est ça, du gras. Je crois qu’ils le font passer dans des pédales de guitare, ils parlaient d’octaver…

Y. Y’a des cris, des loup-garous et tout là.

D. Halloween quoi. Ce son d’outre tombe derrière, je sais pas si c’est la guitare ou le clavier…

Y. Ouais c’est le clavier je crois. Y’a des bruits de cochon. Et on part sur la dernière partie, ça relance avec un cri. Laetitia, elle est à deux secondes de se mettre debout et de danser. Elle est trop fatiguée. Voilà, on est cuits, il est 21h44. L’année prochaine on part à 18h du TINALS, ahahah.

D. De toute façon, après il y a plus que de l’électro pour les jeunes, là.

Y. C’est fini, là.

D. Ils ont vraiment pas envie de le terminer, ce morceau.

Y. La première fois que Laetitia a entendu ce groupe elle a dit “ok, je veux les voir en concert”.

D. Oui, c’est vraiment un groupe de live.

Y. C’est pour ça que je préfère quand même la première partie qui est plus directe quoi, qui cherche moins à être dans la chelouterie. Elle me parle plus.

D. Y’a moins les influences jazz qui poussent à tourner un peu autour parfois, mais ça me plait quand même pas mal, genre Reaching, ce long passage qui aère vraiment, parce que ça nous saoulerait un album entier de I’m Pissed et Talking ‘Bout.

Y. Ouais, ça donnerait un album d’Idles, qu’on écoute trois fois et après on en a marre.

Tu te demandes dans quoi t’es tombé, est-ce qu’il y a quelque chose à comprendre ou si on doit juste se le prendre dans la tronche

D. Et là un choix bizarre de fin d’album. Ils avaient déjà fait un morceau comme ça, un peu chuchoté au coin du feu, “Beta Lupi”.

Y. C’est le répit, le répit final. Mais ça va monter. Le répit est de courte durée.

D. Un final un peu cinématographique.

Y. Il répond bien à “Emotional Pain” en fait. Il est passé par toutes les émotions en onze morceaux, à la fin il est tout serein. Et là le saxo est libéré du son gras. C’est le morceau clair de l’album. On est encore dans l’influence jazz.

D. Oui carrément, le son de clavier et tout…

Y. Le break de batterie là c’est pas un break rock. Je fais genre je m’y connais t’as vu.

D. C’est clairement jazz ça !

Y. Quelqu’un qui connaît pas là, qui a découvert avec les singles qu’on avait, t’écoutes directement l’album d’un coup là, tu te demandes dans quoi t’es tombé, est-ce qu’il y a quelque chose à comprendre ou si on doit juste se le prendre dans la tronche, et finalement après avoir écouté attentivement on voit qu’il y a une cohérence dans tout ça.

D. Ouais, et une grosse maîtrise du rythme global de l’album, de l’agencement des morceaux entre eux. En fait, tu as vraiment cette structure avec des morceaux hyper efficaces au début, qui te laissent même pas le choix, avec des tempos toujours limite un peu trop rapides. Si on disait qu’il y a un tempo idéal pour chaque morceau, eux ils auraient pris celui qui est juste 10 bpm au-dessus. Et ensuite une fois qu’ils t’ont, ils peuvent t’envoyer du “Reaching”.

Y. Après on sautille avec Lucas. Côté playlist, c’est bien réfléchi pour le vinyles aussi, on finit la première face avec “It Doesn’t Matter”, et on reprend avec “What Do I Do”. Ils sont forts. Ça se trouve ils n'ont pas réfléchi à ce qu’on a dit.

D. Ah je sais pas combien de temps ils ont mis pour faire cet album, mais c’est un truc auquel tu réfléchis énormément normalement.

Y. Ils ont dû mettre tout le confinement 2020 là-dessus. Regarde ils ont moins de 5000 abonnés sur YouTube. Sur Spotify ils ont 15 000 auditeurs par mois. “Struttin’”, 36 000, “I’m Pissed”, 48 000.

Y. C’est vrai que je les imaginais plus gros que ça au final, sur Facebook, ils sont à 6800.

D. D’où sont-ils en fait ?

Y. Californie. Los Angeles. Le site du groupe c’est juste des t-shirts et des gif.

D. Oui je crois qu’ils ont fait pas mal de leurs clips eux-même aussi, sur l’album précédent y’a des trucs vraiment claqués en animation.

Y. Même “Struttin’”, c’est Lucas à la co-réalisation avec un certain Zach Zucker. “I’m Pissed” aussi, c’est Lucas qui co-réalise. Celui qui m’avait bien fait rire, c’était celui de “Mental Karate”. C’est avec ce morceau que je me suis dit, après avoir vu “I’m Pissed”, “OK j’aime ce groupe”.

D. Et sur leur site il y a une petite soucoupe volante qui suit la souris, c’est incroyable.

Y. Oui. Et le clip de “Space Barn” de 2018, c’est animé par Henry Was, et monté par Lucas.

D. Henry Was c’est le batteur. Et effectivement, la production et le mix de l’album c’est Henry et Lucas, et Michael Freesh, le seul nom extérieur au groupe.

Y. C’est un musicien. Il a son Discogs. Il a réalisé pas mal d’albums de groupes inconnus, il a beaucoup bossé le gars. Donc ils ont quand même pris un pro avec eux pour les aider au mix. Bon ben, c’était bien !

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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