C'est lors d'une des fameuses nuits zébrées de Radio Nova que s'est Produit Stubborn Heart le 14 décembre dernier sur la scène de la Gaité Lyrique. Deux autres groupes complétaient la soirée, et on commence avec le premier d'entre eux, à savoir Plugs.
Après s'être fait remarquer sur le net et avoir signé chez Eurostar records, les Londoniens viennent défendre leur premier album sur scène.
Sorte de Punk électro aussi expérimental qu'improbable, les Plugs chauffent la salle avec un naturel assez désarmant. Pas besoin d'esbrouffe, l'énergie dégagée par la musique étant plus que suffisante. Les morceaux s'enchaînent sans discontinuer, on sent que le set a été prévu pour être simple et efficace. Et entre deux expérimentations bruitistes, c'est un Morgan Quaintance rigolard qui nous balance " regardez bien la vidéo derrière nous, c'est comme si vous étiez sous LSD; même plus besoin d'en prendre !". S'ensuit alors des images géométrique tournoyantes qui ne nous feront pas décoller plus que ça mais qui collent bien à la musique. A la fin du show, la salle est conquise, mais comme l'heure tourne et que le direct de Radio Nova doit suivre, les Plugs quittent précipitamment la scène pour laisser la place à Stubborn Heart.
Et on peut dire que le duo anglais aura pâti des frasques plugsiennes de leurs compatriotes, la musique de Stubborn Heart misant plus sur l'atmosphère que sur l'énergie. Ils viennent donc s'écraser sur un mur d'incompréhension d'un public préalablement chauffé à blanc, qui ne pourra pas s'empêcher de discuter pendant toute la première partie du set. De plus, bien que le son de la salle soit impeccable, on sent que le chanteur patine au démarrage, le malheureux étant un peu malade.
Qu'à cela ne tienne, après un tour de chauffe face à un public plus dissipé qu'intrigué, les coeurs têtus font honneur à leur noms et mettent un petit coup d'accélérateur qui finit par faire mouche avec leur single "Need Someone", puis continuent sur leur lancée avec deux nouvelles compos plus énergiques et très intéressantes. On a hâte d'entendre ce que donnera la version enregistrée de ces titres.
On touche pourtant déjà à la fin, et malgré quelques bonnes surprises (notamment une très belle version live de "Better than this") le groupe se vautre en essayant de jouer la carte de la subtilité et de finir son show avec le sublime et crépusculaire "It's not that Easy". Peine perdue, le public décroche aussitôt, la subtilité et la mélancolie n'étant définitivement pas de mise ce soir.
Preuve en est avec l'entrée du troisième et dernier groupe de la soirée, Bumcello. Composé par deux Brutes musicales, le batteur Cyril Atef et le violoncelliste Vincent Segal, Bumcello ne fait pas nécessairement dans le subtil, mais plutôt dans le festif sophistiqué. Rejoint par un troisième larron joueur de bouteille de bière, l'énergie des trois zouaves détruit tout sur son passage, portée par une fluidité et une finesse diabolique.
Ils s'amusent entre eux et avec le public, suent comme pas permis et ont fait monter la température d'une bonne dizaine de degrés. Il n'y a pas à dire, c'est du grand art. Seul hic, si vous êtes l'une des rares personnes à être hermétique à ce genre de kermesse musicale savante et bon enfant; le résultat est plutôt ennuyeux, le groupe jouant des plages interminables et ininterrompues de musique. Dur de ne pas frôler l'indigestion.
Pour conclure, la soirée, bien qu'éclectique, aurait peut-être dû revoir sa programmation en dents de scie. Le mélange des genres, c'est bien, encore faut-il que l'ensemble soit cohérent pour être réellement appréciable et surtout donner à tous les artistes présents les meilleures possibilités pour tirer leur épingle du jeu.