Dimanche : 8h22… Le téléphone sonne. Je décroche péniblement. C’est mon pote rennais. "Putain, Buck ! Tu fais une chronique des We Are Van Peebles, ils sont trop bons. Mais depuis quand tu t’es mis au Math Core ?". Il n’a pas tort, le bougre. Moi, le "math", à part Pythagore, j’y connais pas grand-chose. Pioche rapide sur la toile : "Power trio rennais nourri à grands coups de Future of the Left, Fordamage et autre Fugazi". Aucune de ces références ne fait écho en moi… Ca va pas être simple.
Mais ce We Are Van Peebles m’a accroché à la première écoute. Je suis plutôt fan de ce qui fait du bruit… Y’en a !!! J’ai trouvé ça bien punk à souhait. Du bon gros bordel même si le son est parfois un peu brouillon. Les gars maîtrisent les instruments et nous proposent des parties certes expérimentales mais pas inaudibles. On ressent l’envie d’explorer sans pour autant devenir pénible.
Beaucoup d’influences se mélangent dans ces 5 titres. Un EP, bien évidemment, c’est un peu court pour cerner un groupe mais celui-ci est franchement attirant. Notons que certains groupes réussissent sans problème à se faire détester avec un EP voire même avec un 45T.
On apprécie le chant pouvant parfois rappeler Rage Against The Machine ou les Red Hot Chili Peppers d’avant le drame (quand ils ont compris que "Under The Bridge" rapportait plus de tunes que "Higher Ground"). La basse groove à souhait. On peut y trouver le coté funky (notamment sur "Minor Cheer" ou "Amuse Gueule") qui a fait la gloire d‘Infectious Grooves avant que le taulier Trujillo vende son âme à l’ogre Metallica pour une (très grosse) poignée de dollars.
On a donc au final un EP qui fait du bruit. Chant accrocheur. Très alternatif. C’est plein de patate. Inclassable comme musique mais super bien foutu. L’enregistrement est plutôt agréable ainsi que le mixage. Du gros rock et le son qui va avec. Plein de bonnes idées. Quelques bonnes giclées de disto cisaillent le paysage tissé de riffs lourds. La construction des morceaux est un peu déglinguée et sort pour une fois des sentiers battus ("Double Cross" nous offre un break furieux et une fin abrupte). On saupoudre tout ça d’un petit coté Pixies et voilà la recette pour obtenir un bon EP des We Are Van Peebles.
Voilà donc une chronique un peu bizarre puisque je ne travaille pas en terrain connu. Mais bon, j’ai écouté et j’ai aimé. Je n’ai pas forcement d’éléments de comparaison avec les grands du domaine, je ne saurais même pas les citer. Mais si ces We Are Van Peebles représentent le Math Core, à travers cet EP, ils le font de fort belle manière. Messieurs, grâce à vous le mot Peebles n’évoquera plus uniquement les fabuleuses compils garages ou l’infâme acteur de série B Mario Van Peebles, vous avez élargi mon horizon musical. Merci.