Ces derniers temps, le groupe Parlor Snakes fait souvent le buzz. Toute une tournée en première partie des Jim Jones Revue, ce n’est pas rien ! Leurs concerts étant annoncés sur La Grosse Radio, avant de publier l’interview qu’ils m’ont accordée lors de leur concert à la Maroquinerie, voici un petit rappel de leur discographie et plus particulièrement de leur album Let’s Get Gone sorti en début d’année chez DoubleLegs Records. Voici la chronique que j’en avais fait à l’époque lors de la sortie mp3 en novembre 2011.
Ca fait déjà un petit moment qu’on en entend causer de ces Beaux Parleurs. Après avoir écumé les troquets parisiens depuis quelques années, après s’être frotté à l’exercice difficile de première partie des grosses pointures (Jim Jones Revue notamment), après la sortie du 45T Shotguns chez DoubleLegs Records voilà le moment de vérité : le premier album ! Les Parlor Snakes originels : Peter K (guitare) et Eugénie Alquezar (chant et orgue) semblent avoir trouvé la section rythmique qui leur convient. (NDLR : apparemment non, puisque la section rythmique a encore changé).
Au premier regard, la pochette est plutôt classe. On attend avec impatience la sortie physique en vinyle prévue pour la fin janvier (l’image occupe une dimension importante chez les Parlor Snakes donc on aura une pochette différente pour le vinyle et le CD).
L’écoute de cet ouvrage, m’a renvoyé à une multitude d’artiste que j’apprécie. D’entrée, on prend en pleine poire les riffs "stoogiens" de Peter sur "Snake Crawl" qui ne sont pas sans rappeler le fabuleux "TV Eyes". Sur le single "Light Up The House", illustré par un clip fort sympathique, les nappes de fuzz du clavier donnent une coloration garage du plus bel effet. A ces influences se mêlent des compos comme "No BB" nous prouvant que Peter a forcement assimilé les Explosion de Blues de Jon Spencer. La voix d’Eugénie nous renvoie immanquablement vers Debbie Harry ou encore Patti Smith. On se permettra de regretter qu’elle ne se lâche pas totalement sur des titres comme "Don’t Want Your Love". Sur "Like A Dog", ça démarre fort. Enfin ça braille ! Ca revendique ! J’aime ! C’est simple et efficace ! J’en veux ! Du pur garage ! "Wild Eyes", avec son riff mid tempo juteux, sensuel, nous renvoie au "Dirt" des Stooges. On sent l’Iguane pas bien loin. "Keep Hurting Me", c’est heavy. Le morceau monte en puissance. En concert, ça devrait être très bon. Avec "Get Down", on se lance dans le morceau bizarre, bordélique, avec pleins d’instruments, des cuivres… Du Sonic Youth grande époque ou du psyché barré (ou plutôt Barrett). Pour finir "Let’s Get Gone" groove à souhait.
Résultat des courses : bien que cet album ait suscité en moi bon nombre de parallèles avec des artistes qui sont les piliers de ma discothèque (j’aurais pu aussi citer les Cramps et le Gun Club), il garde une certaine fraîcheur. Les compos sont intéressantes. Elles devraient pouvoir prendre encore une toute autre dimension sur scène propulsées par le feeling de Peter à la gratte et la sensualité d’Eugénie qui n’aura aucun problème pour mettre le public dans sa poche. On aura l’occasion de tester ça début 2012 lors de la prochaine tournée des Parlor Snakes. On sait déjà qu’il y aura une étape au Bus Palladium à Paris le 28 janvier 2012. J’y serai… (NDLR : J’y suis allé. C’était un des premiers concerts avec la nouvelle section rythmique. Un très bon concert mais il manquait quelques automatismes. Je les ai revus récemment en 1ere partie de Jim Jones et la mayonnaise a pris. Le groupe a une nouvelle dimension. Si vous avez l’occasion, allez les voir. Vous ne serez pas déçus.)
Dernier élément de leur discographie, un 45T sortir pour le Disquaire Day 2012, premier effort vinylique avec le nouveau line-up avec les deux titres "Tomorrow Never Comes" et "Unsatified". Le premier nous offre une intro sauvage. La voix d’Eugénie y est plus assumée et rebelle. Ca braille fort dans les aigus. On rajoute la dessus une rythmique marteau-piqueur sur le refrain avec un chouette son de gratte vintage. La Gretsch de Peter twange à mort. Du bon boulot.
"Unsatisfied" commence avec une guitare bien crade. L’ambiance se fait plus feutrée parfois velvetienne. Eugénie se glisse dans le costume d’une Nico au sommet de son art. La gratte cisaille ! On se calme un peu pour repartir de plus belle sur une ambiance poisseuse façon movie série Z intéressante. On finit le tout dans un joyeux bordel sonore. Bien fait !