Mais qui sont donc les Dropkick Murphys ? Perso, la seule chose que j’en ai entendu dire, c’est qu’ils sont potes avec Springsteen. Pas mal comme fréquentation. Murphy ? Ca sonne irlandais ça… Du rock irlandais, normalement, je suis fan… Un petit tour sur le web pour voir à qui on a à faire. Première news, les Murphys ne sont pas irlandais, ils viennent du Massachussetts. Et apparemment, vu les chiffres de leurs ventes de disques et les salles de leur tournée, les gars n’en sont pas à leur coup d’essai. Fort de ces informations, me voila donc parti à la découverte du petit dernier : Signed And Sealed In Blood.
Première constatation, même si les gars ne sont pas irlandais, la comparaison avec les légendaires Pogues s’impose. Les styles sont très voisins, notamment sur des titres comme "The Boys Are Back", hymne bien mâle et bas du front ! Ca me plaît. Trois accords distordus et puis ça y est. On est à fond dans le concept du bad boy qui cherche la bagarre dans un bar en buvant des bières (irlandaises bien sur). Voila l’esprit des Dropkick Murphys. "The Season’s Upon Us" est l’exemple parfait du morceau « poguien ». Ca sonne comme un irlandais saoul qui chante ce qu’il aime. Y a pas de secret. Ca reste musicalement agréable. Allez, on va s’en jeter un derrière la cravate ! Enfin, un irlandais saoul ça a de la gueule. En France, on aura comme pendant Licence IV et son "Viens boire un petit coup à la maison". Pas pareil.
La base c’est du bon punk rock ! Poum Tchac Poum Tchac le plus vite possible. Avec "Burn", on est proche du "Friggin In The Riggin" repris par Anthrax (ouh la référence). C’est clair, ce "Burn" met le feu bien mieux que notre Johnny national qui lui en est resté au stade (de France) de l’allumage. Les morceaux punks sont terriblement efficaces avec leurs chœurs à base de ooh oooh et de aah aahhh. Bêtes et méchants ! Punk, quoi…
La force et l’originalité des Dropckick Murphys, c’est de garder toujours une petite flamme celtique, impulsé par un banjo ou un truc à cordes du pays, qui donne du caractère aux morceaux. Comme chez les Pogues, on alterne les morceaux rapides avec des mid-tempo aux intros toutes douces comme ce "Rose Tattoo" qui va certainement être le single, peu représentatif, de l’album comme pour beaucoup de groupes énervés dans l’âme et qui subissent la loi de leur maison de disque. Un peu gnagnasse mais entêtant. Ca va marcher.
De temps en temps on trouve aussi une petite touche de folk ou de country. Je ne devrais pas le dire mais "Jimmy Collin’s Wake" me fais penser au générique de l’homme qui tombe à pic (ah ! Jodie en maillot de bains… euh, désolé je m’égare…)
On a aussi quelques morceaux façon épopée lyrique comme "The Battle Rages On" qui fait comprendre que Springsteen soit fan du groupe. On tient ici un "Badland" un peu plus distordu. C’est puissant. Je ne sais pas quel morceau le Boss a fait avec eux sur scène mais si c’était celui-ci ça a du être génial.
On clotûre la fête avec "End Of The Night". Logique. On tient là pour finir une pochtronade dans l'esprit "Free Bird" du Lynyrd Skynyrd. A consommer en fin de concert avant de ramener la petite copine à la maison ou option B avec des larmes dans sa bière si ladite petite copine est partie avec un autre. L’option B peut aussi se consommer en provoquant une bonne bagarre.
Alternant le festif, le gros punk rock mélodique parfois épique, le folk mâtiné d’instruments traditionnels, les Dropkick Murphys nous balancent un album varié et divertissant. On retrouve parfois comme sur "My Hero" le coté glam rock que revendique le gratteux du Massachussets James Lynch, fan de Poison (voir l'interview accordée à la Grosse Radio). Dans un pub bien arrosé, ils doivent mettre un bordel des plus terribles. Je me demande quand même si le Zénith de Paris n’est pas un bar un tout petit peu trop grand pour les apprécier pleinement.
Je connaissais très peu les Dropkick Murphys. En fait je ne connaissais que leur nom et je savais que Springsteen que je connais par cœur les tenais en haute estime. L’écoute de cet album a pour moi été très agréable bien que quelques potes fins connaisseurs de l’artiste m’aient glissé que ce n’est largement pas leur meilleur opus, que c’était mieux avant et tout et tout ! En tous cas perso je me suis régalé.
