Antimatter – Fear of a Unique Identity

Déjà le 5e album pour ce groupe formé par Duncan Patterson, claviériste et compositeur principal d’Anathema jusqu’à Alternative 4, et Mick Moss, seul maître à bord depuis que Patterson s’en est allé vers d’autres projets. A l’exception de quelques guests, Moss compose et enregistre absolument tout. Avec ce Fear of a Unique Identity, le musicien poursuit l’inflexion donnée au projet et sort une nouvelle fois les guitares électriques, ce qui aboutit à un aspect plus facilement identifiable et un peu plus conventionnel, même si de rares boucles électro émaillent encore les compositions de ci de là. Toutefois, malgré une certaine qualité d’écriture et des mélodies mélancoliques chatoyantes, on a une curieuse impression de revenir plus de 10 ans en arrière.

 

antimatter, fear unique identity

Alors que Duncan Patterson n’est pourtant plus là, il est difficile de ne pas penser à Anathema et plus généralement à la vague de groupes de métal atmosphérique de la fin des années 1990. Il faut dire que ce qui avait poussé les deux musiciens à unir leurs forces en premier lieu était bien la proximité de leurs univers respectifs. On a donc droit à du rock/métal mélancolico-atmosphérique joliment interprété, mais qui n’a rien de bien original. Vous me direz, l’originalité à tout prix n’aboutit pas nécessairement à quelque chose de qualité et vous aurez raison. Mais la trop grande homogénéité (pour ne pas dire la redondance) des mélodies reste dérangeante. Difficile de ne pas avoir l’impression d’avoir déjà écouté tout ça ailleurs, voire sur le même album. Les mélodies ont beau être assez touchantes, elles n’en ont pas moins une fâcheuse tendance à se répéter. Or, dès lors que les mêmes ficelles sont utilisées pendant une cinquantaine de minutes, ne pas décrocher devient mission impossible.
 


C’est d’autant plus dommage qu’avec un peu plus de variété, l’album aurait pu être autrement plus séduisant. Et les amateurs de la scène rock/métal atmosphérique un peu à l’ancienne se seraient sûrement fait un plaisir d’y plonger la tête la première. Mais voilà… Autant on pardonnait à certains albums leur côté répétitif à la fin des années 1990, quand la scène était encore en pleine émergence, autant les mêmes travers sont beaucoup moins excusables en 2012, alors que la concurrence s’est considérablement étoffée. Le titre de l’album en devient malheureusement un peu ironique, car ce Fear of a Unique Identity ne reflète pas (musicalement) la variété qu'il semble promouvoir. A n’en pas douter, les amateurs de musique mélancolique, des anciens Anathema ou les nostalgiques d’une certaine scène qui a depuis beaucoup évolué pourront apprécier ce nouvel effort d’Antimatter. En revanche, les autres feront aussi bien de chercher des albums plus marquants et surtout moins monochromes (monochrome, le titre de la deuxième piste d'ailleurs). Ce n’est pas le choix qui manque.

6,5/10
 

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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